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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°8, 25 fevrier 2008  >  Les médias en temps de guerre [Imprimer]

Les médias en temps de guerre

par Jörg Becker

Introduction

Dans la perspective de la théorie systémique, du constructivisme et du postmodernisme, les recherches sur la paix sont désespérément démodées. Cependant elles persistent à vouloir chercher des vérités et une éthique et se veulent une science sociale normative. Il en va de même du journalisme quant à sa conception des missions des médias en démocratie. On peut considérer qu’il est mondialement reconnu que les médias ont une importance fondamentale dans l’instauration d’une sphère indispensable à la survie de la démocratie, celle de l’opinion publique et du débat public. Il est également mondialement reconnu que l’activité des médias n’est absolument pas dépourvue de valeurs, qu’il existe même des normes éthiques contraignantes, qu’elles soient d’ordre juridique ou qu’elles reposent sur une base volontaire, normes auxquelles les journalistes doivent se soumettre. La norme juridique et éthique selon laquelle les médias doivent servir la paix et jamais son contraire est plus ancienne qu’on ne croit généralement et plus ou moins universelle.
L’histoire de la naissance de la radio peu après la Première Guerre mondiale est très étroitement liée à une mission internationale de paix. En raison du caractère illimité des ondes électromagnétiques, la radio (comme la télévision) a toujours eu un caractère international et selon la Convention internationale concernant l’emploi de la radiodiffusion dans l’intérêt de la paix signée à Genève en 1936 et toujours en vigueur, la radio doit promouvoir et garantir une diffusion de l’information véridique et orientée vers la paix et la «bonne entente internationale». Dans le cadre du débat international des dernières décennies, ces principes juridiques ont été généralisés à tous les médias dans la Déclaration sur les principes fondamentaux concernant la contribution des organes d’information au renforcement de la paix et de la compréhension internationale, à la promotion des droits de l’homme et à la lutte contre le racisme, l’apartheid et l’incitation à la guerre de l’UNESCO, proclamée en 1978. L’article premier stipule que:

«Le renforcement de la paix et de la compréhension internationale, la promotion des droits de l’homme, la lutte contre le racisme, l’apartheid et l’incitation à la guerre exigent une circulation libre et une diffusion plus large et mieux équilibrée de l’information. Les organes d’information ont à cette fin une contribution primordiale à apporter; cette contribution sera d’autant plus efficace que l’information reflétera les différents aspects du sujet traité.»

Ce qui est valable pour le droit international l’est également pour le droit national des médias. Dans son étude intitulée «Recht und Moral im Journalismus», le juriste Udo ­Branahl a attiré l’attention sur le fait qu’il existe également un devoir de paix pour les médias allemands:

«L’incitation publique à mener une guerre d’agression est punissable. […] Les atteintes à la dignité de groupes particuliers de population, qui se manifestent sous forme d’insultes, d’invectives, d’appels à user de la force ou de mesures arbitraires à l’égard de leurs membres peuvent être punis au titre d’incitation à la violence. S’exposent également à des sanctions ceux qui produisent ou diffusent des présentations qui incitent à la haine raciale ou font l’apologie de la violence à l’égard de personnes, la minimisent ou l’évoquent d’une manière qui porte atteinte à la dignité humaine. (Brahnahl, 1992, p. 227)

La loi de 1954 régissant le Westdeutscher Rundfunk est exemplaire à cet égard:

«Le Westdeuscher Rundfunk doit promouvoir l’entente entre les peuples, la paix et la justice sociale, défendre les libertés démocratiques et être soumis à une seule obligation: la vérité.»

La première chose à retenir est que le devoir des médias en faveur de la paix ne consiste pas seulement en une tolérance passive mais en une attitude politique active. Les médias doivent s’engager d’eux-mêmes activement en faveur de la paix. En matière de paix et d’entente entre les peuples, de justice sociale et de libertés démocratiques, les journalistes ne doivent pas se contenter d’illustrer la réalité (théorie du miroir), ils doivent choisir des éléments de la réalité, les mettre en forme, présenter des modèles, appeler au changement (théorie du verre grossissant). A vrai dire, le journalisme pour la paix – pour reprendre un concept créé récemment par Johan Galtung – n’est pas nouveau. Il correspond depuis longtemps à la conception juridique et éthique du journalisme. La citation suivante nous montre l’ancienneté et le caractère naturel de cette exigence de journalisme de paix. Elle est due à Karl Bücher, économiste d’inspiration sociale-démocrate, qui a fondé en 1916 à ­Leipzig le premier institut de journalisme et qui écrivait au début de la Première Guerre mondiale:

