Horizons et débats
Case postale 729
CH-8044 Zurich

Tél.: +41-44-350 65 50
Fax: +41-44-350 65 51
Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains Journal favorisant la pensée indépendante, l'éthique et la responsabilité
pour le respect et la promotion du droit international, du droit humanitaire et des droits humains
18 juillet 2016
Impressum



deutsch | english
Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°16, 27 avril 2009  >  La ministre indonésienne de la Santé exige la dignité, l’égalité et la transparence pour tous les pays [Imprimer]

La ministre indonésienne de la Santé exige la dignité, l’égalité et la transparence pour tous les pays

par Eva-Maria Föllmer-Müller et Stefan Keller

La ministre indonésienne de la Santé, le Dr Siti Fadilah Supari* a publié ce livre important en Indonésie en 2007; depuis l’an dernier il est également disponible en anglais.
Ce livre décrit le combat du Dr Siti Fadilah Supari contre l’OMS et les efforts néocolonialistes pour dépouiller son pays et tous les autres pays en développement de leur dignité et de leurs droits. Elle dénonce le traite­ment inégal que les pays industrialisés infligent aux pays en développement et exige transparence lors de la remise et du traitement subséquent des souches virales.

La grippe aviaire en Indonésie
L’Indonésie a été le pays le plus touché par la grippe aviaire. Depuis 2005 cette épizootie y est devenue un grave problème sanitaire. Selon l’OMS, 141 cas avérés de transmission à l’homme ont été recensés. A ce jour 115 patients sont décédés.

Elle décrit les efforts conjugués du gouvernement et de la population indonésienne pour faire face dans leur pays aux conséquences de la grippe aviaire et montre qu’ils ont fait ce qui était nécessaire pour stopper son extension.

Un combat infatigable contre les discriminations envers les pays en développement

En tant que ministre de la Santé, elle s’en est d’abord tenue exactement aux prescriptions de l’OMS relatives à la grippe aviaire. C’est là qu’elle a réalisé de plus en plus clairement les discriminations infligées aux pays en développement par les pays riches occidentaux.
L’OMS exigeait par exemple du gouvernement indonésien qu’il fournisse à la population des quantités suffisantes de Tamiflu, un antiviral. Le pays a réussi à grand-peine à réunir les fonds nécessaires. Mais il n’a cependant pas pu s’en procurer, car tous les stocks avaient été déjà acquis par les pays ­riches à titre de précaution. (90% du commerce des vaccins se trouve entre les mains de 10% de la population mondiale.)

L’Indonésie
L’Indonésie est avec environ 237 millions et demi d’habitants le quatrième pays au monde pour le chiffre de population. Il compte 13 à 17 000 îles, et 21 de ses 33 provinces ont été touchées par la grippe aviaire. La volaille représente en Indonésie la première source de protéines. Selon la FAO (données du 18/03/08), 20% des volailles (soit 14 milliards de têtes, peuplent plus de 30 millions de basses-cours. Depuis le début de l’épizootie, en 2005, 9,5 millions d’animaux (canards, oies, poules et poulets, cailles) ont dû être abattus.

Confrontée à ces expériences, le Dr Supari conclut à juste titre que son pays devait se débrouiller seul.
Dans la préface de son livre, elle écrit: «Le cas de la grippe aviaire nous montre qu’il est indispensable de maintenir la souveraineté du pays et de la République d’Indonésie. Et en passant par-dessus la tête des gens, les ­centres de santé collaborateurs de l’OMS ont en effet remis des échantillons de souches virales de la grippe aviaire (et d’autres encore) aux mains de firmes des pays industriels. ­Celles-ci les ont utilisées pour la fabrication de vaccins qu’elles revendent ensuite à des prix élevés aux pays pauvres atteints par le virus.» (p. xi)

