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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°48, 14 decembre 2009  >  A Interlaken, la Conférence de la FAO a préparé le terrain pour un changement de paradigme en agriculture [Imprimer]

A Interlaken, la Conférence de la FAO a préparé le terrain pour un changement de paradigme en agriculture

Pour mémoire

ef. Du 16 au 18 novembre a eu lieu, à Rome, le Sommet de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). 60 chefs de gouvernement et 185 ministres venus de 190 pays membres y ont participé. Il y a 13 ans, les représentants des gouvernements promettaient, au même endroit, de réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim jusqu’en 2015 (Objectifs du millénaire). Au lieu de cela, leur nombre a atteint plus d’un milliard. Jamais encore autant de personnes n’avaient souffert de la faim dans le monde. Or ce n’est pas une fatalité. Ce qui manque, c’est la volonté politique. Jacques Diouf, directeur général de la FAO, a évoqué les conclusions du Forum organisé les 12 et 13 octobre au plus haut niveau et intitulé «How to Feed the World in 2050» auquel participaient 300 experts du monde entier: Notre planète est tout à fait en mesure de se nourrir, à condition que les décisions soient suivies d’effets et que les ressources nécessaires soient mobilisées efficacement.
Dans son appel – lancé lors de l’Assemblée plénière de la FAO – à vaincre la faim par l’union des forces, le Pape Benoît XVI a insisté sur le fait qu’il n’y avait pas de lien de cause à effet entre la croissance démographique et la faim. Le recours à certaines formes de subventions qui pourraient causer de graves dommages à l’agriculture doit être interdit. Il en va de même des modèles d’alimentation orientés vers la consommation qui n’offrent aucune perspective. La collaboration internationale doit être organisée sur la base du principe de subsidiarité.

Rapport sur l’agriculture mondiale

L’année dernière, le Rapport sur l’agriculture mondiale initié par la Banque mondiale a été adopté par 58 pays. Pendant plus de 4 ans, 500 scientifiques et experts ont rassemblé tout le savoir actuel sur l’agriculture et l’alimentation. La conclusion du Rapport est que les crises de l’alimentation, de l’environnement et du partage équitable ne peuvent être surmontées que de manière collective et intégrée.
Le Rapport demande un changement de paradigme: il faut passer du modèle global de l’agriculture industrielle aux petites structures paysannes qui sont les garantes les plus importantes et les plus porteuses d’espoir de l’approvisionnement alimentaire de 9 milliards d’hommes qui soit socialement, économiquement et écologiquement durable.

2007: conférence pionnière de la FAO à Interlaken

Du 1er au 7 septembre 2007 a eu lieu à Interlaken la première Conférence technique internationale. Lors de cette rencontre, préparée et réalisée avec l’efficacité dont la Suisse est coutumière, le premier rapport sur l’état des ressources mondiales a été rendu public.
Son bilan était effrayant: au cours des 7 années précédentes, chaque mois, une race d’animaux d’élevage avait disparu et 20% étaient menacées d’extinction. Les délégués de 108 pays adoptèrent à l’unanimité un Plan d’action mondial pour la sauvegarde des races d’animaux d’élevage.
Ce Plan demandait aux pays de mettre en œuvre 4 priorités stratégiques: il fallait dresser un inventaire des races d’animaux d’élevage, instituer une surveillance, exploiter les races de manière durable et assurer leur sauvegarde grâce à des mesures appropriées.
L’objectif déclaré du Plan était de renforcer et de mieux coordonner la collaboration internationale dans le domaine de l’élevage.
La Conférence a également adopté à l’unanimité la Déclaration d’Interlaken, par laquelle les Etats membres de la FAO reconnaissaient le rôle capital des ressources zoogénétiques dans l’alimentation et l’agriculture et avant tout leur contribution à la sécurité alimentaire.
Ainsi, la Conférence représentait un premier pas important en matière de reconnaissance du rôle capital joué par les ressources zoogénétiques dans la lutte contre la faim et la pauvreté. Pour Jacques Diouf, c’était un «tournant historique». Il a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle «s’unisse et assume ses responsabilités en matière de ‹ressources zoogénétiques› – patrimoine mondial – afin d’assurer le succès du Plan d’action mondial». La FAO s’est engagée à le mettre en œuvre.    •