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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°8, 27 février 2012  >  Réponses de l’institut Friedrich Löffler aux questions concernant le virus de Schmallenberg [Imprimer]

Réponses de l’institut Friedrich Löffler aux questions concernant le virus de Schmallenberg

Etat des faits du 30 janvier 2012

Qu’est-ce que le virus de Schmallenberg et d’où vient-il?

Le virus de Schmallenberg est un virus Orthobunya, de la famille des virus du groupe appelé Simbu-Sero. A ce groupe appartiennent par exemple les virus Akabane, Shamonda et Aino. La ressemblance génétique la plus évidente constatée jusqu’à présent, est celle avec le virus Shamonda. Ces virus sont connus en Afrique, en Asie et en Australie. Il s’agit de la première preuve des virus de ce groupe en Europe.
On ne sait toujours pas clairement quand et comment le virus Schmallenberg est arrivé en Europe.

Quels sont les animaux concernés?

Jusqu’à présent les bovins, les moutons et les chèvres sont concernés.

Des ruminants sauvages (chevreuils, daims, cerfs et mouflons) peuvent-ils aussi être infectés?

Il faut partir du principe que des infections peuvent arriver également chez les ruminants sauvages. Les conséquences que cette infection peut avoir chez des animaux sauvages ne peuvent cependant pas encore être estimées.
Les chasseurs devraient porter leur attention sur des faons malformés, avant tout dans des régions où le virus a pu être décelé chez les bovins, les moutons et les chèvres. De jeunes animaux malformés doivent être annoncés aux offices responsables, c’est-à-dire y être amenés à titre d’examen.

Pourquoi les descendants sont-ils malformés et quel est le déroulement dans le temps?

Si à un certain stade de la gestation (en analogie avec le virus Akabane chez le mouton probablement entre le jour 28 et 36 [56] et chez les bovins probablement entre le jour 75 et 110 [150]) il y a une infection, le virus peut infecter le fœtus et causer de lourds dommages. A part de fausses couches et de fœtus momifiés, on observe surtout des naissances prématurées ou des mort-nés, ainsi que des naissances d’agneaux faibles et malformés. Des conséquences d’une telle gravité peuvent aussi être observés chez les veaux.
Les malformations les plus fréquentes sont des arthrogryposes lourdes (raideur des articulations, raccourcissement des tendons), des torticolis (le cou fortement distendu) et de l’hydranencéphalie (absence de structures cérébrales, remplacées par le liquide cérébro-spinal, hydrocéphalie). Le système nerveux central peut présenter les déformations les plus lourdes. En tout, l’aspect clinique ressemble à celui causé par une infection par le virus Akabane. Les malformations induites par les virus du groupe Simbu-Sero sont appelées «Syndrome Arthrogrypose-Hydranencéphalie».

Comment le virus est-il transmis?

La transmission du virus de Schmallenberg se fait probablement, comme chez les autres virus du groupe Simbu-Sero par des insectes (cératopogonidés, et moustiques).

Comment peut on protéger les animaux réceptifs?

La protection des animaux réceptifs des cératopogonidés/moustiques sera, pour la prochaine saison en ce moment, le seul moyen entrant en linge de compte pour une réduction des cas. Un vaccin n’est pour l’instant pas à disposition.

Un vaccin est-il en train d’être développé?

Le développement d’un vaccin se concentre probablement en premier lieu sur un vaccin inactivé (virus inactivé avec des substances de renforcement). Pour le développement d’un prototype, plusieurs mois sont nécessaires. Après, l’innocuité et l’efficacité du vaccin doivent être examinées justement aussi sur des animaux en gestation, avant d’être admis et utilisé. Combien de temps ce processus prendra en tout, on ne peut pas encore l’évaluer.

Des animaux infectés une première fois sont-ils ensuite protégés de nouvelles infections?

Il faut partir de l’idée que les animaux infectés développent une protection immunitaire. Jusqu’à présent on a pu trouver chez des animaux infectés aussi des anticorps neutralisants contre le virus. Combien de temps cette immunité durera n’est pas encore connu.

Lorsqu’une femelle a eu une fausse couche, les futurs descendants seront-ils également atteints de malformations?

Les malformations causées par le virus de Schmallenberg sont attendues, d’après ce qu’on sait aujourd’hui, uniquement sur la descendance de femelles infectées non immunisées. Une femelle infectée développe des anticorps grâce auxquels, après une nouvelle infection, des conséquences néfastes sur le fœtus ne devraient plus être possibles. Toutefois, on ne sait pas combien de temps peut durer cette protection immunitaire naturelle d’animaux une fois infectés.

D’autres animaux (chevaux, porcs et chiens) peuvent-ils être infectés?

Là dessus on ne peut rien dire. Des virus Akabane, on sait qu’ils peuvent infecter les porcs. On a également trouvé des anticorps chez des chevaux et des chiens, mais les animaux ne montraient aucun symptôme clinique. Des recherches similaires devront aussi être faites pour le virus de Schmallenberg.

Le virus de Schmallenberg peut-il aussi infecter des êtres humains?

Des virus du genre d’Akabane qui ont été décelés chez les bovins, ne représentent aucun risque pour les êtres humains. Il ne s’agit pas d’un agent de zoonose. Sur la base de parenté du virus de Schmallenberg avec les virus Shamonda, Aino et Akabane, d’après ce que l’on sait actuellement, on ne pense pas qu’il y ait un risque pour les humains. (cf. Evaluation de risque du European Center for Desease Prevention and Control: http://ecdc.europa.eu/en/publications/Publications/Forms/ECDC_DispForm.aspx?ID=795 ).

Quel est le danger émanant de produits laitiers, de viande et de produits de gibier?

D’après nos connaissances actuelles, il n’y a pas de danger.

Qui est responsable de l’examen des animaux?

Les institutions de recherches dans le domaine vétérinaire des Länder sont responsables des examens. Le FLI entreprend des recherches sur des cas suspects dans des régions non concernées jusqu’à présent et pour des espèces animales nouvellement atteintes.

Quel matériel d’échantillonnage se prête particulièrement bien à l’examen?

Pour la preuve de l’agent contamineur pendant une infection en phase aiguë d’animaux adultes, des échantillons de sérum ou du sang non coagulé, qui doivent avoir été prélevés pendant la phase clinique aiguë (fièvre, baisse de lait, diarrhée).
La preuve de l’agent contamineur dans les fœtus, les fausses couches et mort-nés, ainsi que sur des agneaux et veaux malformés se fait surtout sur des échantillons de matière cérébrale, mais la rate et des échantillons de sang devraient si possible aussi être examinés. Le matériel devrait comprendre au moins des échantillons du cerveau, du cervelet, de la rate et du sang.

Existe-t-il un test pour des anticorps?

Actuellement il n’y a aucun test d’anticorps à disposition. Le FLI utilise actuellement un test d’immunofluorescence indirecte et un test de neutralisation de sérum. On ne peut donc faire des recherches que sur un nombre limité d’échantillons. Un test ELISA qui se prête à un large screening (Enzyme Linked Immunosorbent Assay) est en développement.    •

Source: Das Magazin für Schaf- und Ziegenhalter (www.schafzucht-online.de, www.fli.bund.de)
(Traduction Horizons et débats)