«On pourrait croire que la presse, précisément ces temps-ci, devrait avoir une vive conscience de sa mission et être pénétrée du sens de ses responsabilités et que cela devrait lui commander de se tenir au-dessus des parties en conflit, d’être au service de la seule vérité et d’apaiser les passions populaires déchaînées. […] Il y a des journaux qui ont attisé les haines contre nos adversaires, qui les ont dénigrés d’une manière tellement incroyable que nos guerriers qui se battent au front ont sérieusement protesté contre ce ton. Si nos ennemis étaient vraiment ainsi, quel mérite y aurait-il à les abattre?» (Bücher, 1926, pp. 273 et 298)

Bücher était relativement seul face à une presse allemande qui, depuis 1905, laissait entendre que les structures conflictuelles internationales s’étaient désespérément durcies et que l’Allemagne ne pouvait plus les changer que par la guerre. (cf. Rosenberger, 1998)
Les divergences entre l’exigence d’un journalisme de paix et la réalité des médias, entre le mensonge et la vérité et entre la Première Guerre mondiale et celle du Kosovo sont moins importantes que ne le pensent certains. Les problèmes fondamentaux sont toujours les mêmes. «Les mensonges des responsables politiques ne finissent-ils pas toujours par éclater?» demande Ulrich Albrecht en conclusion de son article sur la politique d’information de l’OTAN. Il écrit également:

«Une partie de la mission de la très coûteuse politique d’information de l’OTAN est manifestement de produire des écrans de fumée, de cacher la réalité et non pas d’informer.» (Albrecht, 2000, p. 63)

Jo Angerer et Mathias Werth vont dans le même sens:

«Des politiciens allemands ont eu recours à des informations erronées et à des mensonges pour légitimer aux yeux de l’opinion publique la participation de la Bundeswehr au bombardement de la Yougoslavie.» (Angerer/Werth, 2001, p. 9)

Parmi la littérature très complète et instructive qui existe maintenant sur le rôle des médias pendant la guerre du Kosovo, bornons-nous à citer le résumé d’une étude du Wissenschaftszentrum de Berlin sur la manière dont la «Frankfurter Allgemeine Zeitung», «Die Welt», la «Frankfurter Rundschau» et la «Tages­zeitung» ont parlé de la guerre:

«L’analyse du discours sur le Kosovo montre que, non seulement en ce qui concerne la diffusion non contrôlée d’informations provenant de sources militaires mais également les appréciations et les évaluations, on ne peut pas dire que les médias aient suscité un débat sur la légitimité et l’opportunité de l’intervention militaire. Ils se mouvaient à l’intérieur d’un éventail relativement limité d’opinions et reproduisaient ainsi le large consensus parlementaire. Les alternatives à l’hypothèse de l’inévitabilité de l’intervention n’ont pas été formulées avec une ampleur notable. Dans la mesure où les médias se sont concentrés sur les aspects stratégiques de la guerre, ils n’ont pas été en mesure d’évoquer les questions – passées au second plan du débat parlementaire – de la légitimité et des conséquences négatives de l’intervention militaire.» (Eilders, 2000, p. 5)

Alors pourquoi constatons-nous sans cesse les faits suivants, qui ne sont nullement limités à la question de plus en plus aiguë de la qualité des informations sur la guerre?
–    Les médias reprennent fréquemment les informations fournies par des sources officielles sans esprit critique.
–    De nombreux médias mentent.
–    Les médias reflètent le consensus parlementaire plutôt que de répondre à leur mission constitutionnelle de «gardiens».
–    Ils ont tendance à conserver et à renforcer plutôt que d’être un moteur de changement et d’alternatives sociales.
–    Ils construisent une réalité qui leur est propre. Souvent leurs informations n’ont pas grand-chose à voir avec ce qu’on appelle généralement la réalité.
–    Ils ont tendance à mélanger opinion et information, politique et divertissement, information et commerce.
–    Ils sont, particulièrement dans le domaine des relations internationales, un substitut à l’expérience personnelle.
Karl Bücher avait déjà indiqué pourquoi il en est ainsi:

«[Le patron de presse] n’a pas pour but, comme le pensent les gens naïfs, de défendre [dans son journal] des intérêts publics mais de tirer profit de la vente d’espaces publicitaires. Le contenu rédactionnel du journal n’est pour lui qu’un moyen onéreux répondant à cet objectif, et le fait que le monde de la culture supporte encore cette situation est un phénomène très frappant.» (Bücher, 1981, p. 146)

Ce que Karl Bücher décrivait il y a 80 ans déjà a pris entre-temps une ampleur considérable. L’extraordinaire dynamisme de la mondialisation, de la privatisation, de la déréglementation, de la libéralisation, de la commercialisation, du retrait volontaire de l’Etat, l’«horreur économique» (Viviane Forrester), la mort larvée de la société civile au sens où l’entendait Antonio Gramsci, c’est-à-dire la perte d’importance de la sphère politique, la communauté détériorée par le déclin de la culture politique de solidarité et d’amour du prochain et la montée en puissance des individus hédonistes, bref, le manque de civilisation du capitalisme (Marion Dönhoff) – tout cela a complètement transformé en marchandise le bien public qu’était l’information. Ce processus a réduit de plus en plus les espaces de liberté, les contradictions et les conflits qui permettent d’envisager librement l’avenir. Là où la triade télécommunications/technologies de l’information/médias est devenue la locomotive économique mondiale, qui dépasse largement l’industrie automobile et l’industrie chimique en importance économique, en capacité d’innovation et en dynamisme, on voit se réaliser ce que Theodor W. Adorno et Max Horkheimer avaient analysé: l’industrie culturelle. Quand la concurrence augmente sur le marché de l’opinion publique, quand ce n’est plus l’argument le meilleur qui compte, quand prédominent les ambitions de profit des entreprises de presse axées sur les aspects commerciaux, quand le programme journalistique des rédactions devient le «free lunch» des marchés publicitaires, une opinion publique critique n’est plus possible, ou plutôt on l’empêche systématiquement. A sa place, on crée une fausse opinion publique dans laquelle «les événements, les problèmes et les solutions sont uniquement mis en scène mais pas traités avec sérieux.» (Ludes, 1998, p. 186). A cet égard, la Commission Weizsäcker est encore plus sévère dans son rapport sur la télévision: elle constate dans la culture politique allemande un «retour de l’opinion courtisane».
Dans ma leçon d’habilitation sur «la communication et la paix», en janvier 1981, j’abordais essentiellement la question suivante: On ne peut comprendre complètement et adéquatement la manière dont les médias abordent le thème de la guerre que si l’on procède à une analyse systématique des médias dans l’optique de la violence structurelle. Pouvoir discrétionnaire, accès, technologie, utilisation, réception, effets et fonction, toutes ces dimensions de la production, de la diffusion et de l’assimilation médiatiques sont soumises à la violence structurelle au sens où l’entend Johan Galtung dans ses travaux récents, et également à la violence culturelle. Ce fut toujours une erreur intellectuelle, et précisément une erreur des recherches allemandes sur la paix, de centrer l’analyse sur la seule variable contenu. En analysant les clichés de l’ennemi, les préjugés et les stéréo­types, elles ont fait une fixation sur des contenus négatifs, faciles à combattre.

