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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°31, 8 août 2011  >  «Mesdames et Messieurs les représentants du peuple, quelle est votre position à l’égard des valeurs fondamentales de notre pays?» [Imprimer]

«Mesdames et Messieurs les représentants du peuple, quelle est votre position à l’égard des valeurs fondamentales de notre pays?»

Les candidats aux Chambres doivent s’engager vis-à-vis des électeurs

par Marianne Wüthrich

Dans le dos des cantons et de la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique (CDIP), l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) s’est arrogé le droit de commander une étude visant à imposer à l’école obligatoire, et même à l’école enfantine dans tout le pays des cours d’éducation sexuelle aux contenus ahurissants. Et
cela également contre la volonté des parents! Heureusement, il existe en Suisse un nombre important de politiques qui attachent une très grande importance à une éducation familiale et scolaire axée sur des valeurs. Ils ont réagi par le biais d’une pétition «contre la sexualisation de l’école obligatoire» et une motion au Conseil national. Et rendez-vous compte: il s’est avéré que l’OFSP a contourné de son propre chef la compétence des cantons. La CDIP a fait savoir que «ce document [le matériel pédagogique pour le degré secondaire que la Haute école pédagogique de Suisse centrale a élaboré à la demande de l’OFSP, mw] n’a été créé ni à la demande ni en collaboration avec la Conférence des directeurs cantonaux de l’instruction publique et ses contenus ne sont donc pas déterminants pour le programme.» (cf. «Horizons et débats» no 29 du 25/7/11)

L’OFSP donne aux citoyens effrayés par cette procédure un avant-goût de la manière dont il soumettrait tous les domaines de la vie à sa conception de la prévention et de la promotion de la santé si le peuple et le Parlement étaient assez bêtes pour lui donner le feu vert en acceptant la Loi sur la prévention et la promotion de la santé. Nous demandons à tous les candidats aux Chambres fédérales quelle est leur position sur cette question importante pour l’avenir de notre pays et de ses habitants.

«Dans sa session de printemps, le Conseil national a accepté en première lecture, par 97 oui contre 71 non, le projet de Loi sur la prévention et la promotion de la santé qui permettrait à l’OFSP, c’est-à-dire à l’administration fédérale, d’imposer d’une poigne de fer à la population suisse des mesures contraignantes dans tous les domaines de la vie. Des jeux sexuels et des images pornographiques au jardin d’enfants et à l’école primaire à l’imposition d’un poids idéal (IMC) sous la menace d’une réduction des prestations des caisses-maladie en passant par l’obligation d’enfermer toutes les volailles quand on a trouvé quelque part un canard mort, il n’y a plus de limites. (cf. l’article «Le ‹préventionnisme› en matière de santé, nouvel instrument de l’arrogance étatiste», analyse de livre «Corpus Delicti» de Juli Zeh dans Horizons et débats no 27 du 11/7/11)

Cette loi, mise au point après un assez long séjour à l’étranger par Thomas Zeltner, qui voudrait dominer une Suisse du bien-être aseptisé, doit être refusée catégoriquement par les Chambres fédérales. Nous autres citoyens exigeons des nombreux candidats aux élections législatives de cet automne une réponse sans ambiguïté sur leur position. Veulent-ils une dictature sanitaire imposée par un simple office fédéral ou vont-ils respecter la dignité des citoyens responsables du pays? Sont-ils disposés à respecter la répartition des compétences entre la Confédération et les cantons ou vont-ils, sur ordre de l’ex-chef de l’OFSP, balayer la compétence des cantons?

En effet, selon la Constitution fédérale, la prévention et la promotion de la santé relèvent clairement de la compétence des cantons. Comme l’a constaté la Commission mise sur pied par le Conseil fédéral, les articles 117 et 118 ne suffisent pas comme base d’une loi fédérale; ils ne font que donner à la Confédération la compétence de «légiférer sur l’assurance-maladie et sur l’assurance-accidents» (art. 117) et de lutter «contre les maladies transmissibles, les maladies très répandues et les maladies particulièrement dangereuses de l’être humain et des animaux» (art. 118), ce qui est déjà réglementé dans la Loi sur les épidémies.

Il est généralement admis que le système de santé fédéraliste de la Suisse, qui est géré, en plus des cantons, par les communes
et de nombreuses organisations de bénévoles comme les associations de samaritains,
est un des meilleurs du monde. Allons-nous le détériorer par une organisation centraliste?

Nous attendons de chaque citoyen désireux de siéger au Conseil national ou au Conseil des Etats qu’il réponde à la question: «Quelle est votre position en matière de prévention?»