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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°40, 24 septembre 2012  >  Les bons offices de la Suisse – précurseurs de l’Accord de paix d’Evian de 1962 [Imprimer]

Les bons offices de la Suisse – précurseurs de l’Accord de paix d’Evian de 1962

par Werner Wüthrich, docteur ès sciences politiques

Ces derniers jours, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki Moon a rendu visite à la Suisse et a tenu une conférence devant le Conseil national, à l’occasion du dixième anniversaire de l’entrée de la Suisse aux Nations Unies. Dès à présent, le Conseil fédéral veut resserrer les liens avec l’ONU et il pose la candidature de la Suisse à un siège non permanent au Conseil de sécurité. Il relance ainsi le débat sur l’ONU au sein du peuple. Le fait est que la neutralité suisse n’est pas compatible avec son appartenance. Le conseil de sécurité ne décide pas seulement de sanctions économiques dirigées contre certains pays, mais aussi d’actions militaires qui pourraient mener à des guerres subséquentes. La Conseillère fédérale Widmer-Schlumpf déclare: «Nous avons élucidé cette question. Nous savons qu’il y a dans ce domaine des décisions qui exigent une attitude claire, mais qui sont tout à fait compatibles avec notre neutralité». – Ce n’est pas exact. Avant la votation de 2002 au sujet de l’entrée aux Nations Unies, le Conseiller fédéral Deiss a de même «élucidé» la question en arrivant au même résultat, et il a fait de nombreuses promesses. Il affirmait qu’après l’entrée à l’ONU, les diplomates mettraient fin à leur prétendu isolement et participeraient activement aux événements de la politique internationale. Qu’ils pourraient encore mieux déployer leurs bons offices en faveur de la paix et qu’ils deviendraient des partenaires actifs respectés par tous. Le contraire s’est produit. Le bilan des dernières années est, vu sobrement, plus que mitigé. Si on suit le déroulement des nombreux conflits, on a l’impression que le monde manque d’un intermédiaire vraiment neutre. – Avant l’entrée de la Suisse aux Nations Unies, c’était différent.
Ces semaines, la paix d’Evian a cinquante ans. Elle a mis fin en 1962 à la Guerre d’Algérie et conduit le pays à l’indépendance. A cette époque la Suisse, en tant que non-membre de l’ONU, participait avec sa politique de neutralité aux événements mondiaux, et elle a aidé activement à mettre fin à une des guerres les plus brutales de l’après-guerre. Ses politiciens et diplomates ont récolté beaucoup de respect et de gratitude sur la scène internationale. Il vaut la peine de restituer les événements dramatiques d’alors et de faire comprendre ce que signifie une politique de paix effective.
L’Algérie était la plus grande et la plus ancienne colonie française qui passait formel­lement pour faire partie de la France. Plus d’un million de colons français s’y étaient installés. La guerre d’indépendance commença en 1954. Le FLN algérien (Front de Libération Nationale) était soutenu par la Tunisie et le Maroc qui tous deux étaient déjà devenus indépendants. Le FLN avait installé un gouvernement provisoire à Tunis. A la différence de la Tunisie et du Maroc, la France ne voulait pas accorder l’indépendance à l’Algérie et elle s’opposa aux efforts de libération avec sa force militaire. La Guerre d’Algérie était une guerre sale qui fut menée avec une grande brutalité. La torture faisait partie du quotidien. La France avait en permanence environ un demi-million de soldats dans des opérations de guerre en Algérie. Jusqu’en 1962, en tout environ 1,7 millions de membres de l’armée y combattirent – à part les militaires de carrière et la Légion étrangère, il y avait de nombreux conscrits. Bien que les Français étaient militairement supérieurs, il n’était pas possible de pacifier à la longue un si grand pays par la puissance militaire. Cette grande guerre était contestée un peu partout – même en France.