Etat de la recherche

Alors que l’élite critique réfléchissait de manière ciblée mais que la masse de la population était peu consciente des choses, il s’agissait de venir à bout de la pathologie du système, de supprimer les obstacles à l’apprentissage et d’informer. Le fait que l’information elle-même puisse être une tromperie – selon Adorno et Horkheimer – qu’un processus d’explication purement instrumental puisse avoir son prix au plan humain n’a pas influencé les premières recherches sur la paix institutionnalisées à la fin des années 1960 (exception faite de celles de Klaus Horn). C’étaient plutôt des spéculations technocratiques et relevant de la théorie systémique sur la fonctionnalité de contenus dépourvus de préjugés, propres à promouvoir la paix et l’entente entre les peuples. Dans ce contexte, on ne cessait de rabâcher une phrase de l’acte constitutif de l’UNESCO: «Les guerres prenant naissance dans l’esprit des hommes, c’est dans l’esprit des hommes que doivent être élevées les défenses de la paix.» «Dans l’esprit des hommes»: voilà le piège dans lequel sont tombées les recherches sur la paix, avec pour conséquences que les analyses des médias ont été reléguées par les politologues dans le champ de la psychologie et de la pédagogie. Il n’était guère question de pouvoir, de domination et de système mais d’apprentissage, d’échanges de jeunes et de culture.
Ces analyses étaient axées sur la variable de communication qu’est le contenu. Or cette approche est contestable pour au moins deux raisons. 1. Toute approche axée sur le contenu repose implicitement ou explicitement sur un modèle simpliste stimulus-réponse de la communication. On peut résumer cette approche naïve de la manière suivante: Il suffit de changer le message pour que la communication fonctionne. 2. Comme les recherches sur la paix et avec elles une grande partie des recherches sur la communication étaient incapables de considérer la variable contenu comme une fonctionnalité de la structure, toutes les analyses de contenu ne pouvaient que rester superficielles. Herméneuticiens, analystes de contenu, linguistes ou analystes du discours, ils partaient tous de l’hypothèse selon laquelle les conditions de production des médias étaient marginales et qu’elles n’influençaient guère le contenu. Or n’avons-nous pas de nombreuses raisons de penser que l’hypothèse opposée correspond à une réalité historiquement de plus en plus évidente? Quand l’économie domine la politique, l’autonomie du contenu se réduit à une catégorie résiduelle.
Et quand la liberté de la presse remplace la liberté d’opinion et que les citoyens lecteurs de journaux deviennent des clients, une cible commerciale, la notion démocratique d’opinion publique ne saurait prospérer.
Un second défaut des recherches passées sur les rapports entre les médias et la guerre provient de la crainte étrange d’analyser la technologie. Tandis que les médias étaient entraînés dans une technologisation de plus en plus rapide et que la médiologie sociologique devenait de plus en plus une science évaluant les effets de la technologie, on se mettait parallèlement à étudier l’histoire, la philosophie et l’éthique de la technologie. A l’inverse, les recherches sur la paix institutionnalisées n’ont guère développé d’intérêt systématique, analytique et continu pour la politique technologique. Demander cela ne signifie aucunement qu’on ouvre la voie à une vision technocratique de la politologie. Il s’agit simplement de prendre en compte le fait que la technologie, coincée entre l’économie et la politique, soit devenue de plus en plus pertinent dans toute analyse sociologique.
Le débat postmoderne pourrait emprunter aux recherches sur la paix l’idée qu’il existe une interdépendance entre la forme et le contenu, la technologie des médias et le message. Certes, le média n’est pas le message, comme le pensait le professeur de littérature et théoricien de la communication canadien Marshall McLuhan, mais il en modèle la structure de manière déterminante. C’est l’économiste canadien Harold A. Innis qui, avec son ouvrage paru en 1950 et intitulé «Empire and Communication» (Innis, 1972), a attiré l’attention de manière convaincante sur le fait qu’il existait des rapports constants et non fortuits entre la nature des régimes politiques – historiquement divers – et les formes d’expression médiatique dominantes. On peut considérer Innis comme le père de l’idée selon laquelle les médias, en tant que supports matériels de la communication, marquent de leur empreinte l’environnement social des hommes et influencent leur comportement. Les reportages de guerre ont été la plupart du temps accompagnés de l’apparition de nouveaux médias. Ainsi, à partir du XIXe siècle, la télégraphie, le télégramme, les agence de presse et le reportage de guerre s’associent à la nouvelle photographie, au film documentaire et à la radio et l’on se sert abondamment des nouveaux médias au cours de la Première Guerre mondiale. La guerre du Golfe est impensable sans les techniques associées de la télévision, de la vidéo, du téléphone portable et du satellite.
Le fait que les principaux périodiques consacrés aux recherches sur la paix n’aient presque rien publié jusqu’ici sur les rapports entre les médias et la guerre montre à quel point la recherche sur la paix a négligé ce domaine. Mais il en va tout autrement des sciences de la communication. Pendant la guerre du Golfe, Michael Schmolke, spécialiste en sciences de la communication, écrivait à ce sujet: «Il n’y a guère de domaine de l’histoire de la communication qui ait été aussi largement étudié que la communication sociale pendant la guerre et particulièrement la couverture de la guerre par la presse.» ­(Schmolke, 1991, p. 35). C’est sans doute exact. Toutefois, la littérature scientifique sur la question présente les caractéristiques suivantes, qui ­pointent d’autres erreurs et faiblesses des recherches antérieures.
1.    La plus grande partie de cette littérature consiste en monographies exemplaires sur des guerres et des médias particuliers (la plupart du temps, thèses de doctorat isolées).
2.    La plupart des travaux sont liés à un événement particulier, c’est-à-dire qu’ils ont été réalisés juste après une guerre particulière. (Ainsi, le nombre des études sur le rôle des médias pendant la première guerre du Golfe parues peu après la fin de cette guerre est considérable.)
3.    Si l’on considère l’origine disciplinaire des recherches sur le sujet, on est tout de suite frappé par la quasi absence d’études relevant explicitement des recherches sur la paix. La plupart des études relèvent de l’histoire de l’art, de la théorie et de l’esthétique de la communication, de l’histoire générale et particulière, de la science littéraire, des essais et de la psychologie sociale. On est également frappé par le nombre élevé de recherches anglo-saxonnes ignorées des pays germanophones.
4.    Des deux variantes évidentes de la thématique, c’est-à-dire «la manière dont les médias couvrent la guerre» et «les médias au service de la guerre», la première a été abordée plus fréquemment que la seconde, mais la combinaison des deux a rarement été envisagée et c’est à vrai dire encore plus rarement qu’on les a abordées toutes les deux dans le cadre de la violence structurelle dans la production des médias.
5.    Certaines études sont dominées par des approches banales relevant de théories du complot, comme le documentaire télévisé de 1997 sur le scientifique du MIT Noam Chomsky et intitulé «La fabrique du consensus». En réduisant l’approche structurelle et fonctionnaliste, scientifiquement fondée, à des formules dignes d’une vieille gauche sur le contrôle de la pensée par le gouvernement et le big business, Noam Chomsky se discrédite en tant que scientifique.
6.    Dans le cadre de la théorie systémique et du constructivisme, il existe maintenant, dans les sciences de la communication, un domaine spécifique consacré à la communication des crises et des risques (Peters 1991). Le concept de crise utilisé ici reste sociologiquement vide; il n’est pas même distingué des concepts de conflit et de guerre; il désigne uniquement une menace pour le système inattendue. A cela s’opposent des recherches traditionnelles sur la paix qui partent de l’idée que les crises, les conflits et également les guerres doivent être considérés comme des composantes permanentes d’un système mondial instable plutôt que comme des exceptions inattendues. En d’autres termes, quand une théorie systémique part de l’hypothèse de systèmes fermés, elle n’est pas en mesure d’observer des processus sociaux importants. Or ceux-ci se manifestent le long de lignes de cassure, sont souvent latents, se chevauchent, convergent, s’imbriquent, sont en principe instables, fragiles, dynamiques et chaotiques (au sens de la théorie du chaos).

