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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°16, 5 mai 2013  >  Visite en Suisse de M. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères: «Nous apprécions beaucoup notre coopération.» [Imprimer]

Visite en Suisse de M. Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères: «Nous apprécions beaucoup notre coopération.»

Point de presse avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le conseiller fédéral Didier Burkhalter à Neuchâtel, le 12 avril

thk. A la mi-avril, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a séjourné en Suisse et a rencontré son homologue, le directeur du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), Didier Burkhalter, lors d’une visite officielle de travail. Après cette rencontre a eu lieu un point de presse, lors duquel les deux magistrats ont informé la presse présente de l’état des relations entre la Suisse et la Russie. A cette occasion, Didier Burkhalter, tout comme Sergueï Lavrov, a exprimé que la relation entre les deux pays était excellente et qu’on voulait continuer cette coopération dans beaucoup de domaines. Le conseiller fédéral Burkhalter a mentionné qu’il existait depuis longtemps des relations diplomatiques qui sont très intensives et larges. Cette année, il y a 18 consultations thématiques entre les deux ministères des Affaires étrangères et, cette dernière année, il y aurait déjà eu quatre contacts directs avec le gouvernement russe. Le conseiller Burkhalter constate: «Donc, ça fait vraiment des relations très intenses, et c’est très important pour nous de les poursuivre.»
Un processus important au niveau de la politique extérieure va être la présidence de la Suisse de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) l’année prochaine. Dans ce contexte, le conseiller fédéral Burkhalter a souligné l’importance de la coopération avec la Russie pour la Suisse. Celle-ci a également été le sujet central de la rencontre avant le point de presse. Sergueï Lavrov a mentionné dans son intervention lors du point de presse dans quels domaines la Russie et la Suisse collaboraient, en soulignant, de son côté, les contacts excellents et intensifs avec la Suisse.

«Mesdames et Messieurs, je dois dire que suis très content des discussions que nous venons d’avoir et dont mon collègue, Didier Burkhalter, a parlé en détail. Nous avons un partenariat vraiment très intense, très riche de contenu, nous avons beaucoup de rencontres de haut niveau, ou de rencontres aux sommets, nous avons des contacts entre les différents ministères, y compris les ministères des Affaires étrangères bien sûr, nous avons des relations entre les cantons suisses et les régions russes, entre les parlements aussi, et tout ça est un tissu vraiment très riche en relations. Notre coopération commerciale et économique est vraiment très prometteuse et a de bonnes perspectives, et c’est cet approfondissement des échanges que la Russie souhaite avoir aussi à l’OMC. Pour ce processus, nous avons constamment bénéficié des expériences que nous avons faites avec la Suisse. Nous allons aussi élargir le contact économique dans le cadre de discussions qui sont en cours entre l’Union douanière de la Russie-Bélarus-Kazakhstan et l’AELE en vue de conclusion éventuelle d’un accord de libre-échange. En ce qui concerne la présidence prochaine de la Suisse à l’OSCE, nous avons discuté les priorités suisses, nous avons aussi apporté les initiatives qu’a avancées la Russie, et nous nous sommes mis d’accord de poursuivre nos contacts étroits en vue de faire progresser le processus Helsinki +40, tant au niveau des ministres des Affaires étrangères, qu’au niveau des ministres adjoints et au niveau des experts.
Nous allons exprimer notre reconnaissance à nos collègues suisses pour une représentation très efficace de nos intérêts en Géorgie et des intérêts géorgiens en Russie, et nous aimerions aussi les remercier pour la mise à disposition de la plateforme de Genève pour les discussions sur la sécurité au Caucase du Sud. Ce sont les discussions de Genève que vous connaissez. Et je dois dire que Genève, c’est vraiment une plateforme particulière pour les négociations, il y a une atmosphère particulière et on se met d’accord plus facilement.
Hier soir, j’ai rencontré les chefs des organisations internationales qui ont leur siège à Genève et on a parlé en détail de ce grand travail qu’ils mènent, qui n’est parfois pas très visible, mais qui est de l’intérêt pour toutes les discussions.
Les mass médias n’en parlent pas souvent, mais ces organisations font un grand travail qui concerne les besoins quotidiens de tous les citoyens de chaque pays; ça concerne la santé, les normes de travail, la propriété intellectuelle et bien d’autres questions, les droits de l’homme, bien sûr.
Ce n’est pas un hasard si le communiqué de Genève reste le seul espoir de règlement de la crise en Syrie. Ce communiqué a été rédigé et signé à Genève le 30 juin dernier après de longues discussions.
Nous voyons maintenant qu’il y a plusieurs tentatives de discréditer les chances et les espoirs pour le règlement de cette crise. On voit aussi les tentatives d’imposer aux organisations internationales des solutions illégitimes, qui visent à délégitimer le régime syrien, enfin les dirigeants actuels, et je dois dire que ça ne va mener à rien et ça ne fait qu’activer la guerre.
Et ces tentatives contre-productives visent à mener au pouvoir en Syrie les radicaux et donc à mettre fin au caractère multiethnique et multiconfessionnel de l’Etat syrien.
Nous apprécions beaucoup notre coopération dans le domaine international et dès que la Suisse prendra la présidence de l’OSCE, cette coopération va devenir encore plus intense. Nous l’apprécions beaucoup et nous sommes prêts à la poursuivre. Nous nous sommes également mis d’accord pour que nos représentants se concertent bientôt sur le plan d’événements et de manifestations culturelles, politiques et historiques consacré au bicentenaire de nos relations diplomatiques que nous allons célébrer au mois de mai 2014.»    •

