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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°4, 2 fevrier 2009  >  Urgence: mettre fin au génocide des Tamouls! [Imprimer]

Urgence: mettre fin au génocide des Tamouls!

par Dieter Sprock

Au Sri Lanka un génocide se déroule dans une indifférence quasi-totale. Il y a des décennies que les Tamouls y sont opprimés et traités en citoyens de seconde zone. Mais depuis le début de l’année 2008, où le gouvernement sri-lankais a rompu unilatéralement l’armistice et expulsé les observateurs internationaux, ce dernier mène contre la population tamoule une guerre ouverte, qui a pris progressivement les proportions d’un génocide. Le gouvernement n’autorise pas la présence sur l’île d’observateurs de l’ONU. Les journalistes et les organisations d’aide humanitaire n’ont pas accès aux zones de combat, et toute critique est brutalement réprimée. Le bain de sang doit se dérouler sans témoins.
Un article de la «Neue Zürcher Zeitung» en date du 10 janvier montre à quel point il est dangereux d’être un journaliste critique au Sri Lanka: la même semaine Lasantha Wickrematunge, rédacteur en chef du journal d’opposition Sunday Leader, a été abattu par deux motocyclistes en armes alors qu’il se rendait en voiture à son travail. Deux jours plus tôt les bureaux de la plus importante chaîne de télévision privée du pays, MTV, avaient été pris d’assaut et dévastés par une douzaine d’hommes armés de mitraillettes et de grenades.
Wickrematunge, 52 ans, avait critiqué le week-end précédant son assassinat «l’euphorie sanguinaire» du Président Mahinda Rajapakse. Celui-ci avait célébré la conquête de la ville de Kilinochchi, au Nord du Sri Lanka, tombée le 2 janvier, comme «une victoire sans exemple» des troupes gouvernementales. Or Wickrematunge avait plaidé pour une solution politique incluant des concessions du gouvernement aux Tamouls. Le Sunday Leader est l’un des rares journaux qui ose encore parler de la guerre. Le groupe MTV/MBC, détenteur de trois émetteurs de télévision et de quatre canaux radiophoniques, s’efforce lui aussi de couvrir le conflit de manière objective.
Le gouvernement attise volontairement la haine à l’encontre des voix critiques du pays, créant ainsi un climat de violence et de non-droit. «Selon Juan Perera, du National Peace Council, l’assassinat de Wickrematunge sonne le glas de la liberté de la presse au Sri Lanka. Après ce meurtre retentissant chaque journaliste se demande qui sera le prochain. Dans de pareilles conditions, il n’est tout simplement plus possible de travailler librement. Au cours de ces dernières années, de larges pans de la presse ont déjà cédé à la pression du gouvernement et ‹suivent la ligne›. Les rares journalistes qui continuent à fournir une couverture indépendante du conflit ethnique sont en butte à une campagne calomnieuse de dénigrement systématique de la part du ‹Daily News›, l’organe de presse du gouvernement, qui les accuse d’être des sympathisants des Tigres et des ennemis de l’Etat.» Selon Amnesty International, dix journalistes ont été assassinés au Sri Lanka rien que durant les deux dernières années et de très nombreux autres ont disparu ou bien ont été enlevés ou emprisonnés.
Il est désormais du devoir de la communauté internationale d’exiger du gouvernement sri-lankais le respect du droit international et de toutes les conventions internationales. Il y a urgence à faire cesser le génocide des Tamouls; une Commission onusienne doit pouvoir veiller au respect des droits humains; il faut garantir sans restriction l’accès de l’aide humanitaire, par exemple sous l’égide de la Croix Rouge, ainsi que la liberté de la presse et la sécurité des journalistes. Madame le Docteur en droit Karen Parker, militante américaine des droits humains, exige qu’on raye immédiatement les Tigres tamouls de la liste des organisations terroristes. Selon elle, le droit international leur accorde le statut de combattants. (Pour en savoir plus à ce sujet, voir Horizons et débats n° 34 du 4/9/07). Le gouvernement sri-lankais doit revenir à la table des négociations, car seule une solution négociée prenant en compte tous les groupes ethniques du pays peut aboutir à une paix durable.     •

«Aidez nos frères et nos sœurs de Vanni, victimes de violations des droits humains»

Forum des Tamouls de Suisse

Monsieur Shan Thavarajah, et Monsieur Thambipillai Namasivayam, respectivement vice-président et secrétaire du Forum des Tamouls de Suisse, ont écrit à Madame Navanethem Pillay, Haut Commissaire des Nations Unies aux Droits de l’homme à Genève, pour la prier de faire cesser la catastrophe humanitaire à Vanni.
Ils en appellent au Haut Commissariat aux Droits de l’homme pour:
•    demander au gouvernement sri-lankais de mettre fin immédiatement à leur offensive militaire dévastatrice;
•    garantir la fourniture de vivres et autres denrées de première nécessité à Vanni;
•    mettre à la disposition des hôpitaux de Vanni des médicaments indispensables et autres équipements hospitaliers;
•    demander au gouvernement sri-lankais de déclarer «zone protégée» les hôpitaux de Vanni;
•    demander au gouvernement sri-lankais d’autoriser l’accès du district de Vanni aux organisations humanitaires locales et internationales.
Nous vous demandons respectueusement d’intervenir sans délai dans cette affaire et d’user toute votre influence sur les Etats démocratiques et les organisations humanitaires pour sauver le peuple tamoul du génocide.

Source: InfoTamil du 15/1/09