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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°16, 21 avril 2008  >  La pauvreté et la faim sont une «atteinte à la dignité humaine» [Imprimer]

La pauvreté et la faim sont une «atteinte à la dignité humaine»

Vatican

L’archevêque Migliore demande à l’ONU de «redoubler d’efforts»

Nous sommes à mi-chemin du délai fixé à l’origine pour la réalisation des objectifs du Millénaire, mais la plupart des problèmes qui devraient être résolus se sont encore aggravés.
Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations Unies, a attiré l’attention sur cette évolution dangereuse le 4 avril à New York. Dans son discours devant l’Assemblée générale, l’envoyé du Vatican a appelé à un engagement renforcé dans ce domaine. L’ONU débattait du sujet suivant: «Constater les progrès, affronter les difficultés et redresser le cap afin d’atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement d’ici à 2015».
L’archevêque a rappelé qu’«en 2000, dans cette salle même, les chefs d’Etat et de gouvernement se sont fixé des objectifs de développement global ambitieux et urgents qui devraient être atteints d’ici à 2015. A mi-chemin, alors que beaucoup a déjà été fait pour atteindre ces objectifs, la pauvreté, la faim, l’analphabétisme et le manque de soins médicaux les plus élémentaires sont toujours très répandus et dans certaines régions la situation s’aggrave.»
Il a déploré le fait que l’objectif principal, la réduction de la famine et de la pauvreté, soit encore peu perceptible. «Ma délégation estime qu’une vaste solidarité internationale est nécessaire si nous voulons réussir à réduire le fossé qui se creuse toujours plus entre les pays pauvres et les pays riches et entre les individus.» L’aide internationale est importante mais plus importantes encore sont des conditions économiques plus équitables du marché international, c’est-à-dire des pratiques qui ne désavantagent plus les économies faibles. «Ma délégation tient à vous assurer que le Saint-Siège continuera à s’investir activement dans la réduction de la pauvreté et de la famine, qui constituent une atteinte à la dignité humaine.»
L’archevêque a ajouté que le Saint-Siège se réjouissait des progrès enregistrés dans l’accès à l’éducation primaire dans le monde entier. Dans quelques-unes des régions les plus pauvres, on constate une augmentation importante du nombre d’enfants scolarisés. Cependant 58 pays risquent de ne pas pouvoir atteindre l’objectif de l’éducation primaire si l’on «ne redouble pas d’efforts».
«L’éducation est à la base de la réalisation de tous les objectifs du millénaire, a-t-il ajouté, c’est l’outil le plus efficace pour donner aux hommes et aux femmes une chance d’acquérir une plus grande liberté politique, sociale et économique. Les gouvernements et la société civile, les secteurs public et privé, les parents et les enseignants doivent investir dans la formation des générations futures afin de les préparer à affronter les défis d’une société de plus en plus globalisée. Il faut en particulier redoubler d’efforts pour donner des chances d’éducation égales aux filles et aux garçons et s’assurer qu’aucun enfant ne soit désavantagé pour des raisons purement économiques ou sociales.»
Dans le domaine de la santé également, qui présente des aspects positifs et négatifs, le représentant du Pape a appelé à des actions communes: «Bien que l’on ait enregistré des progrès en matière de réduction de la mortalité infantile, ceux concernant la santé des mères, le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose ont été plus lents. La cause principale réside dans le manque de ressources au niveau le plus élémentaire de l’accès aux prestations de base de la santé publique».
Il est prouvé que les investissements dans les soins sanitaires de base plutôt que dans une médecine sélective et orientée idéologiquement qui masque la destruction de la vie dans les services médicaux et sociaux sont un des moyens les plus adéquats et positifs d’améliorer la qualité de vie et la stabilité de la famille et des communautés.
Mgr Migliore a assuré les représentants des Nations Unies que le Saint-Siège continuerait, à travers ses institutions, à offrir une assistance sanitaire de base en particulier aux plus défavorisés.
Le fait que l’année où la moitié du chemin parcouru menant à la réalisation des objectifs du Millénaire coïncide avec les 60 ans de la Déclaration universelle des droits de l’homme a incité Mgr Migliore à déclarer: «Au cœur de la Déclaration universelle des droits de l’homme et des objectifs du Millénaire se trouve la vision d’un avenir meilleur pour tous. Plutôt que des débats et des conférences au sommet, l’atteinte de ces objectifs requiert un engagement et des actions concrets. Notre combat commun contre l’extrême pauvreté, la faim, l’analphabétisme et les maladies n’est pas seulement un acte de générosité et d’altruisme: c’est une condition sine qua non pour un avenir meilleur pour tout le monde.»    •

Source: www.vatican.va/roman_curia/secretariat_state/2008/documents
(Traduction Horizons et débats)