Une initiative indonésienne contre le monopole occidental sur la recherche

Au terme d’un combat acharné elle est parvenue à enclencher un processus de restructuration de l’administration du système de santé mondial regroupé au sein de l’OMS et de l’Assemblée mondiale de la santé (AMS) permettant un traitement plus égalitaire et plus équitable de tous les pays ainsi qu’une transparence accrue.
Cette initiative a donné du courage à nombre de pays pauvres et/ou en développement qui se sont joints à elle. «Dans l’espoir d’aller vers un monde plus juste et en meilleure santé, tous les pays se sont mis d’accord pour décider qu’aucune nation n’avait le droit d’en exploiter une autre (exploitation de l’homme par l’homme) lorsqu’il s’agit de santé mondiale. Il ne doit plus y avoir de ­système permettant de contester aux pays pauvres atteints par la pandémie leurs ­droits sur leurs souches virales, avec pour consé­quence la possibilité de tirer profit d’une commercialisation bien calculée des vaccins fabriqués à partir de ces souches, qui incluent celles issues de pays pauvres et/ou en développement.» (p. xii)
Elle poursuit: «Le monde entier sait qu’il ne s’agit pas de victoire ou de défaite diplomatique. Le combat contre la grippe aviaire est un combat pour l’humanité. L’enjeu en est que nous pouvons perdre la vie dans une pandémie, mais que l’avidité jointe à une mauvaise gestion du système de santé mondial entraîne à coup sûr l’extinction de la race humaine.» (p. xxi)
Lorsqu’il s’avéra que la souche indoné­sienne du virus était particulièrement agressive, le Dr Supari comprit exactement le mécanisme: son pays devait remettre la souche au Réseau mondial de surveillance de la grippe (RMSG); celui-ci la transmettait ensuite à l’un des Centres collaborateurs avec l’OMS qui en tiraient un virus susceptible d’être inoculé, à partir duquel leurs laboratoires fabriquaient un vaccin qu’ils pouvaient ensuite vendre très cher aux pays riches. Les centres collaborateurs sont des laboratoires qui travaillent avec l’OMS, implantés en Australie, en Grande-Bretagne aux USA et au Japon et considérés comme des laboratoires de référence.
En leur cédant le virus, le pays perd tous ses droits de propriété et le virus disparaît litté­ralement dans un trou noir. Si une pandémie se déclare, les pays qui ont remis la souche virale seraient servis, comme les autres pays pauvres, après les pays riches qui jouissent d’un traitement de faveur. Une mésaventure advenue au Vietnam. Ce dernier, après avoir remis son virus H5N1 aux centres collaborateurs n’a plus jamais appris ce qu’il en était advenu.
«Depuis 1952, les 110 pays victimes de cas d’influenza ordinaire (grippe saisonnière) étaient obligés de remettre des échantillons de leur souche virale de leur propre initiative et sans restriction aucune. Les virus remis au RMSG étaient dénommés «virus sauvages» et les échantillons devenaient la propriété du RMSG. Il s’agissait pour les experts d’évaluation des risques et de re­cherche. Mais ces échantillons ont servi en partie à créer des lignées virales (seed virus), qui permettaient ensuite de fabriquer des vaccins. Le problème était pour moi que les vaccins, fabriqués à des fins commerciales, étaient ensuite revendus à tous les pays, y compris ceux dont provenaient les virus sauvages, aux conditions fixées par ceux qui avaient développé les ­lignées, et qui étaient généralement originaires des pays développés industriels. Bien sûr les prix très élevés qu’ils exigeaient obéissaient à une rationalité purement économique et ne faisaient aucun cas de l’aspect moral et social. Ce sont les caractéristiques exactes du capitalisme.» (p. 11)
Le Dr Supari est partie en guerre contre ces inégalités de traitement: «Chaque regard sur le passé me découvrait comment l’impérialisme avait dépouillé mon pays d’une grande part de ses richesses, parce que nous n’avions pas les technologies nécessaires pour en tirer nous-mêmes parti. J’avais l’impression de regarder les autres s’approprier une grande part de notre pétrole, tout simplement parce que nous n’avions ni les technologies ni les capitaux nécessaires pour le transformer.» (p. 10)

