Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°46, 5 novembre 2012  >  La compétitivité des coopératives agricoles en Amérique latine [Imprimer]

La compétitivité des coopératives agricoles en Amérique latine

par Marianela Garroud

Les coopératives agricoles contribuent à intégrer les petits producteurs et les entreprises agricoles familiales dans la chaîne de création de richesses. «Les coopératives tiennent une position-clé dans le processus du développement économique et social d’une commune ou d’une économie nationale», a expliqué Raoul Benitez, directeur pour l’Amérique latine et les Caraïbes de l‘Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Dans le cadre des cérémonies pour l’Année internationale des coopératives 2012, cet économiste argentin a mis en évidence le fait que cette forme organisationnelle de production est essentielle pour la sécurité alimentaire et pour la réduction de la pauvreté: «Actuellement, le monde produit davantage de nourriture qu’il ne consomme, le problème est qu’il y des êtres humains qui n’y ont pas accès parce qu’ils n’ont pas de travail ou qu’ils sont socialement exclus. Les coopératives promeuvent leur intégration et sont donc vitales pour garantir la sécurité alimentaire de tous les habitants.»
Selon la définition de l’ONU, une coopérative est «une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement».
Pour Benitez, le mouvement coopératif est une conception «essentiellement démocratique», où les membres ne sont pas évalués selon leur participation financière mais selon leur personne. «Sans considérer le fait qu’il y a des coopératives de grands, moyens et petits producteurs et que ces différents producteurs coopèrent, ce type d’entreprise est basé sur une sorte d’idée commune qui consiste à ne pas laisser à l’écart les producteurs», a-t-il ajouté. Benitez a dirigé au siège régional de la FAO à Santiago du Chili les cérémonies pour fêter l’Année internationale des Coopératives qui a comme but de rap­peler au monde l’importance des coopératives pour le progrès économique des pays et pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement.
En même temps, on essaie d’agrandir ce secteur et d’encourager les gouvernements et les institutions administratives à introduire des normes et des directives politiques pour atteindre ce but.
L’indicateur pour la vigueur de ce secteur est l’Association internationale des Coopératives qui réunit dans ses 267 organisations membres provenant de 96 pays plus d’un million d’individus. En Amérique latine, il y a des exemples réussis notamment la Confédération nationale des associations de coopératives et d’unions agricoles domiciliée au Chili, la Coopérative de production viticole et fruitière de La Rioja en Argentine et le Conseil national des coopératives du Costa Rica.
Selon Benitez, ces organisations sont des modèles très compétitifs: «Un tiers de la production industrielle argentine provient de coopératives, au Brésil, les coopératives réalisent 37% de la production agricole totale, au Costa Rica 18% de la population sont membres de coopératives et le Chili dispose de plus de 1300 coopératives», ajoute-t-il. «Voilà donc des pays où les coopératives sont très efficaces et elles démontrent leur compétitivité  autant sur le marché que dans la production et la distribution.»
La FAO et la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) a rassemblé à Santiago, plus de 250 coopératives agricoles du Chili et des directeurs de coopératives venus des trois pays mentionnés ci-dessus, sous la devise «Les coopératives contribuent à créer un monde meilleur». La production coopérative aboutit à une distribution plus juste des revenus, sans buts lucratifs, les excédents étant répartis parmi les membres, explique Benitez.
Antonio Prado, secrétaire exécutif suppléant de la CEPALC, a expliqué de son côté qu’ils ont «toujours insisté sur le sujet de l’égalité, sur la nécessité de combler les lacunes qui existent aujourd’hui encore, dans la région, au sujet des ethnies, de la productivité et du développement territorial et social. Les coopératives ont prouvé leur efficacité à diminuer ces lacunes.»
Pour Benitez, les défis auxquels les coopératives doivent faire face sont très divers et dépendent de la situation dans les diverses régions et pays: «Dans les pays disposant d’un cadre approprié, le défi principal consiste à faire en sorte que davantage d’individus se joignent à cette forme de production». Et il a ajouté que dans les pays «où les conditions ne sont pas propices, le défi principal est tout autre: créer, auprès des responsables politiques et de la population tout entière, la conscience qu’il existe une forme alternative d’organiser la production qui permet de créer un système d’intégration sociale.»    •

Source: IPS du 12/7/12

(Traduction Horizons et débats)