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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°15, 18 avril 2011  >  Le gouvernement allemand envisage une intervention de la Bundeswehr (force de défense fédérale) pour soutenir l’aide humanitaire – mais seulement à la demande expresse de l’ONU [Imprimer]

Le gouvernement allemand envisage une intervention de la Bundeswehr (force de défense fédérale) pour soutenir l’aide humanitaire – mais seulement à la demande expresse de l’ONU

En dehors de cela, aucune participation à des opérations de combat n’est planifiée

km. Sous la rubrique «protection de l’aide humanitaire» le gouvernement allemand a annoncé le 8 avril sur son site Web que l’Allemagne était prête «en cas de demande de la part des Nations Unies, à assurer militairement l’aide humanitaire pour la Libye», par ensemble avec l’Union européenne.
Ensuite on peut lire que: «Le porte-parole, Steffen Seibert a rappelé qu’on cherche ainsi à assurer une évacuation des hôpitaux et d’autres établissements pour venir en aide aux malades et aux blessés.» Pourtant, l’Alle­magne ne participera pas aux opérations de combat, d’après Seibert. Même le mi­nistre fédéral des Affaires étrangères, Guido ­Westerwelle a déclaré que le gouvernement fédéral assumerait ses responsabilités quant aux conséquences humanitaires de cette guerre. «Nous prêterons assistance humanitaire aux gens souffrant actuellement», a déclaré le ministre des Affaires étrangères.
Une telle opération militaire dans le cadre de la Politique commune de sécurité et de défense de l’UE (PESD) exige le consentement du Bundestag allemand. Toutefois, un mandat ne peut être demandé que si une demande concrète des Nations Unies (ONU) est présentée à l’UE. Le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) ne juge actuellement pas nécessaire une telle demande d’un appui militaire aux actions humanitaires.
L’Union européenne s’est déjà déclarée prête, le 21 mars 2011 auprès des conseillers des ministères des Affaires étrangères, à intervenir sur demande des Nations Unies. La Haute représentante de l’UE pour la politique des affaires étrangères et de sécurité, Catherine Ashton, a été invitée à continuer de soutenir les plans humanitaires de l’ONU.
Les conditions en sont les suivantes:
•    une demande du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA)
•    la conformité avec les lignes directrices des Nations Unies en cas d’intervention par des moyens de protection militaire et civile. Elles exigent entre autres, que tous les moyens civils soient épuisés avant d’avoir recours à l’aide militaire.
Le journal «Frankfurter Allgemeine Zeitung» a écrit le même jour en guise d’explication que les Nations Unies demandent une trêve immédiate pour la ville libyenne de Misrata, qui est assiégée et où vivent 300 000 personnes, pour pouvoir s’occuper des blessés et pour permettre la fuite des civils.
La coordinatrice des secours d’urgence de l’ONU, Valerie Amos, dit que la situation à Misrata est «critique pour un grand nombre de personnes qui ont immédiatement besoin de nourriture, d’eau potable et d’aide d’urgence médicale». Des livraisons de secours des Nations Unies seraient prêtes.
Le gouvernement fédéral pense, selon le même journal, «à l’intervention d’une association de réaction de crise» du Groupe de combat de l’UE. L’Allemagne fait actuellement partie de ce contingent qui change tous les six mois, avec 1000 soldats, ce qui représente un chiffre significatif. Toutefois, pas avec l’infanterie, donc des troupes de combats, mais surtout avec «des spécia­listes et des secouristes: soldats d’état-major, courriers militaires, sanitaires, éclaireurs et pionniers.» «La composition exacte d’un contingent», d’après le journal, dépendrait «du mandat de l’ONU».
Les porte-parole des partis d’opposition du SPD et des Verts en matière de politique de défense, d’après le journal, ont signalé leur aval à un mandat nécessaire du Bundestag, si le gouvernement fédéral devait le présenter.
Même le président de l’Association de l’armée fédérale allemande, qui est l’organisation représentative des soldats de la Bundeswehr, a pris position le 8 avril concernant les réflexions du gouvernement fédéral. Le colonel Ulrich Kirch est cité dans un communiqué de presse de l’Association comme suit: «Nous devons veiller à ce que d’une mission de secours ne résulte pas une aventure militaire aux conséquences imprévisibles. Sans stratégie de sortie claire, nous courons le risque de retomber sur un toboggan.» Mais, il a dit également: «En conséquence, nous maintenons l’engagement sous forme d’aide humanitaire à la population de Libye. La condition préalable évidente est bien sûr une base claire en vertu du droit international.»    •