Thèmes principaux des recherches futures sur la paix

L’analyse reste, de manière très contestable, superficielle lorsqu’on parle de «société de la communication» (Becker/Göhring) mais il est certain que l’importance économique de la marchandise information a considérablement augmenté aux cours des trois dernières décennies. Les recherches sur la paix institutionnalisées pour la seconde fois en Alle­magne seraient bien inspirées de tenir compte de cette évolution aux plans politique, scientifique et programmatique. Au vu de la liste des défauts des recherches passées, nous proposons 5 nouveaux thèmes forts pour les futures recherches scientifiques.

1. Images

Contrairement à la nette distinction traditionnelle entre l’image et le texte considérés comme des médias spécifiques en raison de leurs techniques de fabrication, de leur perception, de leurs structures immanentes et de leurs modes de distribution, les nouvelles techniques numériques rendent possible une association multimédia. Le monde se virtualise de manière quasi hybride sur une nouvelle base. Avec ce changement technologique, la suprématie du texte – vieille de 800 ans – dans le processus cognitif pourrait disparaître et la connaissance via les images prendre une importance beaucoup plus grande. Des photos isolées, particulièrement dans la couverture des guerres, ont toujours représenté, presque comme des icônes, la totalité de la guerre. Cela vaut pour la photo «Instant de vérité» de Frank Capa sur la guerre civile espagnole, la photo d’Edward Adamas sur la guerre du Vietnam, qui montre le chef de la police sud-vietnamienne tuant d’un coup de feu en pleine tête un membre du Viêt-cong ou celle de Huynh Cong Nick Ut, qui montre une jeune Vietnamienne nue qui fuit en courant et en pleurant son village bombardé au napalm. La technique numérique est actuellement à l’origine d’un tournant iconique. Les spécialistes des recherches sur la paix feraient bien d’en tenir compte sérieusement.