Le tournant grâce à l’élection de Charles de Gaulle

En décembre 1958, le général Charles de Gaulle a été élu président de la République française. La tendance de sa politique était de terminer la guerre et d’accorder l’indépendance à l’Algérie. Ce n’était cependant pas si simple parce que la France était partagée. Une partie des militaires, des autorités et ainsi que de la population voulaient terminer la guerre par une victoire et garder l’Algérie comme faisant partie de la France. En 1960 déjà, des négociations pour un armistice avaient eu lieu à Melun. Cependant, celles-ci échouèrent – notamment parce que les médias empoisonnaient l’atmosphère avec des reportages tape-à-l’œil et partiellement unilatéraux.
De Gaulle fixa un référendum au 8 janvier 1961. 75 pourcent des votants de France soutinrent sa politique d’accorder l’indépendance à l’Algérie. Mais le vote ne permit pas encore d’arriver au but. Seulement quelques jours plus tard, le 20 janvier à Madrid, fut fondée l’OAS, Organisation de l’Armée Secrète avec laquelle même de hauts militaires sympathisèrent. Le nom faisait intentionnellement référence à l’Armée secrète, un groupement de la résistance durant la Seconde guerre mondiale. D’une part, l’OAS voulait devenir la représentante la plus importante des «patriotes français» d’Algérie. D’autre part, en tant qu’organisation clandestine, elle commettait des attentats pour perturber le processus de paix. La croix celtique était le sigle de l’OAS et sa devise: «L’Algérie est française et le restera». Le terrorisme de l’OAS fit environ 4000 victimes – avant tout en Algérie – terrorisme auquel le FLN répondit par le contre-terrorisme.
Le 21 avril 1961 l’OAS dirigea à Alger un putsch auquel quatre généraux participèrent aussi, parce qu’ils s’opposaient à la politique de paix de de Gaulle. Toutefois, le putsch échoua et les généraux furent condamnés à mort (et graciés plus tard). Mais la situation demeurait extrêmement tendue. Le 17 octobre 1961, une démonstration d’environ 30 000 Algériens de France eut lieu à Paris, incitée par le FLN. La manifestation dégénéra en un climat de guerre civile. Environ 200 personnes perdirent la vie. La police arrêta environ 14 000 manifestants et les enferma plusieurs jours dans des stades sportifs et des lieux de détention improvisés. De vraies négociations de paix étaient impossibles dans cette situation extrêmement dange­reuse et tendue.

Qui servira d’intermédiaire ?

Les deux côtés s’adressèrent à la Suisse en la priant de prêter ses «bons offices» (voir encadré). Dans un premier temps, des négociations de paix n’entraient pas en compte. Depuis 1960, il y avait déjà eu des contacts entre les adversaires en guerre. Dans le cadre de sa «politique de neutralité active», le Conseiller fédéral Max Petitpierre s’était déclaré prêt à préparer le terrain.
Les entretiens eurent lieu – au vu de la situation dangereuse – sous le sceau du secret le plus absolu. Les médias auraient peut-être à nouveau déclenché des troubles ou même provoqué l’OAS à commettre des attentats. Aujourd’hui, on peut consulter les rapports concernant les entretiens dans les dossiers intitulés «documents diplomatiques suisses» sous (www.dodis.ch/9709 et 10392; 10413 et 10389; 10307 et 398). Soulignons avant tout le compte rendu de 50 pages d’Olivier Long qui décrit dans tous les détails les efforts de médiation: deux collaborateurs du Département politique fédéral, Olivier Long et Gianrico Bucher avaient organisé les rencontres en toute discrétion. Il était prévu que les adversaires se rencontrent pour commencer dans un cadre inofficiel et privé à Lucerne. De Gaulle désigna comme chef des négociateurs un de ses intimes, Georges Pompidou (le futur chef d’Etat). A l’époque, Pompidou travaillait dans l’économie privée.

Rencontres à Lucerne et à Neuchâtel

A Lucerne, les délégations des partis ennemis séjournaient dans deux hôtels différents. Les entretiens mêmes avaient lieu à l’Hôtel Schweizerhof. Les Algériens et les Français se réunirent après le petit déjeuner, passèrent toute la journée ensemble et discutèrent jusque tard dans la nuit. Long et Bucher étaient assis dans une pièce à côté surveillaient surtout que rien de particulier ne filtre vers l’extérieur. Néanmoins, la situation était dangereuse parce que le soir, les délégations conférèrent avec leurs gouvernements de Paris et de Tunis et qu’il était possible que les médias soient informés des discussions et que l’OAS perturbe le processus de paix avec violence. Les adversaires en guerre se parlaient pour la première fois depuis sept ans, seul à seul. – Qu’allait-il se passer ensuite? Long et Bucher estimèrent que la situation était dangereuse au point de changer de lieu pour la suite – à Neuchâtel.
Le compte-rendu d’Olivier Long fait ressortir que les deux délégations se sont rapprochées personnellement et ont ainsi créé la confiance pour négocier une vraie paix après toutes ces horreurs survenues en huit ans. Olivier Long écrit à ce sujet: «Nous nous abstenons de poser des questions, mais la satisfaction non déguisée des participants, des deux côtés, montre que la rencontre s’est passée mieux qu’on ne l’espérait de part et d’autre.»
Charles de Gaulle – qui agissait derrière Georges Pompidou et qui était ainsi quasiment assis à la table des négociations – est sans doute coresponsable de ce succès. Dans ces entretiens, il ne s’agissait pas seulement de l’indépendance de l’Algérie et du sort réservé aux colons français (qui plus tard devaient quitter en grande partie le pays). La France s’était beaucoup investie pour exploiter les matières premières du Sahara algérien. Elle ne voulait pas renoncer sans autre à ces investissements. La France avait exécuté des essais atomiques dans le désert qu’il fallait à présent terminer et dont il fallait effacer les traces. Le destin des harkis, des Algériens qui avaient collaboré avec l’armée française, restait aussi ouvert.
Après la deuxième table ronde à Neuchâtel – là aussi on avait réussi à maintenir le secret – le principe de négociations officielles était fixé. Celles-ci devaient se dérouler sur sol français, à Evian – sur la rive française du Lac Léman. Dans une première phase des négociations – qu’il convenait également de maintenir secrète – il s’agirait d’un armistice. Les négociations officielles ne devaient commencer qu’au moment où les armes se seraient tues en Algérie. Ces conversations devaient se dérouler ouvertement et les médias devaient être pris en compte.

