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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2014  >  N° 8, 14 avril 2014  >  Pas d’armée sans composante aérienne [Imprimer]

«Le maintien d’une aviation moderne et efficace s’inscrit dans la continuité de ce scrutin: on ne conçoit pas une armée sans une composante aérienne.»

Pas d’armée sans composante aérienne

Gripen: un achat utile à des conditions favorables

L’achat de 22 nouveaux avions polyvalents, en remplacement de cinquante-quatre anciens appareils, est nécessaire pour maintenir la capacité de l’armée à remplir ses missions civiles et militaires. Le financement sera assuré dans le cadre du budget régulier de l’armée, sur dix ans, sans prétériter les autres dépenses de la Confédération. Le retour sur investissement sera important pour les entreprises, y compris en Suisse romande.

Alors que des milliers de personnes vont se presser cet été à Payerne pour assister au meeting aérien AIR14, une partie importante de la population semble rester convaincue – mais peut-être est-ce lié – qu’un avion militaire n’est qu’un jouet bruyant, hors de prix et totalement inutile. On aimerait que cette opinion reste clairement minoritaire à l’issue de la votation du 18 mai prochain, portant sur le crédit d’achat de 22 nouveaux avions Saab Gripen E, en remplacement des 54 vieux F-5 Tiger datant des années septante.

En septembre 2013, les citoyens ont admis le maintien de l’armée de milice

Le risque d’une guerre touchant la Suisse paraît faible, c’est vrai. Mais les événements d’Ukraine et de Crimée montrent que la paix n’est jamais définitivement acquise et que des tensions politiques peuvent parfois rapidement dégénérer en conflits militaires. Le jour où, par hypothèse, un tel risque se manifesterait pour la Suisse, il serait alors trop tard pour commencer à mettre sur pied une force de défense. Les citoyens ont admis cela en plébiscitant, en septembre 2013, le maintien de l’armée de milice. Le maintien d’une aviation moderne et efficace s’inscrit dans la continuité de ce scrutin: on ne conçoit pas une armée sans une composante aérienne.
Les missions de l’aviation militaire sont multiples. Outre la défense aérienne proprement dite, qui intervient dans le cas d’un conflit, il y a aussi la police du ciel, exercée en temps de paix afin d’identifier certains avions pénétrant dans l’espace aérien helvétique, ou de sécuriser les zones entourant par exemple des conférences internationales. Ces missions sont assurées aujourd’hui, dans la mesure du possible, par une trentaine de F-A/18 achetés dans les années nonante. Compte tenu du temps d’entretien au sol après chaque vol, leur nombre peut rapidement se révéler insuffisant si plusieurs engagements sont nécessaires en même temps, ou si un seul se prolonge. Les anciens F-5, vieillissants et techniquement dépassés, ne sont plus à même d’être engagés efficacement. Le Gripen, avion polyvalent, permettra non seulement d’appuyer les F-A/18 dans ces missions, mais aussi de retrouver des capacités de reconnaissance aérienne et d’appui au sol – des capacités que l’armée avait perdues lors de la mise à la retraite des anciens Hunters et Mirages.

Dans le cadre du budget régulier de l’armée

Il est donc incorrect de prétendre que l’achat de ces appareils est inutile, et qu’une flotte totale d’une cinquantaine d’avions représenterait un luxe excessif pour un pays comme la Suisse.
Il est incorrect également d’attaquer le financement, en laissant croire que d’autres dépenses, notamment sociales, pâtiront de cet achat. Le montant d’un peu plus de trois milliards de francs prévu pour l’acquisition sera financé par un fonds spécial alimenté chaque année à hauteur de 300 millions issus du budget des dépenses d’armement. En d’autres termes, l’achat des vingt-deux Gripen sera financé dans le cadre du budget militaire régulier, sur dix ans. Les dépenses d’exploitation, additionnées par les opposants dans l’espoir de produire des chiffres effrayants, relèvent d’une autre logique mais entreront aussi dans le cadre du budget régulier de l’armée.
300 millions de francs sur dix ans, même si on y ajoute des frais d’exploitation, cela reste modeste pour un Etat qui dépense bon an mal an plus de 60 milliards de francs. Faut-il rappeler que le budget militaire est le seul, absolument le seul, à avoir systématiquement connu des diminutions ou des stagnations depuis vingt-cinq ans, pendant que toutes les autres dépenses de la Confédération explosaient? Aujourd’hui, l’armée manque de moyens – au point que, par exemple, l’escadre de surveillance n’intervient ordinairement que pendant les heures de bureau. Ce que les opposants au Gripen présentent comme une situation risible n’est en réalité que le résultat de la politique voulue par le lobby antimilitariste.

Un important retour sur investissement

Enfin, on n’oubliera pas de rappeler que l’achat de ces avions amènera du travail à l’industrie helvétique – directement à travers les sous-traitances, ou indirectement à travers les affaires de compensations. Ces dernières, selon le contrat passé avec les fournisseurs, devront atteindre 2,5 milliards de francs, dont environ 30% pour la Suisse romande. Ce que l’on nous présente comme une dépense nette produira en réalité un important retour sur investissement, en termes financiers, mais aussi de places de travail et de savoir-faire technologique.
Ce sont ces éléments d’information qu’il faut avoir à l’esprit au moment de voter, et non les demi-vérités et les fausses informations distillées dans les médias par les opposants à l’armée. Le but de cet achat doit être de préserver à moyen et long terme une des conditions cadres importantes de notre vie sociale et économique: la paix et la sécurité. Les conditions dans lesquelles cet achat peut s’effectuer sont non seulement raisonnables, mais aussi favorables. Nous recommandons de voter Oui.    •

Source: Service d’information du Centre Patronal no 2981 du 1/4/14

«L’achat des 22 Gripen sera financé dans le cadre du budget militaire régulier.»