Des conclusions hâtives et erronées de l’OMS

Une autre discrimination infligée par l’OMS à son pays est en relation avec ce qu’on appelle les «cluster cases» (cas d’occurrence plus ­élevée que la moyenne). L’Indonésie détient le record mondial de «cluster cases», c’est-à-dire du nombre de cas de grippe aviaire par famille. A Tanah Karo, 7 des 8 membres d’une même famille avaient été infectés par le virus. Les experts de l’OMS, surtout les épidémiologistes, en conclurent très prématurément et sans en avoir discuté qu’il s’agissait là d’un cas de contagion d’homme à homme.
Ils se permirent donc une communication arrogante à la presse locale et internationale, qui revenait à déclarer au grand public que l’effrayante pandémie de grippe aviaire venait de débuter. Ce qui aurait eu pour l’Indonésie des conséquences dévastatrices, et le pays aurait été mis en quarantaine.
Supari expose comment elle a commencé à se défendre: «D’abord j’ai envoyé une protestation à l’OMS en Indonésie, pour avoir pris une position sur des faits non avérés qui pouvait avoir de graves conséquences pour l’Indonésie. […] Deuxièmement je me suis enquise du séquençage ADN du virus de Tanah Karo, qui avait été remis aux ­centres collaborateurs […]. Troisièmement j’ai demandé aux membres de l’OMS présents en Indonésie de rectifier les informations ­données par CNN, faute de quoi je porterais plainte devant l’ONU.» Puis elle a tenu une conférence de presse où elle rectifiait elle-même cette communication hâtive.
Même après le résultat de l’analyse de l’ADN viral effectuée par un laboratoire de son choix (non agréé par l’OMS), l’institut indonésien Eijkman, dirigé par le Professeur Sangkot Marzuki et avoir obtenu la confirmation qu’il s’agissait seulement, à Tanah Karo d’une forme un peu plus agressive du virus H5N1, qui ne permettait pas de conclure à une contamination entre humains, cette nouvelle information fut ignorée et ni l’OMS ni les scientifiques n’en soufflèrent mot.

Des virus pour Los Alamos …

Bien que les scientifiques autochtones soient parfaitement formés, voire mieux que les autres, ils ne sont pas traités sur un pied d’égalité avec ceux des pays industriels. C’est ainsi que le ministre américain de la Santé, Michael Leawitt, avait promis à l’Indonésie une subvention de 3 millions de dollars US, dont le pays n’a jamais vu la couleur. Lors d’une visite de la Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, Condoleezza Rice, le Dr Supari apprit que l’argent avait été versé à NAMRU2 (US naval medical research unit 2) au motif que les recherches menées par ce laboratoire sur le H5N1 l’étaient en commun avec le ministère indonésien de la Santé. Le laboratoire NAMRU2 est une grosse unité hors des USA et sur ses 175 collaborateurs, 19 sont Américains.

NAMRU2
Le 24 avril 2008 on pouvait litre dans le «Jakarta Post» que ce laboratoire demandait l’immunité pour tous ses collaborateurs. Bien que Michael Leawitt se soit personnellement rendu en Indo­nésie, le gouvernement du pays ne fit que partiellement droit à cette requête. Le ministre indonésien des Affaires étrangères, Eddy Pratomo, jugea préférable d’exiger une totale transparence. L’Indonésie devait pouvoir accéder à toutes les recherches et à leurs résultats. On suspectait en effet le laboratoire de travailler pour les services secrets. Les laboratoires NAMRU étaient utilisés essentiellement par le personnel militaire usaméricain stationné en Indonésie. En avril 2008 Siti Supari avait cessé de transférer les souches virales au laboratoire NAMRU2 tant qu’il ne serait pas prêt à partager les résultats de ses recherches avec l’Indonésie et les autres pays, afin que ceux-ci puissent fabriquer leurs propres vaccins.

Un chapitre important de son livre est consacré au laboratoire secret de Los Alamos. Au cours de ses recherches sur la disparition des séquences ADN du virus H5N1, elle ­apprit que l’OMS et les centres collaborateurs avaient directement transmis le matériel génétique au Los Alamos National Laboratory à New York. Et là, seul un petit nombre de chercheurs y avait accès.

… pour élaborer des vaccins ou des armes biologiques?

