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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°47, 12 novembre 2012  >  «Nous avons les moyens d’éliminer la faim et la malnutrition» [Imprimer]

«Nous avons les moyens d’éliminer la faim et la malnutrition»

Extrait du message du Directeur général de la FAO, José Graziano da Silva, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation 2012

Pendant les trois décennies qui ont vu le déclin des investissements nationaux dans l’agriculture et celui de l’aide publique au développement, des millions de petits producteurs ont lutté pour faire face à l’instabilité et aux crises qui bouleversaient le climat, les marchés et les prix, et pour surmonter ces difficultés. Depuis la crise alimentaire de 2007–2008, beaucoup de pays ont réaffirmé leur volonté d’éradiquer la faim dans le monde et d’améliorer les moyens d’existence. Mais, dans certains cas, l’appui concret, en termes de politiques, de programmes et de ressources financières, reste en deçà des engagements verbaux.
On n’a pas su tirer parti de la flambée des prix des denrées alimentaires de 2007–2008 pour aider les petits producteurs à sortir de la pauvreté.
Chaque jour, dans le monde entier, les petits producteurs continuent à se heurter à des difficultés qui les empêchent de récolter les fruits de leur travail et de contribuer à la sécurité alimentaire – non seulement pour eux-mêmes mais aussi pour l’ensemble de la population – par le biais d’une participation active aux marchés. Faute d’infrastructures et d’un accès suffisant aux services, à l’information, aux moyens de production et aux marchés, et parce que les petits producteurs sont loin d’être convenablement représentés dans les processus de prise de décision, ce potentiel n’est pas réalisé.
Il est démontré que des coopératives et des organisations de producteurs solides sont capables de faire disparaître ces obstacles et d’amortir les effets négatifs des crises, notamment des crises alimentaires. Ces solides organisations ont contribué à combler un vide. Elles sont parvenues à aplanir les barrières commerciales et politiques, en facilitant l’accès de leurs membres à un ensemble de biens et de services. Par exemple, grâce aux achats groupés, elles réduisent les coûts pour les exploitants, qui peuvent ainsi acheter les intrants agricoles à des prix de détail plus intéressants. Elles permettent aussi à leurs membres de faire entendre leur voix, que ce soit pour exprimer leurs inquiétudes ou pour défendre leurs intérêts – et de jouer un rôle dans la prise de décision et dans l’élaboration des politiques. Il existe de nombreux exemples d’organisations solides et ouvertes à la participation de tous, qui favorisent l’action collective de tous ceux dont les moyens d’existence dépendent de l’agriculture, de la pêche, de la forêt ou de l’élevage, ou qui sont employés dans ces secteurs.
Ces organisations opèrent aux niveaux communautaire, national ou international et s’attachent à concilier les objectifs économiques et sociaux de leurs membres.
Comme cela a été dit et redit, nous avons les moyens d’éliminer la faim et la malnutrition. Il faut pour cela établir un environnement favorable, qui permette aux petits producteurs de tirer pleinement parti de toutes les possibilités qui s’offrent à eux. Des coopératives et des organisations de producteurs solides ont un rôle essentiel à jouer à cet égard.    •

Source: www.fao.org

Le mouvement coopératif dans le monde – quelques chiffres

100 millions de personnes travaillent pour des coopératives dans le monde, donc 20% de plus que dans les multinationales. Y sont inclus les membres des coopératives et les employés des entreprises qui livrent des biens et des produits à des coopératives.
Plus d’un milliard de personnes sont membres de coopératives dans le monde.
En 2008, les 300 coopératives les plus importantes ont généré un chiffre d’affaires de 1,1 billions de dollars. Cela correspond au volume de la dixième économie mondiale, le Canada, et correspond presque au volume économique de l’Espagne.
Au Kenya les coopératives ont les parts de marché suivants: 70% du café, 76% des produits laitiers, 90% du Pyrèthre (insecticide produit avec les fleurs séchées des espèces de Tanacetum) et 95% du coton.
Au Brésil, les coopératives sont responsables de 40% du produit national brut agricole et de 6% de l’ensemble des exportations agricoles.
Au Kenya, 924 000 paysans perçoivent leur revenu de leur appartenance à une coopérative agricole, en Ethiopie ce sont environ 900 000 et en Egypte environ 4 millions.

Source: FAO, What is a Cooperative, 2012

(Traduction Horizons et débats)