Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°23, 4 juin 2012  >  Le massacre de Houla porte-t-il la marque de l’Irak? [Imprimer]

Le massacre de Houla porte-t-il la marque de l’Irak?

L’ex-officier des Services secrets britanniques Alastair Crooke déclare: «Cette manière de tuer est étrangère à la culture de l’Islam levantin, de la Syrie et du Liban. Elle vient de la province d’Anbar, en Irak.»

Tandis que l’enquête sur le massacre de Houla est en cours, l’ex-officier des Services secrets britanniques Alastair Crooke a déclaré à Russia Today que ces attaques n’étaient pas caractéristiques de la région culturelle à laquelle appartient la Syrie:
«Ce genre de tuerie, ces décapitations, ces égorgements (d’enfants également) et ces mutilations sont caractéristiques non pas de l’Islam levantin, de la Syrie et du Liban mais de ce qui s’est produit dans la province irakienne d’Anbar. Cela semble orienter les recherches vers des groupes qui ont été associés à la guerre en Irak dirigée contre les Etats-Unis et qui sont peut-être retournés en Syrie, ou peut-être vers des Irakiens qui sont venus d’Anbar, pour y participer.»
Crooke pense que la piste Al-Qaïda est trompeuse car le massacre plonge ses racines tactiques et idéologiques dans la guerre en Irak:
«Je pense que l’attaque est plus proche de Musab al-Zarqawi [qui a déclaré une guerre totale aux chiites en Irak] que d’Al-Qaïda tel que nous le connaissons dans la mesure où Zarqawi a donné naissance à cette rhétorique fanatique anti-chiite et anti-Iran. Une grande partie de cette rhétorique a pénétré en Syrie lorsque des combattants d’Anbar sont rentrés chez eux dans les parages de Homs et de Hama.
Nous parlons de groupes ressemblant à Al-Qaïda qui se situent à l’extrémité de l’éventail de l’opposition. Bien qu’ils représentent une minorité au sein des forces d’opposition, ils sont déterminants dans cette guerre.»

Source: Russia Today du 29/5/12
(Traduction Horizons et débats)

Selon Lavrov, certains pays se servent de la tragédie pour imposer une guerre

Massacre à bout portant: les répercussions considérables des tueries de Houla

Des Etats occidentaux expulsent des diplomates syriens, estimant que des milices soutenues par le gouvernement syrien sont responsables du massacre de Houla. Selon le Haut Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies, la majorité des victimes tuées lors de l’attaque sanglante ont été exécutées à bout portant. Le porte-parole de la Commission des droits de l’homme Rupert Colville a déclaré mardi que «moins de 20 tués sur 108 peuvent être attribués aux tirs d’artillerie et de chars.»
L’agence Reuters cite ses propos: «Il est clair qu’un événement absolument abominable a eu lieu à Houla et qu’au moins un aspect important a consisté dans des exécutions sommaires de civils, femmes et enfants. […] A ce stade, il semble que des familles entières aient été tuées à leur domicile.»
Des survivants ont déclaré à des observateurs de l’ONU sur place que ces massacres qui ont coûté la vie à 49 enfants et 39 femmes ont été perpétrés par les milices progouvernementales chabiha. D’autres témoins oculaires rejettent la responsabilité sur des combattants rebelles, prétendant que les attaques sont un châtiment pour ceux qui ont refusé de prendre les armes contre les forces gouvernementales.
Damas a rejeté toute implication dans les massacres, accusant des «terroristes armés» de vouloir déstabiliser le processus de paix.
Mardi, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Canada et l’Australie ont annoncé qu’ils allaient expulser leur ambassadeur syrien en réaction aux massacres du week-end.
L’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan a rencontré le président Bachar al-Assad pour lui «faire part des inquiétudes de la communauté internationale face aux violences en Syrie… notamment depuis le carnage de Houla». Il a déclaré que son plan en six points devait être appliqué dans son intégralité, «ce qui n’est pas le cas».
Mardi, dans un entretien téléphonique avec Kofi Annan, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a réitéré son appel aux deux parties au conflit pour qu’elles mettent fin à toute violence. Il avait auparavant déploré que certains pays exploitent la tragédie pour essayer d’imposer une solution militaire au conflit syrien. Il a aussi condamné les appels de Burhan Ghalioun, chef démissionnaire du Conseil national syrien, à poursuivre les combats jusqu’à ce que le Conseil de sécurité «tombe d’accord sur une intervention militaire». Selon Lavrov, cette déclaration est une provocation à la guerre civile tout à fait contraire à l’esprit du plan de paix de Kofi Annan.
Lundi, dans un entretien avec son homologue britannique, Lavrov a déclaré qu’il «était évident que les deux parties avaient une responsabilité dans les événements de Houla.»

Source: Russia Today du 29/5/12
(Traduction Horizons et débats)