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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°23, 4 juin 2012  >  Photo d’Irak du 27 mars 2003 censée représenter ce qui s’est passé maintenant à Houla? [Imprimer]

Photo d’Irak du 27 mars 2003 censée représenter ce qui s’est passé maintenant à Houla?

La même combine, pour forcer une guerre, qu’en 1990 les bébés au Koweït et en 1999 à Racak?

Alors que la tragédie de Houla fait le tour du monde, BBC a publié un article illustré par une photo choquante, où sont alignés en rang des dizaines de corps d’enfants attendant l’inhumation… Mais ne s’agit-il pas de l’Irak après la chute de Saddam?
Le photographe Marco di Lauro, auteur de la photo, a dit qu’il avait failli «tomber de sa chaise» en la découvrant sur le site de la chaîne et en lisant la légende suivante: «Photo prise par un activiste. Cette image, non vérifiable de manière indépendante, semble montrer les corps des enfants à Houla attendant d’être inhumés».
La photo fût prise en réalité le 27 mars 2003, elle montre un enfant irakien sautant par dessus des douzaines de housses mortuaires blanches contenant des squelettes trouvés dans le désert au sud de Bagdad. Elle fait partie d’une série nommée Après Saddam.
Le photographe Marco di Lauro travaille pour l’agence de photo Getty images, ses travaux sont parus partout en Europe et aux USA. L’indice que BBC ait piqué la photo sur Internet, et ne l’ait pas extraite du réservoir officiel, inquiète pourtant son auteur.
«Ce qui me surprend vraiment, c’est qu’une entreprise d’information comme la BBC ne vérifie pas ses sources et soit prête à publier n’importe quelle image envoyée par n’importe qui: un activiste, un citoyen journaliste ou qui que ce soit. C’est tout», explique di Lauro au Daily Telegraph.
«Quelqu’un se sert d’images de quelqu’un d’autre à des fins de propagande», a-t-il ajouté.   
Le porte-parole de BBC déclare que la photo illustrant l’article de dimanche soir «Syria Massacre in Houla Condemned as Outrage Grows» a «immédiatement» été retirée après qu’on ait identifié la source. «Nous étions conscients de ce que l’image circulait largement sur Internet après les atrocités récentes en Syrie, aujourd’hui tôt le matin. Nous l’avons cependant utilisée avec une déclinaison de la responsabilité claire et nette, en disant qu’elle n’avait pas été vérifiée de manière indépendante», a-t-il ajouté.
Ces allégations relatives à des informations «non vérifiables de manière indépendante» ­­sont devenues une marque de fabrication de la couverture médiatique du conflit ravageant la Syrie depuis 14 mois. Avant que le rapporteur spécial de l’ONU, Kofi Annan, ait présenté son plan de paix au pays arabe agité, le gouvernement syrien était très réservé quant à l’ouverture des frontières pour la plupart des journalistes.    •
Source: «Oops, BBC: Iraq photo to illustrate Houla massacre?» in Russia Today du 28/5/12, cf. également The Daily Telegraph du 28/5/12.
(Traduction Horizons et débats)

La Russie met en garde le Kosovo contre le fait de former des rebelles syriens

Nations Unies: La Russie a mis en garde le Kosovo contre le fait de permettre la formation de rebelles syriens opposants sur son territoire, en chargeant son délégué à l’ONU de déclarer que cela pourrait causer des tensions internationales.
L’ambassadeur russe Vitaly Churkin a condamné, ce qu’il nomme «des informations inquiétantes», à savoir que les auto­rités du Kosovo sont en train de «développer des contacts avec l’opposition syrienne, afin de former des insurgés» au Kosovo.
Des diplomates et des rapports médiatiques ont dit qu’au moins trois activistes syriens vivant en exile ont été récemment au Kosovo pour des pourparlers avec d’anciens rebelles du Kosovo, qui avaient mené une guerre séparatiste contre la Serbie dans les années 1998/99.
Churkin a déclaré, lors d’une entrevue du Conseil de sécurité de l’ONU concernant le Kosovo, que chaque formation de rebelles syriens «est en contradiction» avec la mission de Kofi Annan, l’envoyé spécial de la mission de paix de l’ONU et de la Ligue arabe.
«En outre, cela pourrait être un facteur de déstabilisation qui s’étendrait au-delà de la région des Balkans, de faire du Kosovo un centre international de formation pour insurgés de différentes unités armées», a-t-il ajouté.
Churkin a sollicité l’Union européenne et les Nations unies, qui ont des représentations au Kosovo, de faire en sorte que la présence de rebelles syriens soit em­pêchée. Le ministre des Affaires étrangères du Kosovo Enveer Hoxhaj a dit à des journalistes que «quelques contactes diplomatiques» ont eu lieu avec l’opposition syrienne. «Nous nous engageons beaucoup pour leur cause», a déclaré Hoxhaj. Mais à la question de savoir, s’il y a aussi un entraînement (pour les rebelles syriens), il a répondu: «Pas du tout.»
L’armée ethnique albanaise de libération du Kosovo (UÇK) commença sa lutte pour l’indépendance de la Serbie en 1997. La réponse par la force du président Slobodan Miloševic mena en 1999 aux bombardements par l’OTAN, qui mirent un terme à l’intervention et amenèrent le Kosovo sous l’administration de l’ONU, jusqu’ à la déclaration de son indépendance en 2008.
La Russie soutient la Serbie dans l’idée persistante, que le Kosovo reste une province serbe. Cependant 90 pays ont reconnu l’indépendance de ce dernier, inclus la plupart des pays de l’Union européenne, ainsi que les Etats-Unis.

Source: GEO TV, Focus News Agency, 15/5/12
(Traduction Horizons et débats)