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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°28, 19 juillet 2010  >  Courrier des lecteurs [Imprimer]

Courrier des lecteurs

Engagement civil au lieu d’engagements à l’étranger

Selon le dernier Rapport sur la politique de sécurité, que le Conseil fédéral a rendu au Parlement fin juin, la capacité de la promotion de la paix militaire doit être augmentée. On prévoit un doublement, c’est-à-dire que 500 à 600 soldats de la paix seront engagés à l’avenir. Il faut se poser la question: Est-ce que cela a un sens que la petite Suisse s’en­gage militairement à l’étranger? Ne serait-ce pas préfé­rable que notre pays reste neutre et s’engage civilement? La Confédération suisse a toujours une bonne renommée à l’étranger, en tant qu’intermédi­aire, en lieu d’asile des droits de l’homme, en berceau de la Croix-Rouge. Le siège du Comité international de la Croix-Rouge est à Genève. Notre pays est l’Etat dépositaire des Conventions de Genève. On ferait mieux de s’engager d’avantage dans ces domaines. La Suisse pourrait également augmenter son engagement dans le domaine de l’aide au développement. Aujourd’hui, la Suisse utilise 0,44% de son produit national brut pour l’aide au développement et se place ainsi en dessous des 0,7% que l’ONU demande.
Selon Sipri, les dépenses militaires mondiales s’élevaient en 2009 à 1531 milliards de dollars américains. Depuis 2008 ces dé­penses ont augmenté de 6% et depuis 2000 de 49%, toujours selon Sipri. Il y a quelques années, la relation entre les investissements en armement et l’aide au développement était de 9 contre 1. Comme beaucoup d’Etats déclarent l’aide militaire comme aide au développement, la relation entre les dépenses pour l’armement et l’aide au développement est encore plus prononcée.
Tout en renforçant la peur des populations face aux islamistes et terroristes, le complexe militaro-industriel pousse au réarmement.
Le 19 juin 2009, la radio britannique BBC a déclaré qu’officiellement 1 milliard de personnes souffrent de la faim. Soit environ un habitant sur sept dans le monde. Chaque année, environ 8,8 millions de personnes meurent de faim, avant tout des enfants. Cela fait un mort toutes les trois secondes.
Selon Unicef, le monde pourrait couvrir les besoins fondamentaux de tous les hommes, si on y mettait seulement 70 à 80 milliards de dollars – ce qui représente 5% des dépenses militaires mondiales.
Presque aucun des pays économiquement développés n’a atteint le but de l’ONU qui demande 0,7% du produit national brut (PNB) pour l’aide au développement. Cependant les membres du Conseil de sécurité de l’ONU, les Etats-Unis, la Russie, la Chine, la France et l’Angleterre remplissent le monde de matériel de guerre. D’autres Etats industrialisés notamment l’Allemagne, l’Italie, Israël et le Brésil y participent. Pourquoi le Pakistan, l’Inde et l’Afrique du Sud ont-ils besoin de sous-marins, pourquoi le Brésil, l’Argentine, la Grèce et la Turquie?

H. Frei, Zurich