C’est au laboratoire Los Alamos qu’est concentrée la recherche sur les armes atomiques, chimiques et biologiques. «J’ai été extrêmement choquée. Je savais que Los Alamos était placé sous le contrôle du ministère américain de l’Energie. C’était lui qui avait mis au point la bombe atomique qui devait détruire ­Hiroshima. Il est vraisemblable que cette même installation développe des armes chimiques. C’est effrayant. Les données relatives au séquençage ADN du virus H5N1 étaient exclusivement aux mains des scientifiques de Los Alamos. Le choix d’en tirer un vaccin ou une arme serait soumis aux exigences ou aux intérêts du gouvernement américain. C’est effectivement une situation qui représente un danger pour l’avenir de toute l’humanité.» (p. 19)

Des armes biologiques en provenance de Los Alamos?
Un chercheur de pointe au ministère de la Défense, Isro Samiharjo, a déclaré aux auditeurs que le gouvernement américain faisait procéder à Los Alamos à l’élaboration d’armes biologiques. Isro appuyait les dires de Siti et dit que ces mêmes échantillons pourraient être utilisés pour développer des armes. Il ajouta qu’un semblable scénario s’était déroulé dans les années 80, lorsque des nuisibles avaient envahi une grande partie des rizières et contraint l’Indo­nésie à importer des semences de riz – un état de fait qui perdure. Isro dit que les armes biologiques pourraient être utilisées pour rendre un pays dépendant d’un autre, ce qu’il appelait un «impérialisme caché». «Il existe évidemment une conjuration» poursuivit-il avant de discuter de la participation des USA au développement d’armes biologiques. Ces armes devant être inéluctablement fabriquées un jour, le ministère indonésien de la Défense et son département du potentiel défensif se concentrent dés­ormais sur la défense biologique.
Source: «Jakarta Post» du 16/3/08

Supari émet à bon droit la suppo­sition qu’une souche envoyée à l’OMS par l’Indonésie pourrait être elle aussi transmise à Los Alamos pour servir à l’élaboration d’armes biologiques. «L’expéditeur n’a jamais rien su du devenir de ses échantillons. Ont-ils été remis à une institution non commerciale, pour mettre au point des vaccins dont les pays concernés avaient besoin? Ou à une entreprise commerciale, ou à tout autre laboratoire, qui s’en est servi pour produire des armes biologiques?» (p. 13)
Lorsqu’elle s’est enquise des données relatives au virus de Tanah Karo, qu’elle avait transmis par le biais des centres collaborateurs à l’OMS, elle a découvert sur Internet que le laboratoire de Los Alamos avait été fermé. Mais où les souches virales avaient-elles atterri? Une partie des données avait été remise à l’Initiative mondiale pour le partage des données sur la grippe aviaire (Global Initiative on Sharing Avian Influenza Data – GISAID) et le reste à la Bio Health Security (BHS). Or elle avait appris que nombre de chercheurs et de personnels de Los Alamos avaient été mutés à la BHS. Elle se demanda alors si la BHS n’était pas un institut de recherche qui développerait des armes biologiques sous le contrôle du Pentagone. «S’il en était ainsi, cela voudrait dire que le même jeu se poursuit, ailleurs, sous un autre nom.» (p. 21)
Avant les négociations avec l’OMS, la supposition du Dr Supari a été confirmée par la Directrice générale de l’OMS, le Dr Margret Chan. Au cours d’une rencontre elle lui a dit: «Ce que vous avancez dans votre discours est exact. Il y a eu à l’OMS un délinquant qui a envoyé la lignée virale ou des données la concernant à Los Alamos. Mais maintenant c’est terminé, Madame la Ministre.» «S’il vous plaît, aidez-moi, aidez aussi David Heymann. Nous avons hérité du système de nos prédécesseurs. Et j’espère que nous pourrons le changer, Madame» a-t-elle poursuivi. (p. 129)
Début décembre 2006, l’Indonésie a déclaré qu’elle ne remettrait plus de souches virales à l’OMS ou à des laboratoires travaillant avec l’OMS tant qu’on devrait passer par le mécanisme opaque du RMSG. Elle a exigé une transparence permettant aux pays lourdement atteints par la grippe aviaire de profiter de la remise des souches.
Il s’en est suivi un combat acharné au niveau international. Supari a constaté que le secrétariat de l’OMS avait procédé de son propre chef, entre 2005 et 2007, à la suppression d’un passage des directives relatives aux échanges de matériel viral. Ce passage réglementait les échanges de matériel viral et permettait aux pays d’origine des souches d’en rester propriétaires (Accords relatifs au transfert de matériaux, Material Transfer Agreement, MTA). […] «Selon moi nous sommes en présence d’une énorme illégalité, pour ne pas dire un crime, commis par une organisation, dont l’administration devrait être au-dessus de tout soupçon.» (p. 61) L’OMS s’était placée au-dessus de l’Assemblée mondiale de la Santé. C’est à bon droit que le Dr Supari dénonce cette injustice.

