La loi sur la protection des animaux suffit – Non aux avocats pour animauxIl va de soi que la votation du 7 mars concernant l’initiative pour l’institution d’un avocat de la protection des animaux est importante pour l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USFP) car une grande majorité des familles paysannes ont des animaux de rente et/ou des animaux domestiques dans leur exploitation. Notre Union s’oppose clairement à cette initiative car nous craignons qu’elle complique encore plus la vie de nos paysans et paysannes. Mais ce n’est pas uniquement la question de l’élevage d’animaux de rente qui nous préocupe mais avant tout le statut que notre société attribue aux animaux. Nous réalisons que dans notre société urbanisée un grand nombre de personnes n’a plus de rapports naturels avec les animaux. Certaines personnes «humanisent» les animaux – de rente ou domestiques – et projettent en eux des sentiments et des attributs physiques humains. Nous avons personnellement eu l’occasion pendant les fêtes de fin d’année d’en avoir une nouvelle fois la confirmation. Nous avons des vaches mères et des boeufs. Les animaux sont habitués à passer chaque jour quelques heures à l’extérieur, même quand il fait froid. Selon l’endroit où ils broutent ils peuvent entrer et sortir librement. Souvent ils préfèrent passer la journée dehors. Notre exploitation se trouve près de l’autoroute et les conducteurs des voitures qui passent voient parfois les animaux. Résultat: Plusieurs automobilistes passants ou à l’arrêt lors d’embouteillages téléphonent à la protection des animaux pour lui communiquer que nos animaux sont négligés parcqu’ils se trouvent à l’extérieur même quand il fait froid. Le responsable de la protection des animaux a dû remplir son devoir et venir contrôler si tout était en ordre. Les gens ne savent tout simplement plus que les races bovines «rustiques» craignent beaucoup plus la chaleur que le froid. Qu’est-ce qui se serait passé, si l’avocat des animaux existait déjà? Quelqu’un aurait-il déposé une plainte contre nous? C’est bien possible car il est connu qu’une offre provoque un besoin! Ce que nous avons vécu n’est pas un cas unique. J’ai souvent déjà rencontré des collègues qui m’ont parlé d’événements semblables. Nous nous demandons alors si on s’intéresse tout autant au bien-être des enfants et des personnes âgées qu’à celui des animaux. Ruth Streit, présidente de l’Union suisse des paysannes et des femmes rurales (USFP) |