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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°5, 4 fevrier 2008  >  Parce que le Conseil de sécurité n’est souvent pasà la hauteur de sa tâche [Imprimer]

Parce que le Conseil de sécurité n’est souvent pasà la hauteur de sa tâche

Commentaire

La 6e session extraordinaire du Conseil des droits de l’homme au sujet de Gaza était nécessaire

par Alfred de Zayas, Genève

Certains médias se plaignent, que le Conseil des droits de l’homme de l’ONU (CDH) s’occupe de nouveau d’Israël. Ils croient que le CDH discrimine et qu’il devrait mieux s’occuper d’autres pays. Ces critiques n’ont pas l’esprit des droits de l’homme en tête et ap­pliquent une morale casuiste. Ils ne s’intéressent pas aux hommes qui souffrent quotidiennement en Palestine – et cela depuis 60 ans.
On doit le dire clairement, le Conseil des droits de l’homme doit siéger aussi longtemps qu’Israël ignore les décisions et les résolutions du CDH, aussi longtemps qu’Israël n’applique pas la résolution-clé du Conseil de sécurité no 242 du 22 novembre 1967 – qui exige qu’Israël quitte les territoires occupés – et aussi longtemps qu’Israël ignore l’expertise de la Cour internationale de justice du 9 juillet 2004. Ces éclatantes violations du droit international ne peuvent être tolérées par le monde, particulièrement par les Etats de l’Union européenne qui se prononcent toujours en faveur des droits de l’homme et de la sécurité juridique. On ne peut et on ne doit pas passer au «business as usual».
Le devoir du Conseil de sécurité des Nations Unies est d’être garant de la sécurité et du droit – alors également au Proche-Orient. Mais les Etats-Unis bloquent le travail du Conseil de sécurité, car chaque résolution contre Israël est empêchée par le veto américain. Qui peut prendre la chose en main? C’est la tâche du Conseil des droits de l’homme et c’est la raison pour laquelle il a dû se réunir pour la 6e fois en séance extraordinaire les 23 et 24 janvier 2008. Il a approuvé une résolution claire qui aurait du être adoptée par consensus. 30 Etats l’ont approuvée, entre autres le Brésil, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, la Russie et l’Afrique du Sud. Cette fois, les Etats de l’UE n’ont pas osé (comme ils l’ont déjà fait) voter contre la résolution, mais ils se sont abstenus. Seul un Etat a voté contre: le Canada.
Pourquoi cette voix négative du Canada? Pourquoi les 15 abstentions? Pour toute personne présente dans la salle du Conseil des droits de l’homme au Palais des Nations, les arguments semblaient parfois hypocrites, parfois surréalistes. Car on a demandé de mettre les agresseurs et les victimes au même niveau. Les opposants à la résolution, y compris les Etats de l’Union européenne, ont méconnu les principes du droit international, qui approuvent le droit légitime à l’autodétermination. (cf. Résolution de l’Assemblée générale no 2625 «Friendly Relations») Mais finalement ce sont les Etats européens, avant tout la Grande-Bretagne, qui sont responsables de la misère en Palestine, des conditions néocolonialistes qui y règnent, et, pendant des décennies, ils ont été indifférents aux traitements brutaux des Palestiniens sans intervenir là-contre. C’est pourquoi leurs déclarations en faveur des droits de l’homme sonnent creux.
En réalité les Etats de l’Union européenne portent une grande responsabilité pour ce qui se passe dans les territoires occupés et à Gaza, car finalement ils soutiennent Israël militairement et économiquement. S’ils voulaient vraiment prendre au sérieux les droits de l’homme, ils reconsidéreraient leurs relations économiques avec Israël et prononceraient des sanctions, jusqu’à ce qu’Israël mette en pratique la résolution 242 du Conseil de sécurité. De par leur comportement et par leur vote d’abstention au sein du CDH les Etats de l’Union européenne portent aussi une grande responsabilité pour la perte de crédibilité du Conseil.
Il vaut la peine de lire attentivement le discours de la Haute-commissaire aux droits de l’homme, Louise Arbour. Son bilan est juste: Israël doit respecter le droit international public. Elle a déploré toutes les victimes – et il est juste qu’Arbour déplore aussi les victimes israéliennes.
Pendant les débats le représentant de l’Inde, Mohinder Singh Grover, a tenu un discours éloquent sur le droit d’existence d’Israël – mais aussi sur le droit à l’autodétermination des Palestiniens et sur leur droit à un propre Etat indépendant. Le représentant chinois, Bo Qian, a rappelé le principe de la solution pacifique des conflits et l’intérêt erga omnes de la communauté mondiale toute entière. Le représentant de l’Afrique du Sud, Beulah Naidoo, s’est référé au dernier rapport de John Dugard (Leyden) et a très clairement démontré la «défaillance évidente des Etats occidentaux, d’entreprendre les mesures nécessaires pour corriger la situation. Cette défaillance met en question l’avenir de la protection internationale des droits de l’homme, ce qui mène les pays en voie de développement à douter de la sincérité de l’engagement des pays occidentaux pour les droits de l’homme.»
Il n’y a rien à y ajouter.    •