Des menées criminelles à l’OMS?

Le 28 mars 2007, le Dr Supari a organisé deux rencontres de haut niveau (High-Level-Meetings, HLM) entre pays partageant les mêmes vues. Lors de la séance d’ouverture elle a posé ses exigences.
La veille, lors d’une rencontre technique de haut niveau (High-Level-Technical-Meeting, HLTM) convoquée par ses soins, elle avait déjà obtenu un consensus relatif à une nouvelle procédure d’échange des souches vi­rales. «Nous ne pouvons pas poursuivre sans exprimer l’espoir que – conformément à nos accords avec l’OMS – tout programme de remise de souches virales soit, comme le sens des responsabilités l’exige, exclusivement utilisé à l’évaluation des risques et non à la production commerciale de vaccins, sans que l’on puisse savoir quel pays a fourni les souches. Je dois adopter cette position, pour souligner l’urgence qu’il y a à garantir aux pays en développement un accès égalitaire aux vaccins ­contre la grippe H5N1.Jusqu’à présent 10% des cas sont concentrés en Europe et Amérique du Nord, or ces régions détiennent 90% des capacités de production vaccinale. Cela veut dire qu’en cas de crise la majorité des pays en développement n’aurait pas accès aux vaccins pendant et peut-être même après la première vague de la pandémie. Nous devons donc intensifier nos efforts pour la mise au point de méthodes efficaces de production et de distribution de vaccins contre les pandémies, en y incluant les aspects techniques, économiques et humanitaires, afin d’être prêts à une action efficace au niveau mondial.» (p. 180)

Un premier pas vers la protection de tous les êtres humains

Cette rencontre au plus haut niveau a réuni des ministres de la Santé, de hauts représentants et fonctionnaires de 12 pays directement concernés, ainsi que de 23 autres, développés ou sous-développés, de pays producteurs de vaccins et autres groupes d’intérêt concernés, dont l’OMS. Elle s’est conclue par la «Jakarta Declaration on Responsible Practices for sharing Avian Influenza Viruses and Resulting Benefits» (Déclaration de Jakarta sur des pratiques responsables de partage des virus de la grippe aviaire et les bénéfices en résultant), exigeant que tous les pays ­membres débattent de l’ensemble des problèmes à l’Assemblé mondiale de la Santé. Le 14 mai 2007 s’est déroulée à Genève la 60e rencontre de l’AMS, dont les résultats ont été consignés dans la Résolution AMS 60.28. Lors d’une importante réunion intergouvernementale du 20 novembre 2007, tous les pays sont tombés d’accord pour dire que le RMSG n’avait rien à faire à l’OMS.
Le livre du Dr Supari montre avec beaucoup de prégnance et de sensibilité qu’une femme, grâce à un comportement conséquent et à une exigence d’égalité dans tous les domaines, peut frayer à travers toutes les structures antidémocratiques, oppressives et néocoloniales une voie permettant à son pays d’obtenir le respect de sa dignité et de son droit à l’égalité. Il lui a fallu s’imposer contre toutes les puissances occidentales et la superpuissance américaine pour obtenir enfin au terme de rudes discussions un changement de paradigme: de l’ancien qui mettait l’humanité dans une situation dangereuse au nouveau qui apporte le bien-être à une majorité.
A la mi-mai se déroulera à Genève la 62e session de l’Assemblée mondiale de la Santé. Il reste assez de temps pour lire l’important ouvrage du Dr Supari.    •
(Traduit par Michèle Mialane et révisé par Fausto Giudice, www.tlaxcala.es)

* Le Dr Siti Fadilah Supari est ministre de la Santé en Indonésie. Originaire de Solo dans le centre de Java, elle est médecin consiliaire en cardiologie et spécialiste affections cardiaques et cardio-vasculaires.