L’accord d’Evian

Il n’était pas si facile de mettre en application le projet de vraies négociations de paix adopté à Lucerne et à Neuchâtel. Le danger d’attentats terroristes de l’OAS qui voulait à tout prix empêcher la paix était toujours d’actualité. C’est pourquoi la délégation algérienne aux négociations ne voulait pas loger sur sol français. Elle fut installée en Suisse et transportée tous les jours par hélicoptères militaires ou par mauvais temps par bateau rapide pour traverser le Léman. Mais là aussi ils ne se sentaient pas en sécurité. L’Armée suisse mobilisa un bataillon de soldats pour empêcher tout attentat ou acte de violence. Les Algériens changeaient tous les jours de lieu de résidence, également pour être protégés des médias. Les représentants de la presse savaient que des secrètes négociations de paix se déroulaient quelque part. Olivier Long remarque à ce sujet: «Cette monstrueuse chasse à l’homme, résultat de l’activité de la presse à sensation, ne simplifie pas notre tâche.» Les coûts de cette action d’envergure ont été entièrement pris en charge par la Confédération.
Les autorités envisageaient également un échec des efforts et s’y préparaient. Ils envisageaient dans ce cas qu’en France, des troubles éclateraient et que des algériens de France qui y résidaient, pourraient se réfugier en grand nombre en Suisse.
Il n’en fut rien. En Algérie, les armes se turent comme prévu et les négociations de paix commencèrent. En quelques jours elles furent couronnées de succès. Il n’y avait probablement plus grand chose à discuter après les entretiens préliminaires de Lucerne et Neuchâtel. La paix d’Evian termina le 18 mars 1962 une des guerres les plus brutales de l’époque coloniale. Bien des choses restaient incertaines. Comment les colons français réagiraient-ils? Leur propriété était bien garantie par l’accord de paix, mais… Que ferait-on des harkis qui avaient collaboré avec l’armée française? – L’essentiel était: la guerre est terminée. Le 5 juillet 1962, les votants d’Algérie fondèrent leur Etat indépendant par référendum.
Même après l’accord de paix, le danger n’avait pas tout à fait disparu – même pour les diplomates suisses impliqués. Le 22 août, seulement quelques semaines après la déclaration d’indépendance, lors d’un attentat, des balles percèrent la limousine de Charles de Gaulle et le manquèrent de peu. Cet acte brutal démontrait que l’OAS n’était toujours pas prête à accepter une Algérie indépendante. Jean-Marie Bastien-Thiry, un membre de l’OAS, avait organisé l’attentat contre de Gaulle. Il fut condamné à mort et exécuté. En fait, cela mit fin à l’OAS. En 1973, ces événements furent le sujet d’un classique du cinéma: «Le chacal». Mentionnons encore le film de Jean-Luc Godard: «Le petit soldat» (1960) qui met en scène le combat entre des agents de l’OAS et du FLN à Genève. Même aujourd’hui, les blessures de la guerre ne sont pas tout à fait guéries. L’Algérie a ainsi renoncé à inviter des représentants français officiels aux festivités du cinquantenaire de l’indépendance.

Répercussions positives sur la politique de la Suisse

A l’époque, la Suisse fut gratifiée – pas seulement de la part de la France et de l’Algérie – de beaucoup de reconnaissance et de remerciements pour sa position neutre et ses bons offices. Les deux avaient amené, dans un contexte difficile et dangereux, à un véritable accord et paix et ils avaient aussi eu des répercussions positives dans d’autres domaines politiques. Les politiciens et diplomates suisses trouvèrent sur la scène internationale des portes ouvertes et beaucoup de compréhension.
Le 17 novembre 1961 le Président Charles de Gaulle avait reçu le Conseiller fédéral Hans Schaffner pour un entretien personnel. Le compte rendu rédigé par Schaffner lui-même peut être consulté aujourd’hui (sous dodis.ch/30270). Hans Schaffner introduit
le compte rendu avec la remarque préliminaire suivante:«Le Président de Gaulle donnait l’impression d’une personnalité très sûre d’elle-même, sans manifester une supériorité quelconque dans sa façon de s’exprimer. Au contraire, il répandait une atmosphère d’hospitalité et il sait très bien écouter.» Citons un bref extrait de cet entretien:

