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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°11, 22 mars 2010  >  Réformes scolaires: Dépenses augmentées – Succès à peine perceptibles [Imprimer]

Réformes scolaires: Dépenses augmentées – Succès à peine perceptibles

par Brigitta Hochuli

Peu après l’introduction de la «durchlässige Sekundarschule» (DLS) [école secondaire perméable] en Thurgovie, il est déjà nécessaire, selon un directeur de collège, de faire des adaptations suite à des «défauts de poids». Il conseille au canton voisin de St-Gall de n’entreprendre que des optimisations très modérées.

Depuis le début de l’année scolaire en Thurgovie, on est en train de réaliser les dernières DLS. Elles remplacent les anciennes écoles primaires supérieures et secondaires (Real- und Sekundarschulen). Walter Berger, le chef de l’administration de l’école publique primaire, affirme qu’au fond l’ambiance scolaire a évolué de façon extrêmement positive dans le canton.
Markus Raimann, le directeur du centre scolaire secondaire Remisberg de Kreuzlingen est plus critique. Dans une lettre de lecteur il prévient ses collègues st-gallois de «défauts de poids» qui apparaîtraient déjà en Thurgovie, suite à l’introduction d’un degré de classe supérieure coopérative (Tagblatt du 29/12/09).

La compétitivité fait défaut

Alors que les meilleurs élèves profiteraient de ce nouveau modèle, Raimann déclare que la compétition manque aux niveaux inférieurs. Là, on s’oriente selon les plus faibles. En ce qui concerne la perméabilité, les changements de branches à niveaux seraient fréquents. «Au début dans les deux directions, plus tard plutôt vers le bas, ce que personne ne souhaite.» La situation se présenterait différemment concernant les changements beaucoup plus importants au sein des classes de base. Alors qu’auparavant jusqu’à 20% des élèves d’une classe de primaire supérieure réussissait à passer au secondaire, ce n’est plus que la moitié qui réussit ce passage aujourd’hui.
Selon Walter Berger il n’y a pas encore d’enquête cantonale systématique. Des observations ponctuelles auraient montré que le taux de changement de classe vers le bas et le haut dans les classes-type et à tous les niveaux et matières étaient à peu près égaux. En troisième secondaire seulement ce ne serait pas le cas, car beaucoup d’élèves de niveau supérieur passeraient au lycée. Autrefois le changement de la primaire supérieure à l’école secondaire était lié à une répétition de l’année scolaire (selon Berger entre 10 et 15%). Un certain nombre d’élèves auraient dû retourner en inférieure. Grâce à la DLS, on pourrait les pousser de manière plus différenciée.

Coûts supplémentaires selon le nombre d’élèves

Markus Raimann affirme par ailleurs que la DLS n’est pas neutre quant aux frais parce qu’il faut souvent plus de contingents à niveau qu’il n’y a de classes. Sur ce point le chef de l’administration lui donne partiellement raison. Avec 10 à 15 élèves par niveau on a évidemment de très bonnes conditions pour l’apprentissage individuel, mais la baisse du nombre d’élèves provoque des surcoûts. Mais beaucoup d’écoles avec des taux favorables d’élèves ont prouvé que les modèles DLS pouvaient aussi être réalisés «plus ou moins sans surcoûts».
Raimann constate que les besoins administratifs pour maintenir le système en fonction sont élevés. Berger confirme que les modèles DLS demandent plus de coopération et d’échange entre les enseignants. «Ce débat complémentaire concernant les matières, la façon d’enseigner et le comportement des élèves enrichit le processus de qualité de l’école.» On travaille plus en mettant sur pied un modèle DLS. Mais dans la phase de consolidation on peut ramener l’école à la normalité. La perméabilité en tant que telle n’augmente guère le travail administratif.

Autrefois l’éducation était plus facile

Raimann déclare aussi que la fonction du maître de classe est fortement affaiblie. Sans bonne relation avec l’élève, on ne peut ni éduquer ni enseigner avec succès. Sur ce point aussi Walter Berger lui donne raison. Un comportement difficile des élèves peut mener à une surcharge importante et au stress. Dans de telles situations, la coopération coordonnée entre enseignants doit être au centre. «Je dois avouer que cela était plus facile au sein de l’ancien modèle de primaire supérieure».

Ce n’est pas une histoire à succès

Markus Raimann déclare: «Le nouveau modèle n’est pas une histoire à succès.» La charge de travail a sérieusement augmenté et on ne constate guère de succès ni pour les résultats scolaires ni pour une meilleure perméabilité. Les parents aussi ont remarqué que le modèle DLS augmentait la pression sur les élèves en sixième primaire. A l’école secondaire ils sont continuellement confrontés aux changements de niveaux, ce qui représente une charge supplémentaire. Raimann pense qu’il y a un besoin d’adaptations. «Les responsables du canton de St-Gall feraient bien de maintenir les piliers angulaires de leur modèle scolaire actuel et de n’y apporter que des optimisations modérées.»    •

Source: St. Galler Tagblatt du 12/1/10