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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°15, 19 avril 2010  >  Bellicistes à l’intérieur et l’extérieur de l’Allemagne [Imprimer]

Bellicistes à l’intérieur et l’extérieur de l’Allemagne

par Karl Müller

La «Süddeutsche Zeitung» est un quotidien allemand qui ne se contente pas d’attaquer la Suisse, mais se trouve aussi en première ligne en matière de bellicisme politique allemand. Le responsable des pages de poli­tique étrangère de ce journal, Stefan Kornelius, vient de publier un livre intitulé «Der uner­klärte Krieg. Deutschlands Selbstbetrug in Afghanistan. Ein Standpunkt.» [«La guerre non déclarée. L’aveuglement de l’Alle­magne à propos de l’Afghanistan.»]. Son propos fondamental est que «les soldats allemands doivent de nouveau apprendre à mourir et à tuer». Dans cet ouvrage il critique la retenue de la Bundeswehr dans les massacres de l’Hindu Kusch et réclame un engagement militaire allemand accru sous le titre «ayons le courage d’être impopulaires».
En fait, toute la propagande déversée depuis plus de huit ans n’a pas réussi à faire changer d’avis la population quant à cette guerre. Bien au contraire: l’opposition s’est renforcée d’année en année et atteint maintenant, selon la CIA elle-même, 80% de la population. Y contribue l’implication de soldats allemands dans les massacres, alors que 3 et quelques jours plus tard encore 4 d’entre eux ont perdu la vie récemment loin de chez eux. Tout ceci dans des tueries qui, selon un nombre grandissant d’experts occidentaux, ont perdu toute signification et enfonçant les pays dans un gouffre sans fond.
Au lieu de tirer les leçons de cette expérience, le gouvernement allemand cherche à renforcer le carnage. Officiellement, on lui donne le nom d’«espace de manœuvre», car les soldats allemands souhaiteraient, selon les thèses officielles, «plus de compréhension pour le fait qu’ils sont obligés de se défendre, même si c’est préventivement». Cela ressemble à un nouveau langage à la Orwell «… se défendre préventivement»!
C’est peut-être tout aussi «préventif» que pour les soldats américains en Irak qui, comme vient de le démontrer une vidéo, tuèrent depuis un hélicoptère, en 2007, des Irakiens innocents et, de plus, ceux qui voulaient porter secours au bléssés. Ce n’est pas un cas isolé, et encore moins un hasard, mais bien voulu par les chefs – comme on peut en prendre connaissance dans le livre de Joshua Key intitulé «Putain de guerre!». Et on ne peut s’empêcher de s’interroger quand on lit, à propos de ce drame de 2007, que «les dialogues entre pilotes et tireurs correspondaient à ceux de jeunes gens jouant à la guerre dans un jeu vidéo» (Neue Zürcher Zeitung du 7 avril).
On n’est pas peu surpris de constater que les exhortations à la guerre ne viennent pas que des médias allemands, mais de pays de langue allemande, voire même de régions neutres. Car, que doit-on penser de ce journal en lisant, à propos de la réserve marquée en Allemagne, qu’on a affaire à une mentalité de repliement, voire un affichage de couar­dise, mais par ailleurs prendre note de louanges à propos de la politique belliciste d’Angela Mer­kel? Tout Allemand pacifique souhaite recevoir un autre message.
Le mouvement pacifique allemand «Friedensratschlag» à lui seul cause de graves soucis à toutes celles et tous ceux qui se veulent réellement pacifiques. Ainsi, lors de l’appel pour la marche de Pâques de cette année, il n’y a pas eu un mot pour dénoncer le véri­table danger de guerre contre l’Iran, alors même que cette éventualité existe bel et bien. Même la nouvelle déclaration émise sous Obama «Nuclear Posture Review» renforce l’affrontement et menace fermement l’Iran d’une attaque nucléaire, alors même que ce pays ne possède pas de telles armes. Un général allemand aux quatre étoiles émit l’avis, lors d’un discours que bientôt des soldats allemands pourraient être envoyés en Iran. Dans un pays contaminé par les déchets nucléaires? En tant que troupe d’appoint de l’alliance de guerre israélo-américaine? Jusqu’où ira la «raison d’Etat» d’Angela Merkel?    •

Apprendre à faire la guerre devant le petit écran

«La vision d’horreur réelle du bombardement de Bagdad apparaît terriblement familière dans la simulation et on ressent immédiatement comme une association avec les jeux vidéo de tir – les ‹Egoshooter› – en regardant cette scène. La sensation en est renforcée par le contenu du film. La brièveté de la scène de massacre et la détonation au moment de l’ouverture du feu donnent le sentiment qu’il s’agit vraiment d’un jeu sur ordinateur. On reçoit l’impression d’un mélange des différents niveaux de réalité – tellement la simulation et la réalité se sont déjà rapprochées. Les soldats, étant à coup sûr formés par jeux de simulation, ont appris à faire la guerre devant le petit écran.»

Source: Kölner Stadtanzeiger du 7/4/10

S’engager ensemble en faveur de la paix

Le Kazakhstan détient depuis le 1er janvier 2010 la présidence de l’«Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe» (OSCE). Dès le début de cette présidence, le ministre kazakh des Affaires étrangères, Kanat Saudabayev, avait annoncé dans une interview de Kathpress que ce pays d’Asie centrale voulait mettre en avant, pendant sa présidence, le dialogue des cultures et des religions.
A l’heure actuelle, les représentants les plus importants des communautés religieuses au Kazakhstan ont publié une déclaration commune dans la­quelle ils s’élèvent contre toute instrumentalisation politique du fait religieux. Ils en appellent, de plus, aux responsables politiques et religieux du monde entier de s’engager ensemble en faveur de la paix. Les dirigeants religieux demandent avec insistance de chercher le dialogue interreligieux. Cette déclaration a été publiée à l’occasion de la présidence actuelle de l’OSCE.

Source: Vertraulicher Schweizer Brief, no 1246 du 1/4/10