2. Relations publiques

Lors de la seconde guerre du Golfe, le couple guerre/médias a pris une ampleur jusque-là inconnue. Sous la direction de Ted Turner, la chaîne de télévision américaine CNN a introduit des éléments tout à fait nouveaux dans la couverture de la guerre. 1. On est passé de l’habituelle brièveté des émissions d’information à une couverture 24 heures sur 24. 2. Le concept d’«eyewitness-news», avec ses diffusions permanentes en direct, a rendu plus dramatiques ces émissions grâce à leur réalisme et à leur authenticité. Les chefs des Etats belligérants (George Bush et Saddam Hussein) communiquaient l’un avec l’autre par CNN interposée, et non plus par les voies de la diplomatie secrète. 4. Des opérations militaires de la guerre du Golfe ont été lancées aux heures de plus grande écoute (les plus chères pour l’industrie de la publicité). 5. La censure des informations par le Pentagone a, par son ampleur et sa qualité, battu des records historiques. Et bien que les journalistes et les institutions médiatiques aient été conscients de cette censure, ils ne se sont pas insurgés. 6. Le postmodernisme français est allé jusqu’à identifier guerre et médias.
Comme on le sait maintenant, la première guerre du Golfe fut un phénomène nouveau dans la mesure où les agences de relations publiques ont participé à sa promotion comme jamais auparavant. Après l’invasion du Koweït par l’Irak en août 1990, le gouvernement koweïtien fonda aux USA sa propre organisation de défense des droits de l’homme «Citoyens pour un Koweït libre». Financée par le gouvernement koweïtien, elle fut prise en charge par l’agence de relations publiques britannique Hill & Knowlton. Lors d’une audition devant le Congrès américain sur les violations des droits de l’homme commises par l’Irak au Koweït, on fit raconter à la jeune Koweïtienne Nayirah que des soldats irakiens avaient retiré des bébés de leurs couveuses et les avaient laissés mourir sur le sol dans un hôpital koweïtien. Alors que cette histoire a contribué grandement à légitimer la politique de guerre américaine dans le Golfe, nous savons aujourd’hui que ce n’était rien d’autre qu’une mise en scène professionnelle et que, d’ailleurs, cette Nayirah était la fille de l’ambassadeur du Koweït aux Etats-Unis.
Depuis quelques années, on sait (cf. tableau) que ces activités d’une agence de relations publiques dans la promotion de la guerre ne sont pas un cas isolé. Lors de la guerre civile en ex-Yougoslavie, l’agence de relations publiques Ruder Finn Global Public Affairs a travaillé pour les gouvernements de Croatie et de Bosnie-Herzégovine et le camp albanais au Kosovo.
Dans la guerre du Kosovo, les Allemands ont aussi eu recours aux relations publiques, et cela grâce aux soins de l’agence de publicité et de communication Hunzinger de Francfort. Celle-ci promeut notamment des politiciens, c’est-à-dire qu’elle leur obtient des interventions dans des shows télévisés, des commandes de livres, les invite à des voyages, organise avec eux des séminaires. Le patron de cette agence, Moritz Hunzinger, a travaillé notamment pour Lothar de Maizière, Roland Koch et Sem Özdemir. Il est titulaire de la médaille d’honneur de la Bundeswehr et a conseillé le ministre de la Défense Rudolf Scharping en matière d’habillement et de bonnes manières. Pendant la guerre au Kosovo, Hunzinger et Scharping se voyaient régulièrement et c’est l’agence Hunzinger qui fut chargée de la couverture photographique de la visite de Scharping aux ­troupes engagées au Kosovo à Noël 1999.

