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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°45, 14 novembre 2011  >  Courrier des lecteurs [Imprimer]

Courrier des lecteurs

Cui bono?

Les commentaires variés concernant le sauvetage de l’euro, la perplexité et le rôle dévastateur de nos chargés de fonction, laisse une question ouverte. La question supérieure du cui bono et des marges de manœuvre, attribuées à la politique intérieure et extérieure allemande par les représentants de l’hégémonie d’outre-mer. Après tout, l’influence sur la politique financière de la zone euro – et là en particulier sur celle de la RFA – est un instrument de pouvoir décisif, planifié à grande échelle et employé de manière ciblée.
Ce n’est pas au hasard que déjà au moment des négociations au sujet de l’entrée de la Grèce dans la zone d’euro, des spécialistes américains ont été serviables au point d’optimiser intentionnellement les bilans grecs. C’était comme l’implantation d’un virus afin de déclencher une pandémie en temps voulu.
Et maintenant aussi, Giorgos A. Papandreou joue la carte américaine, cela avec charme et une détermination retorse sous le signal euphémique de vouloir sauver son pays. C’est pour cela que des Hellènes lucides l’appellent «l’Américain», en dépit de ses séjours de plusieurs années aux Etats-Unis pendant les études. Et c’est également ainsi que Dominique Strauss-Kahn a été mis à l’ombre à l’aide d’une employée d’hôtel à Manhattan qui a fait preuve d’un engagement physique méticuleux, et cela dans un pays si puritain, jusqu’au moment de l’élection de Mme Christine Lagarde. C’est ainsi que sa succession potentielle à la présidence de Sarkozy a été réglée: d’autres têtes trop autonomes auraient pu déranger la propre stratégie. Ici se pose encore la question: cui bono?
Celui qui poursuit le tracé des lignes de force dans le jeu géostratégique, sait que l’affaiblissement de la zone euro et de sa concurrence monétaire est un objectif stratégique lors de la défense de sa propre monnaie de réserve mondiale, du dollar qui est encore en vigueur. Il s’agit de se préparer à la véritable confrontation avec le yuan chinois.
Par un tel aperçu, le caractère de nain de nos élites européennes devient visible quand elles appliquent cette stratégie venant d’outre-mer, sans aucune résistance, et en prenant sciemment des aides financières temporairement, sans prendre elles-mêmes en considération les charges des autres, et cela pour tomber encore plus profondément dans le tourbillon d’un massif endettement irréversible et dans l’insignifiance. Dans cette stratégie globale, la protection des ressources nationales des pays alliés, ou même le maintien des critères de stabilité fixés contractuellement d’une monnaie commune, n’est pas prévue.
En tenant compte de toutes les monstruosités de notre époque, et du fait que nos médias sanctionnés les remanient de manière digeste pour le consommateur ordinaire, nous ne devrions pas perdre de vue les grandes lignes!

Dr Horst A. Hoffmann, Kiel


«Comment pose-t-on les bases de la pensée mathématique?»

L’article, qui a analysé et comparé de façon nuancée les manuels scolaires de mathématiques utilisés actuellement (Horizons et débats no 36 du 12/9/11) est un grand bienfait. Il m’explique en grande partie les problèmes que mes élèves amènent des classes inférieures.
En tant que pédagogue spécialisée et enseignante d’école primaire expérimentée, les élèves me sont d’ordinaire confiés dans leur troisième ou quatrième année scolaire. Les trois premières années, ils ont travaillé avec le «Zahlenbuch» ou maintenant avec le nouveau manuel de mathématiques intitulé «logisch». Je remarque de plus en plus souvent que la notion des nombres jusqu’à 20 n’est pas existante et que le passage de la dizaine n’a pas été introduit soigneusement et suffisamment exercé. Ainsi il manque aussi une structure claire dans l’espace jusqu’à 100. Les élèves font beaucoup de fautes de calcul suite à leur manque d’exercice et de savoir comment aborder les calculs. Ils vivent dans la confusion. Ils ne sont absolument pas sûrs dans leur livret. D’ordinaire je dois d’abord élaborer le passage de la dizaine dans l’espace de 20 pour pouvoir en suite développer de manière structurée l’espace de la centaine et du millier. Par une instruction systématique à petits pas, qui inclut des phases d’exercices approfondies, les enfants s’approprient peu à peu l’espace des chiffres. Ils se calment et ont toujours davantage de plaisir à faire leurs calculs.
Les élèves faibles sont spécialement délaissés par ces manuels. Ils auraient spécialement besoin d’une structure claire, développée petit à petit, avec un nombre d’exercices suffisants. Ainsi maint élève en classe spéciale, voire élève «libéré du but d’étude» pourrait être bien intégré dans la classe normale avec un peu de soutien supplémentaire.
Il y a trois ans, la petite fille de mes voisins, qui était en deuxième année, est venue chez moi pour apprendre les mathématiques. Selon sa mère, elle devait être testée parce qu’elle avait des problèmes en mathématiques et qu’elle était trop lente. Elle amena son manuel de mathématiques, le «Zahlenbuch». A la page, sur laquelle ils travaillaient à l’école, on présentait trois différentes approches pour résoudre une opération arithmétique. En tant qu’élève il fallait en choisir une. Aucune n’était exercée. Il était évident que la petite fille nageait déjà dans l’espace de la centaine. Il n’a pas fallu grand-chose pour qu’elle acquière vite de la sûreté et aujourd’hui elle est une bonne élève de cinquième. Il n’était plus question de faire des tests.
Récemment sa sœur cadette est aussi venue chez moi pour apprendre. En troisième, elle a obtenu une jeune enseignante, qui avait déjà voulu l’inscrire chez le psychologue scolaire après sept semaines d’école. Elle trouvait qu’elle était trop lente et avait des problèmes en mathématiques. La fillette apporta son manuel de mathématiques intitulé «logisch», dans lequel la classe était en train de travailler dans l’espace du millier. Quand on feuillette ce livre, on est complètement embrouillé déjà en tant qu’enseignant: Pas de structure, un méli-mélo total. Comment les élèves ayant déjà une petite incertitude peuvent-ils y trouver une orientation et gagner de la confiance en soi? Ce n’est pas acceptable qu’uniquement 20% de nos enfants puissent trouver une voie pour travailler avec ces manuels et que les 80% restants passent à travers les mailles et ne puissent pas apprendre correctement les mathématiques.
Les jeunes enseignants sont eux aussi délaissés. Dans leur formation, ils n’ont plus d’introduction solide dans la didactique des mathématiques, et dans leur pratique ils n’ont que les nouveaux manuels à leur disposition. Ils n’ont eux-mêmes pas d’idée comment développer solidement la notion des chiffres et n’ont pas d’expériences auxquelles ils pourraient recourir.
Pour nos élèves et pour nous enseignants, il est urgent d’avoir à nouveau des manuels raisonnables à disposition. Avec peu d’effort on pourrait rééditer les anciens manuels de mathématiques bien structurés, qui ont fait leur preuve. Ainsi les enfants retrouveraient du plaisir à apprendre les mathématiques, et l’intérêt pour les professions techniques et scientifiques pourrait de nouveau être éveillé.

M. T.