Israël viole la IVe Convention de Genève

Communiqué de presse de John Dugard, rapporteur spécial de l’ONU, concernant la situation des droits de l’homme dans les territoires paléstinens occupés par Israël depuis 1967

L’homicide d‘à peu près 40 Palestiniens dans la bande de Gaza la semaine passée, le bombardement d’un bâtiment gouvernemental alors que tout près avait lieu une fête de noce et qu’il était donc évident que beaucoup de civils allaient être blessés voire mourir, la fermeture de tous les accès à Gaza soulèvent des questions très ­sérieuses concernant le respect d’Israël du droit international et ses engagements envers le processus de paix. La récente action viole l’interdiction stricte de punitions collectives dans la IVe Convention de Genève. Elle viole aussi un des principes fondamentaux du droit international, à savoir qu’une action militaire doit faire une différence entre objectifs militaires et civils. Les responsables israéliens doivent avoir eu connaissance de la fête des noces près du ministère de l’intérieur à Gaza quand ils ont lancé leurs roquettes contre le bâtiment ministériel. Les responsables d’une action tellement lâche se sont rendus coupables d’un sérieux crime de guerre et devraient être poursuivis et punis. Les Etats-Unis et les autres Etats qui ont participé à la conférence d’Annapolis, ont le devoir moral et juridique de con­traindre Israël d’arrêter ses actions contre Gaza, de rétablir la confiance en le processus de paix, de protéger le respect du droit international et de protéger la vie des civils.

Source: Communiqué de presse des Nations Unies du 18/1/2008, www.un.org
(Traduction Horizons et débats)

La guerre contre les enfants de Gaza

Punir plus d’un million de personnes collectivement pour une chose qu’ils n’ont pas faite est une violation du droit international. Selon les Conventions de Genève, qu’Israël a ratifiées, l’Etat hébreux a l’obligation de veiller au bien-être des personnes auxquelles, arbitrairement depuis plus de quatre décennies, il fait subir une occupation militaire. Au lieu de cela, c’est avec haussement d’épaule qu’il a ignoré les demandes réitérées du Conseil de sécurité de l’ONU et de la Cour internationale de justice de La Haye. John Dugard, représentant spécial de l’ONU pour les droits de l’homme dans les territoires occupés, définit l’«étranglement minutieux» de la bande de Gaza – sous le regard indifférent du monde entier – comme faisant partie à part entière de sa stratégie.     •

Source: Saree Makdisi, Palestine Chronicle,
www.arendt-art.de, Palestine portail


Un crime indiscutable contre l’humanité

Nous, les organisations israéliennes inscrites ci-dessous, désavouons la décision du gouvernement d’arrêter l’approvisionnement nécessaire en électricité, en essence et en eau (puisque les pompes ne fonctionneront plus), ainsi qu’en produits alimentaires essentiels, en médicaments et autres biens humanitaires, pour la population civile de Gaza. Cette façon d’agir constitue clairement et incontestablement un crime contre l’humanité.    •

Transmis par AIC, Bat Tsafon, Gush Shalom, ICAHD, PHR, Women’s Coalition for Peace, du 21/1/2008