Ce qui se cache derrière l’introduction du loupLa dénonciation de la Convention de Berne préparerait le terrain pour une solution raisonnableLe 30 septembre, plus de 10 interventions parlementaires (motions et interpellations) consacrées à la problématique du loup sont à l’ordre du jour du Conseil national et un débat de plusieurs heures aura lieu sur l’avenir du loup dans notre pays, avant tout sur l’avenir de l’élevage et de l’estivage dans les alpages. Il s’agit notamment de la question de savoir quelle importance nous accordons à notre agriculture et donc également à l’avenir du pays. thk. Dans tous les pays très peuplés, la réintroduction du loup, qu’elle soit naturelle ou le résultat d’un programme encouragé en coulisses par les autorités, pose des problèmes importants. Qu’il s’agisse de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne ou de la Slovaquie, les habitants des régions concernées doivent y faire face. Les dégâts causés aux animaux d’élevage sont trop importants et les éventuelles mesures de protection, qui ne sont finalement pas sûres, sont trop coûteuses. La fable de la propagation naturelle ne convainc guère car le loup a besoin d’un vaste terrain de chasse et est capable de parcourir sans problème en une nuit 50 kilomètres à la recherche de proies. En Suisse, c’est impossible, car le pays est trop peuplé et, avant d’avoir parcouru 50 kilomètres, il sera tombé sur un village ou un hameau et donc vraisemblablement sur un troupeau de moutons ou une basse-cour où il va assouvir sa faim. Et ce n’est pas tout. La plupart du temps, le loup s’attaque à davantage d’animaux qu’il lui en faut pour survivre quand il tombe sur un troupeau en liberté ou une bergerie. Il est donc tout à fait possible qu’il attaque jusqu’à dix animaux, les blesse grièvement, la plupart du temps aux pattes, et les laisse en vie pour revenir plusieurs fois les jours suivants s’approvisionner en viande fraîche. Cela signifie pour les victimes une mort cruelle qui ne devrait laisser insensible aucun défenseur des animaux. Or il n’en est rien. Les organisations de défense des animaux se taisent. Elles ont manifestement des intentions cachées. Le loup est une arme…L’argument selon lequel le loup vivait autrefois en Suisse et qu’il est simplement revenu n’est pas valable. Lorsque nos ancêtres ont libéré le pays des loups au prix de grands efforts, il comptait trois fois moins d’habitants qu’aujourd’hui. Il y avait plus d’espace vital et pourtant le loup était un corps étranger qui menaçait les hommes et les bêtes, si bien qu’on a voulu s’en débarrasser. …servant à attaquer la démocratieSans la population des campagnes, la Suisse, avec sa démocratie directe, n’existerait pas. C’est précisément la population paysanne qui, dès le XIXe siècle, a exigé la participation politique de tous non seulement dans les communes et les cantons, mais également au niveau fédéral et s’est prononcée contre une démocratie uniquement parlementaire, c’est-à-dire représentative. Il y eut de sérieux conflits – dans certains cas, cela a conduit à des scissions cantonales – jusqu’à ce que cette idée s’impose peu à peu. C’est dans les cantons de montagne comme les Grisons ou le Valais que l’on trouve très tôt des preuves de l’existence d’une participation démocratique dans les différentes communes ou lors de Landsgemeinden au plan cantonal. Ces expériences positives ont encouragé les gens à obtenir la participation au niveau fédéral, ce qui a finalement été réalisé. Obtenir par la ruse l’adhésion à l’UE?Jusqu’à aujourd’hui, la population majoritairement campagnarde a eu un rapport naturel aux valeurs fondamentales de la Suisse et à la démocratie directe. Grâce à ce rapport à la campagne et à ceux qui y vivent, ils sont moins enclins à vouloir sacrifier les libertés acquises au cours de l’histoire au profit d’une adhésion à l’UE, censée apporter des avantages économiques, et à admettre une dissolution progressive du pays. Ici, certains milieux politiques qui ont de tout autres intentions, rencontrent une opposition justifiée. On ne peut pas leur faire prendre des vessies pour des lanternes et il a fallu imaginer d’autres stratégies pour atteindre quand même, par des voies détournées, l’objectif de la dissolution de la Suisse dans un Etat européen. Et c’est ici que le Plan loup du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) joue un rôle non négligeable. Le loup n’est qu’un instrument servant à dépeupler les vallées alpines, à provoquer l’exode rural et par conséquent à instaurer des «espaces métropolitains», nouvelles unités administratives euro-compatibles très éloignées des structures démocratiques de la Suisse. Le think tank Avenir Suisse, qui voudrait tant introduire la Suisse dans l’UE, parle de dépeupler 60 vallées des Alpes et du Jura parce qu’elles ne sont pas rentables, cela sans consulter le peuple. Que va-t-on faire, selon ces agitateurs, dans ces vallées? On va créer des réserves pour les loups, des terrains de manœuvres pour les troupes de l’OTAN dans le cadre du Partenariat pour la Paix et construire des superstructures destinées au tourisme de luxe. Pas de régionalisation à la sauce européenneLes fermetures de bureaux de poste dans les régions de montagne ou périphériques, de même que la suppression de lignes de cars postaux, la mort des petits magasins de villages qui en résulte, les exigences accrues de la protection du paysage, la «mort» lente de l’agriculture des régions de montagne et, last but not least, les Protocoles d’exécution de la Convention alpine, qui réduisent considérablement, voire, dans certains endroits, suppriment totalement, par des accords internationaux, la liberté de mouvement et de décision des habitants vivant dans les cantons concernés, tout cela relève d’une stratégie de concentration métropolitaine et de perte progressive de souveraineté étatique. Conservons notre liberté décisionnelleMais qu’il ne se réjouisse pas trop tôt. L’esprit authentiquement démocratique de la population des cantons et communes concernés a entraîné de vives protestations contre le loup car les dégâts qu’il cause sont trop importants et cet animal anachronique est trop étranger au pays. Les éleveurs sont conscients qu’on ne va pas en rester à quelques loups isolés et que nous allons bientôt être confrontés à des meutes entières. Les conséquences pour nos élevages seront dévastatrices. Ce ne sera plus un loup unique qui s’attaquera à une génisse mais une meute de quinze prédateurs. Propager l’idée d’une protection raisonnable des troupeaux comme antidote est tout simplement absurde. Seule une importante meute de chiens dressés pourrait apporter une protection à peu près satisfaisante, mais elle représenterait du même coup un danger pour les hommes qui se trouveraient sur son chemin. Dénonciation de la Convention de BerneMotion déposée par le conseiller national Oskar FreysingerTexte déposéLe Conseil fédéral est chargé de notifier au secrétaire général du Conseil de l‘Europe la dénonciation par la Suisse de la Convention de Berne. DéveloppementLe Conseil fédéral et le Parlement ont omis, lors de la ratification de la Convention de Berne, en 1982, d‘émettre à l‘article 22 alinéa 1 une réserve excluant la protection des grands prédateurs en Suisse, alors que tout de même 12 des 27 Etats contractants l‘ont faite lors de la signature de la convention. |