(Transcription de la traduction consécutive lors du point de presse.)

Question au sujet de la place financière de Moscou

«Dans quelle mesure la crise financière internationale et notamment la crise de Chypre va-t-elle accélérer la collaboration entre la Suisse et la Russie ou la création d’une place financière internationale à Moscou? Est-ce que sur la réglementation financière il y a des accords possibles? […]»
Sergueï Lavrov: «Bien sûr que vous le savez tous que nous avons des projets de création à Moscou d’une place financière internationale, et ces projets ne sont pas du tout liés avec la crise financière ou avec tout ce qui se passe à Chypre, ou bien dans d’autres pays européens. Ces projets ont déjà quelques années et nous poursuivons des contacts étroits avec nos partenaires européens afin de les mettre en œuvre.
En ce qui concerne la crise dans la zone Euro, et plus globalement la crise économique européenne, pour nous il est très important d’assurer, dans le cadre des efforts qui sont entrepris, la participation à ces efforts de tous les centres financiers internationaux, y compris de la Suisse.
La Suisse a été représentée par son ministre des Finances lors de la réunion des ministres des Finances du G20, qui a eu lieu au mois de février dernier à Moscou, et qui a été très utile.
Donc notre coopération dans le domaine économique et celui de l’investissement ne dépend pas de la conjoncture économique, crise ou pas de crise. Nous avons des choses à nous proposer et l’on va poursuivre cette coopération.»

(Transcription de la traduction consécutive lors du point de presse.)

Question au sujet du conflit en Syrie

«Monsieur le ministre Lavrov, vous avez évoqué la Syrie, et Monsieur Burkhalter a dit que vous vouliez intensifier l’aide humanitaire en Syrie, comme vous en avez discuté plus tôt cette semaine. Mais la Suisse mène en ce moment une action contre l’impunité, afin que tous les crimes soient finalement traduits devant une cour pénale. Est-ce que vous êtes prêt à les suivre ou est-ce que, comme vous venez de le dire, ce genre d’action contribue à délégitimer aussi les dirigeants actuels.»
Sergueï Lavrov: «Nous croyons qu’il n’y a pas de place pour l’immunité en ce qui concerne les crimes de guerre, quel que soit leur auteur, et s’ils sont définis comme tels par le droit international.
Sans aucun doute, cet aspect doit être pris en compte dans le processus complexe de la recherche du règlement final, et donc la future réconciliation nationale en Syrie. Mais à ce niveau, je crois que la première priorité est de faire cesser la violence le plus rapidement possible pour éviter les morts parmi la population civile. Ces appels à ne pas admettre l’impunité sont tout à fait corrects. Je vois que certaines personnes ont essayé de faire traîner les discussions, et même de faire une croix sur le processus de négociation, ce qui fera encore davantage de morts parmi la population.»

(Transcription de la traduction consécutive lors du point de presse.)