3. Journalisme féminin

«Le cinéma découvre un nouveau type de héros: le corps féminin en tant que machine de guerre»: tel était le titre d’un article de «die Zeit» consacré en 1998 au film «G.I. Jane» avec Demi Moore dans le rôle principal. Il est évident que la problématique des sexes touche également aux rapports entre la guerre et les médias. Or cet aspect n’a quasiment pas été étudié dans la perspective des «genres». Il semble que la profession de reporter de guerre attire maintenant plus fréquemment les femmes journalistes. Pensons à Alice Schalek, à Martha Gellhorn (Gellhorn 1997), au livre de Marguerite Higgins «Guerre en Corée» (1951), à l’actuelle reporter de guerre de la BBC Kate Adie, à la correspondante du Westdeutscher Rundfunk Sonia Mikich (Mikich, 1997) ou à la journaliste moscovite Politkov­skaïa et à ses articles très critiques sur la guerre en Tchétchénie. Les femmes perçoivent-elles la guerre autrement que les hommes, la décrivent-elles différemment?
Les recherches sur la paix se sont toujours considérées également (insistons sur «également») comme une science appliquée, comme du conseil politique, comme une praxéologie. Aussi convient-il de formuler deux autres propositions de recherches sur la paix orientées plutôt vers la pratique.

4. Système d’alerte rapide

Ce serait une erreur de croire que dans les futurs conflits armés, il ne s’agira plus que de «guerre de l’information» (malgré l’importance que va prendre ce domaine de recherche). Un regard jeté sur l’Afrique nous montre le retour, malgré l’électronique et la numérisation, des mercenaires et des seigneurs de la guerre. Les différentes radios semeuses de haine d’Afrique centrale nous montrent que les médias sont utilisés de manière délibérée et planifiée pour encourager le génocide (cf. Kirschke, 1996; 2000). Les messages de haine ne tombent pas du ciel, ils sont présents dans les médias et préparent le terrain à la guerre. Si un réseau mondial d’organisations pacifistes surveillait systématiquement les médias, ses observations pourraient permettre la mise en place d’un système d’alerte rapide en matière de conflits armés.

5. Prévention des crises et traitement des conflits

Il est certes plus facile de créer ou de détruire des clichés de l’ennemi au moyen des médias mais certains projets réalisés dans des pays en développement ont montré que les médias peuvent œuvrer à la prévention des crises et au traitement des conflits. Mais pour être efficaces, ils nécessitent un soutien institutionnel sous forme de débat public, de pluralité, ainsi qu’un cadre juridique, c’est-à-dire un droit des médias qui garantisse le respect de l’Etat de droit et l’application de codes éthiques par les journalistes. Le point de départ et l’objectif de tout projet avant, pendant et après les conflits doit être la promotion de ces conditions institutionnelles dans l’aide au développement. Pour différentes raisons, ce sont la radio et la vidéo qui se prêtent le mieux à ce genre de projets.

Conclusion

«Une grande partie des informations que l’on reçoit pendant une guerre sont contradictoires, une plus grande partie encore sont fausses et la majorité sont relativement incertaines.»
Cette affirmation pertinente est de Carl von Clausewitz et il est évident qu’elle n’a rien perdu de son actualité. Chose étrange, depuis quelques années, la presse redé­couvre Clausewitz. Les recherches sur la paix se porteraient probablement beaucoup mieux si une nouvelle réflexion sur les rapports entre la guerre et les médias ne s’inspirait pas d’un général prussien mais d’un philosophe de Prusse orientale.    •
(Traduction Horizons et débats)

Le texte original (en allemand) comporte une douzaine de notes que les personnes intéressées trouveront dans Zeit-Fragen no 8 du 18/2/08.

