par Céline Staub

Prendre un groupe de jeunes motivés, beaucoup d’enfants et suffisamment de temps. Y ajouter une pincée d’idées et vous obtiendrez un programme de vacances qui en surprendra plus d’un. A Zurich, la Croix-Rouge Jeunesse a lancé l’activité «Spoko» (abrégé en allemand pour «sport et cuisine»).

C’est les vacances. Lorsqu’on entre dans la cour de l’école Feld située au cœur de Zurich, l’endroit semble déserté et les plantes ont déjà envahi le territoire. Mais, tout à coup, on entend des voix provenant de fenêtres ouvertes. Une fois dans la salle de classe, l’ambiance est tout aussi agréable qu’à l’extérieur où le soleil brille et l’air est empli de senteurs printanières.
«Non, il n’y a pas un poulet et un paquet de pommes par personne, mais par groupe!», s’exclame en riant une bénévole à l’adresse des enfants un peu trop zélés. Le joyeux brouhaha se répand à nouveau au travers des bancs de classe en direction de la cuisine. Personne n’est pressé. Il semble que les bénévoles apprécient tout autant que les enfants ces heures de jeu et de cuisine en commun.
L’activité se déroule sur quatre jours de vacances. Prévue à l’origine pour les enfants de familles monoparentales, elle manquait de participants et s’est donc ouverte aux enfants et adolescents (10–14 ans) issus de la migration. Résultat: un groupe multiculturel d’une vingtaine de filles et garçons, dotés de connaissances culinaires très diverses. L’improvisation est donc de mise. Même si certains ne parlent pas bien l’allemand, tout le monde arrive à se comprendre. Chaque matin, la cuisine est au programme. Les petits chefs en herbe mitonnent des plats tels que spaghettis accompagnés de différentes sauces, riz au curry, röstis ou pizzas, auxquels est adjointe une salade croquante. Il ne s’agit pas d’élaborer des menus très compliqués, mais de permettre aux enfants de préparer seuls des mets qui leur plaisent. Ils apprennent également à faire la vaisselle après avoir cuisiné et ne rechignent d’ailleurs pas à la tâche.

Courgettes, poires et origan – stimuler le toucher et l’odorat

La préparation des aliments est interrompue régulièrement par des leçons théoriques. Les bénévoles apportent par exemple des caisses remplies de divers légumes qu’il faut identifier en touchant. Toute excitée, une fillette s’exclame: «C’est violet, mais je ne sais pas comment ça s’appelle.» Un garçon à côté d’elle connaît bien ce légume, mais il ne lui vient que le nom kurde. Alors on continue à chercher jusqu’à la bonne réponse: une aubergine.
La tâche est tout aussi ardue avec les épices. La plupart du temps, il est facile de reconnaître l’odeur, mais trouver le nom allemand est une autre paire de manches, surtout avec les yeux bandés.

Après-midis mouvementées

Afin que les enfants puissent se défouler, les après-midis sont complètement dédiées au sport. Outre les traditionnels football et basketball, on leur propose de pratiquer des activités moins populaires en Suisse comme la capoeira, le football américain ou le baseball.
La même magie opère que le matin: les yeux des enfants brillent et l’adage «expérience passe science» s’applique à merveille à ces apprentissages.    •

Source: ready for red cross – magazine de la CRS – 2/09
www.redcross.ch/info/publications/publikation-de.php?bereich=youth&kat=5&id=431

«Spoko» est une activité

proposée par la Croix-Rouge Jeunesse (CRJ) du canton de Zurich.
Le projet a commencé avec une expérience de quatre jours durant les vacances de printemps 2009. Il s’agit de faire découvrir à des enfants et adolescents, âgés de 10 à 14 ans, les bienfaits d’une alimentation saine et de l’exercice physique. Le programme alterne cuisine le matin et différents sports l’après-midi. Les bénévoles de la CRJ zurichoise recourent à des moyens ludiques pour l’enseignement théorique tout en privilégiant la joie du travail en commun et le plaisir d’être en groupe.