Charles de Gaulle: «J’aimerais vous ex­primer les remerciements de la France pour les services que la Suisse a rendus pour le règlement du conflit algérien et dont
j’ai une connaissance très exacte. Le problème algérien constitue une question très importante, mais je suis décidé à la résoudre. […]»
Hans Schaffner: «Le Conseil fédéral suisse espère beaucoup une bonne solution de ce problème si grave. Nous sommes heureux de pouvoir offrir nos bon offices dans cette affaire, comme c’est de toute façon le souci du Conseil fédéral de rendre ses bons offices, dans tous les domaines où on nous les demande, et ainsi de souligner le sens positif de notre neutralité.»
Charles de Gaulle: «La France comprend le sens de votre neutralité et elle l’approuve. Pour nous, elle représente dans sa forme armée la sécurité.»

Poursuivant l’entretien, Hans Schaffner ­chercha à gagner la compréhension de son interlocuteur pour le mal qu’avait la Suisse à se joindre à la CEE. La Suisse était alors soumis à une énorme pression politique des USA qui lui demandaient de formuler une demande d’association (ce qui se produisit aussi quelques jours plus tard). Le but des USA était de dissoudre l’AELE fondée en 1960 et de réunir les pays d’Europe occidentale sous le parrainage de la CEE en un bloc politique unitaire, les Etats-Unis d’Europe. La manie des «petits Etats» en Europe devait prendre fin. (Pour plus de renseignements, cf. Horizons et débats no 3 du 24/1/12, intégration européenne, 2e partie). Envers de Gaulle, Schaffner exprima de grandes réserves au sujet de cette exigence. Citons là encore un extrait du compte-rendu:
Hans Schaffner: «Dans notre démocratie référendaire, nous ne pouvons pas abandonner à une autre communauté des compétences qui sont réservées au peuple, lequel est, dans le plein sens du terme, le souverain».
Charles de Gaulle: «La France veut l’intégration parce qu’elle est absolument nécessaire et avant tout parce que nous aspirons à un règlement définitif de notre relation avec l’Allemagne. […] Mais l’intégration amènera encore bien des difficultés; les négociations d’adhésion avec l’Angleterre seront très longues et difficiles. La France comprend votre désir d’une forme d’entente qui ne sera pas facile à trouver. Mais vous pouvez être assuré que la France ne vous mettra pas des bâtons dans les roues.»
A la fin de l’entretien, de Gaulle invita Schaffner à lui rendre visite à Paris à n’importe quel moment. Environ une année plus tard, le 14 janvier 1963, de Gaulle interrompit les négociations d’adhésion avec la Grande-Bretagne. Il avait une «Europe des patries» derrière la tête et considérait la demande d’adhésion de l’époque comme un cheval de Troie qui devait permettre aux USA d’imposer leurs idées politiques sur l’Europe. Les demandes d’association – forcées par les USA – des trois Etats neutres de l’AELE, la Suisse, la Suède et l’Autriche, étaient ainsi caduques et le travail au sein de l’AELE pouvait commencer. Sans de Gaulle, il n’y aurait probablement plus d’AELE en tant que regroupement libre de nations souveraines.    •

Les bons offices de la Suisse
ww. Dans beaucoup de conflits, les bons offices de la Suisse ont prêté assistance au rapprochement des adversaires et ont ainsi contribué à desamorcer des situations ou à reconcilier les parties en conflit. Les racines de cette politique remontent au Moyen-Age. A l’époque, la Confédération helvétique était une confédération d’Etats et il arrivait régulièrement que certains alliés se retrouvaient en situation de conflit qui fut réglée parfois en faisant recours aux armes. Une règle de fer garantie dans les pactes fédéraux était en vigueur: Les alliés qui n’étaient pas impliqués dans le conflit sont tenus de «rester inpartial», c’est-à-dire de se comporter de manière neutre et de contribuer activement à la réconciliation. C’était la seule façon de tenir ensemble la Confédération fondée en 1291 à travers les siècles. Lorsqu’en 1815 la politique de neutralité de la Suisse fut déclarée politique officielle et reconnue au plan international, la Suisse commença à offrir les bons offices également à d’autres Etats et contribua souvent de manière discrète à la résolution de conflits – et cela jusqu’à nos jours. La fondation de la Croix-Rouge internationale (CICR) qui a son siège à Genève doit également être comprise dans ce contexte-là.