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Kunczik, Michael/Zipfel, Astrid/Biesinger, Beate. Internationale Werbe- und Public Relations-Netzwerke. WPP, Hill & Knowlton und die Wexler Group. In: Brüne, Stefan (Hg.). Neue Medien und Öffentlichkeiten. Bd. 2, Hamburg 2000, S. 316–364.
LAG Friedenswissenschaft NRW (Hg.). … nach dem Krieg ist vor dem Krieg … Kosovo-Forum, Hagen 1999.
Ludes, Peter. Einführung in die Medienwissenschaft, Berlin 1998.
Mikich, Sonia. Düstere Lektionen. Über die Arbeit als Kriegsberichterstatterin. In: Jahresbericht 1996, Köln 1997, S. 48–49.
Minkwitz, Olivier/Schöfbänker, Georg. Information Warfare: Die Rüstungskontrolle steht vor neuen Herausforderungen. In: Österreichische Militärische Zeitschrift, 2000/5, S.  587–594.
Peters, Hans Peter. Warner oder Angstmacher? Thema Risikokommunikation. In: Funkkolleg. Medien und Kommunikation. Konstruktion von Wirklichkeit. Studienbrief 9, Tübingen 1991, S. 74–108.
Prokop, Dieter. Kriegsberichterstattung, Opfer-Bilder. In: Ders.: Der Medienkapitalismus. Das Lexikon der neuen kriti­schen Medienforschung. Hamburg 2000, S. 31–57.
Rosenberger, Bernhard. Zeitungen als Kriegstreiber? Die Rolle der Presse im Vorfeld des Ersten Weltkriegs. Köln 1998.
Schmolke, Michael. … dass die ganze Welt zuhört. Kriegsbericht­erstattung zwischen Prohibition und Exhibition. In: Medien Journal (Salzburg), 1991/1, S. 35–42.
Sennitt, Andy. The Kosovo Conflict. In: World Radio TV Hand­book 2000, S. 54–57.
Thomas, Timothy L.. Der zerstörte Panzer, der keiner war. Kosovo und der herrschende Mythos der Informationsüberlegen­heit. In: Frankfurter Rund­schau, 31.3.2000.

AnnéesClientsActivitésAgences de relations publiques
1967 
Gouvernement provincial du Biafra
Campagne menée par des leaders d’opinion américains en vue de soutenir l’indépendance du Biafra
Ruder Finn Global Public Affairs (USA)
1968
Gouvernement central nigérian de LagosAmélioration de l’image du gouvernement dans la presse européenne face aux sécessionnistes du Biafra Agence de publicité Galitzine & Partners (Grande-Bretagne)
1985
Rebelles de l’Unita (Angola) emmenés par Jonas SavimbAmélioration de l’image de l’Unita dans la presse américaineAgence de conseil Black & Manafort (USA)
1986
Gouvernement marxiste angolaisAmélioration de l’image du gouvernement dans la presse américaineAgence Gray & Co (USA)
1990
Gouvernement koweïtien
Elaboration d’une image négative de l’Irak dans la presse
Agence Hill & Knowlton (Grande-Bretagne)

1991

und

1992


Gouvernement croateCampagne visant des politiciens américains, des membres du gouvernement et des fonctionnaires de l’ONU, conseils aux medias, organisation de voyages de politiciens, soutien d’objectifs militaires croates
Ruder Finn Global Public Affairs (USA)
1991
Gouvernement provincial du KosovoCampagne proalbanaise dans les médias internationaux
Ruder Finn Global Public Affairs (USA)
1992
Gouvernement de Bosnie-Herzégovine
Contacts avec les médias, fondation d’un «Bosnia Crisis Communication Center», organisation de conférences de presse, correspondance internationale en faveur du gouvernement, éditoriaux dans le «New York Times»
Ruder Finn Global Public Affairs (USA)
1993
Gouvernement croate
Interventions auprès de médias américains, de politiciens et de scientifiques en faveur de la politique de guerre croateRuder Finn Global Public Affairs (USA)
1999

Rudolf Scharping, ministre de la Défense de la RFA
Campagne visant à améliorer son image pendant la guerre du Kosovo
Hunzinger Information AG (RFA)
2001
Gouvernement américain
Campagne de soutien à l’intervention de l’OTAN en MacédoineLouis Berger Company (USA) et IdeaPlus (Macédoine)
2001
PentagoneCampagne pour un soutien international des forces musulmanes modérées pendant la guerre en Afghanistan The Rendon Group (TRG) (USA)

«Le renforcement de la paix et de la compréhension internationale, la promotion des droits de l’homme, la lutte contre le racisme, l’apartheid et l’incitation à la guerre exigent une circulation libre et une diffusion plus large et mieux équilibrée de l’information. Les organes d’information ont à cette fin une contribution primordiale à apporter; cette contribution sera d’autant plus efficace que l’information reflétera les différents aspects du sujet traité.»
Déclaration de l’UNESCO 1978, Art. 1

«Le Westdeuscher Rundfunk doit promouvoir l’entente entre les peuples, la paix et la justice sociale, défendre les libertés démocratiques et être soumis à une seule obligation: la vérité.»
Loi de 1954 régissant le Westdeutscher Rundfunk