Plaidoyer pour de nouvelles prioritéspar Gisbert OttoOn dénonce de plus en plus, même les dirigeants, les abus dont souffrent aujourd’hui les humains. Les prises de position proviennent de différents domaines mais leur teneur est toujours la même. Elle concerne la dignité de l’homme. On la bafoue dans le capitalisme de casino que l’on pratique avec zèle depuis 30 ans. Vandana Shiva, militante écologiste indienneDans une interview au Spiegel Online, Vandana Shiva critique la folie consommatrice qui a des effets si destructeurs. «L’industrie automobile produit beaucoup trop de voitures. […] et les banques spéculent en permanence avec de nouveaux titres. Au lieu de corriger cela, on fait tout pour leur porter secours. C’est comme si un ballon avait un trou et que l’on continuait à souffler dedans. Mais un ballon abîmé reste un ballon abîmé.» Rolf Dörig, président du conseil d’administration de «Swiss Life»Swiss Life est l’assurance-vie la plus ancienne de Suisse, elle domine le marché de la prévoyance financière. Dans une interview à la Schweizerische Handelszeitung, Rolf Dörig plaide pour une économie qui redevienne entreprenante et vise des objectifs sociaux; la recherche de profit maximal ne suffit pas. «Nous avons besoin en premier lieu d’emplois en Suisse et nous devons produire ici. A la longue, c’est peu utile à notre pays que les plus grands groupes mondiaux se soient implantés ici. Ils ne font leurs profits que sur le marché des capitaux et leurs emplois sont à l’étranger. La Suisse doit mieux défendre les intérêts de son site économique et de production. Vis-à-vis de l’étranger, nous devrions nous affirmer avec beaucoup plus d’assurance comme une Suisse forte et indépendante. Je comprends mal que nous voulions adapter précipitamment les conditions cadres que nous avons développées pendant des décennies et jouer les écoliers modèles en manifestant une obéissance empressée uniquement parce que certains pays exercent maintenant de fortes pressions sur nous.» Prenons l’exemple du secret bancaire. «Il est inacceptable de se laisser mener par certaines grandes puissances. Ce n’est pas nécessaire. La Suisse doit retrouver plus de fierté. Jean-Claude Juncker, Premier ministre luxembourgeoisDans une interview à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, Jean-Claude Juncker critique la libéralisation: L’«Europe sociale» n’est plus qu’un slogan hypocrite. Nous avons un marché intérieur mais nous n’avons pas de règles sociales internes, de normes minimales, notamment. Ainsi, les contrats à durée indéterminée ne sont plus la règle. Robert Zollitsch, archevêque et Président de la Conférence épiscopale allemandeDans une interview à la radio allemande Deutschlandfunk, Robert Zollitsch a déclaré qu’il s’inquiétait vivement de la situation économique de beaucoup de travailleurs. Cependant, selon lui, notre détresse est encore relative: d’autres individus vont encore beaucoup plus mal, par exemple dans les pays en développement. «Mais j’espère que cette crise économique nous incitera à réfléchir et à nous rendre compte de quoi nous vivons réellement. Il y a d’autres valeurs que l’argent. Il ne s’agit pas seulement de faire des profits de 15 à 25% quand on place de l’argent, mais aussi de se demander pourquoi il vaut la peine de vivre. […] C’est la question du sens de la vie. […] Il s’agit de penser aux autres. Chrétiennement parlant, nous vivons […] de l’amour du prochain. Nous devons […] nous satisfaire de peu et penser aux autres. Nous ne devons pas vivre au détriment des pays pauvres. La lutte contre les semences génétiquement modifiéesgo. Depuis quelques années, Vandana Shiva lutte en particulier contre le brevetage des semences par les multinationales. Les agriculteurs doivent acheter les semences génétiquement modifiées. Ainsi l’industrie globale tente par tous les moyens de rendre le monde dépendant de ses OGM. Des centaines de milliers de paysans indiens se sont déjà suicidés parce qu’ils ne pouvaient pas payer les dettes contractées pour les acheter. |