La démocratie directe ne doit jamais être victime de considérations purement économiques

 

Journée des villes de Lucerne est favorable aux espaces métropolitains

thk. Les 27 et 28 août, l’Union des villes suisses (UVS) a tenu son assemblée annuelle à Lucerne. Environ 240 délégués et invités de toute la Suisse, d’Allemagne et d’Autriche ont pris part à cette journée des villes, d’après le communiqué de presse du 27 août. Lors de cette assemblée on a exigé de la part de la politique fédérale des égards accrus et une prise en considération politique des intérêts des villes. En conséquence le président de l’UVS, Marcel Guignard, a intitulé son intervention: «En route pour un ‹mainstreaming urbain›». Le but de cette conférence était bien dans le sens du concept des agglomérations, une participation renforcée des communes citadines afin de donner ainsi à l’espace urbain plus de poids politique.
Tout à fait d’après le concept de l’espace métropolitain on aspire ici à la transformation du modèle de la démocratie suisse. Ainsi, la directrice de l’USV, Renate Amstutz, a mentionné que depuis le XIXe siècle «les relations économiques et sociales auraient changé fondamentalement». Pour cette raison, «la création de nouvelles structures d’organisation, comme par exemple les conférences métropolitaines, serait une première pose de jalons efficace issue de cette constatation». Ainsi, elle parle de «précurseurs possibles pour une future réforme des régions» et de «questions fondamentales concernant la politique du fédéralisme et de la démocratie», qui devront être posées: «Comment des processus de démocratie directe peuvent-ils refléter les différents groupes de la population selon leur importance économique et sociale? Comment mieux coordonner des structures de problèmes et de décisions qui ne sont plus concordants? Quelles structures politiques permettront une haute efficacité économique et politique?»
La fondation de l’Association espace métropolitain Zurich fait partie de cette stratégie (cf. Horizons et débats du 10 août), Mais alors que là on avait au moins dit officiellement ne pas vouloir concurrencer le modèle fédéraliste de la Suisse et ne pas le déstabiliser, on a en revanche lors de la journée des villes à Lucerne, laissé tomber cette retenue et l’on a mis en question tout à fait ouvertement le modèle démocratique suisse dans sa forme actuelle.
La direction de l’attaque est claire et elle doit être refusée clairement: Notre démocratie directe qui repose sur le principe de l’égalité, que l’on soit citadin ou villageois, entrepreneur ou salarié, salarié ou recevant de l’aide sociale ou retraité, a été mise en question massivement, et cela nous ne devons pas le permettre, car cela met en péril la vie communautaire paisible et solidaire de tous, et notre système jusque là bien rodé sera victime d’une croyance en l’économie qui n’est pas acceptable. La dictature de l’UE nous salue!•

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