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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°15, 18 avril 2011  >  La population doit être solidaire et garantir aux paysans un revenu suffisant [Imprimer]

La population doit être solidaire et garantir aux paysans un revenu suffisant

Interview de Markus Hausammann, président de l’Association des agriculteurs thurgoviens

Horizons et débats: Comment jugez-vous la situation des agriculteurs, notamment celle des producteurs de lait?

Markus Hausammann: Nous nous trouvons actuellement dans une étape difficile d’adaptation aux marchés qui se libéralisent de plus en plus. Mais le besoin de produits alimentaires qui augmente parallèlement à la croissance de la population mondiale me permet d’avoir un regard optimiste sur l’avenir.

Comment faire face à l’évolution qui règne depuis la suppression des quotas laitiers?

Chaque exploitation doit profiter des ­chances que lui offre le marché et évoluer dans la direction qu’elle a choisie ou se spécialiser. Il faut bien réfléchir afin que les investissements ne dépassent pas ses possibilités financières.

L’Office fédéral de l’agriculture (OFA) est actuellement en train d’implémenter la nouvelle Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn) au centimètre près. Est-ce que les détails de cette ordonnance ont été vérifiés et évalués sur le terrain ou sont-ils imposés de manière centraliste comme c’était le cas en Union soviétique?

Les mesures fixées dans l’OPAn sont issues d’expérimentations du centre de recherches ART Tänikon. Connues sous forme de «mesures recommandées» en principe depuis le milieu des années 90, ils seront mis en pratique dans l’élevage bovin le 1er septembre 2013, après une période de transition de cinq ans.

L’administration fédérale se chargera-t-elle des coûts ou abandonne-t-on les entreprises agricoles au piège à dettes?

Les coûts doivent être pris en charge par les entreprises. J’attends pourtant du procédé d’implémentation qu’on analyse dans chaque cas concret, s’il relève de la protection aux investissements et j’espère que l’OPAn sera mise en pratique d’une manière pragmatique, notamment dans le cas des fermes de stabulation libre. Si pourtant, on se trouve face à des cas de rigueur, ce sera un signe que la politique agricole actuelle n’atteint pas son but de développement durable des entreprises.

Quelle importance accordez-vous à la sécurité alimentaire?

Je lui attribue une très grande importance. Je considère qu’il est de la responsabilité de tout pays industriel de maintenir sa souveraineté alimentaire et, en temps de précarité en denrées alimentaires dans le monde, de ne pas se servir sans gêne sur le marché mondial.

Comment doit-on préparer le terrain politique pour aboutir à la souveraineté alimentaire?

Pour garantir la production durable de denrées alimentaires en Suisse, il faut l’accroissement de l’efficacité sur la totalité de la chaîne de valeur ajoutée. Elle ne pourra se maintenir qu’à condition qu’on concède également aux agriculteurs, qui sont les producteurs des matières premières, un revenu garantissant leur existence.

Comment peut-on renforcer la paysannerie en Suisse? Comment nous citoyens pouvons-nous y contribuer?

C’est très simple. Les consommateurs doivent acheter avec leur salaire suisse des produits suisses totalement produits en Suisse.    •