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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°8, 4 mars 2009  >  Actions en justice contre les responsables de la crise financière [Imprimer]

Actions en justice contre les responsables de la crise financière

Tout le cirque fait autour du secret bancaire n’est qu’un rideau de fumée

thk/me. Ceux qui se souviennent de la campagne de 1995–98 lancée contre la Suisse par le Congrès juif mondial ont une impression de déjà-vu. La vive attaque menée contre la Suisse depuis des mois, lancée par les Etats-Unis et l’UE dans leur sillage, s’intensifie, de sorte qu’il faut se poser des questions sur ses causes et sur les objectifs de ses auteurs.
Il est manifeste que les grands pays industrialisés, avant tout les Etats-Unis et l’Angleterre, et dans une moindre mesure l’Allemagne et la France, ont de gros problèmes financiers après le sauvetage des banques et les plans de redressement. Les bilans des grandes entreprises et des grandes banques sont hautement déficitaires. Depuis des mois, on n’entend parler que de licenciements de masse, de Trésors publics vides et de dettes colossales.
On pourrait considérer l’attaque de la place financière suisse par les Etats-Unis et l’UE comme une tentative – semblable à celle effectuée en ce qui concerne les matières premières – de venir prendre ce dont ils ont besoin sans égard pour personne. Le secret bancaire et la législation fiscale suisse ne sont qu’un prétexte pour revenir à la charge après l’échec de l’attaque de 1995. Le fait qu’il ne s’agisse pas ici d’un conflit objectif mais qu’il cache quelque chose apparaît à l’évidence quand on sait qu’il y a 42 paradis fiscaux dans le monde qui relèvent du pouvoir anglo-saxon et dont il n’est pas question.
Le fait qu’Obama demande un système financier mondial ouvre de nouvelles perspectives sur les objectifs de ceux qui nous attaquent. Les spécialistes estiment que les banques suisses gèrent un tiers des fortunes privées mondiales. C’est une épine dans le pied des places financières de Londres et de New York, car elles ne peuvent pas spéculer avec cet argent. La place financière suisse est un sérieux concurrent qui doit être affaibli le plus possible. Le secret bancaire représente ici un avantage sans grande importance. Ce qui est déterminant pour le succès des banques suisses, c’est leur compétence. Donc ce qui a échoué en 1995 doit être tenté à nouveau.
Un système financier mondial tel que le demandent les Etats-Unis ne tolère pas de pays pratiquant une politique financière et économique souveraine, qui possède un droit fiscal démocratique et donc proche des citoyens, qui ne peut être influencé ni par l’UE ni par les Etats-Unis. Aussi se livre-t-on de nouveau à une opération concertée. Au mépris total de sa souveraineté, on menace la Suisse de représailles économiques si elle ne s’exécute pas.

Il faut intenter des actions en justice contre les USA et les banques américaines

La cause de la crise financière mondiale actuelle est à chercher avant tout dans les affaires hypothécaires criminelles des banques américaines et le commerce hyperspéculatif des dérivés imaginé et mis en œuvre par les banques américaines. A cela s’ajoutent la négligence des autorités de surveillance, comme dans l’affaire Madoff, et la corruption des agences de notation. Elles sont toutes basées aux Etats-Unis et ont attribué la note la plus élevée (AAA) à tous les titres toxiques. Qui peut croire que cela n’était pas louche? L’industrie américaine s’est effondrée. On prévoit un recul de 6,8% du produit national brut mais selon toute vraisemblance, il sera plus important. L’indice boursier américain, le Dow Jones, a chuté de plus de 50% au cours des derniers mois, ce qui a anéanti des billions d’actifs. Les petits épargnants qui ont acheté des actions sont ruinés. En raison de la bulle hypothécaire qui a déjà éclaté, des dizaines d’autres Etats sont également affectés. Aussi la Suisse et le reste du monde devraient-ils réclamer des dommages-intérêts aux banques américaines car elles sont responsables de ce pétrin. Tout le cirque fait autour du secret bancaire suisse met la charrue avant les bœufs et détourne l’attention de ces importantes questions internationales.    •