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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°13, 6 avril 2009  >  Stabilité de la monnaie suisse – Reflet de la stabilité politique [Imprimer]

Stabilité de la monnaie suisse – Reflet de la stabilité politique

thk. Alors qu’en Allemagne le parti chrétien-démocrate (CDU) et le parti libéral (FDP) essaient de modérer le ton du parti social-démocrate (SPD), en particulier celui de Peer Steinbrück, les attaques contre la Suisse continuent aussi dans les médias allemands, mais malheureusement pas seulement là.
La question de savoir de quoi il s’agit dans ces attaques reste posée. A ce propos il sera utile d’étudier plusieurs interprétations pos­sibles. Par exemple: La Suisse est un des pays les plus stables du monde. Cela est dû à plusieurs facteurs, parmi lesquels la démocratie directe joue un rôle décisif. En Suisse règne une atmosphère de responsabilité et la volonté fondamentale de débattre des choses ensemble, à fond, dans l’égalité et la dignité. Sur ces bases on peut ensuite aborder les problèmes en suspens. Cette cohabitation constructive a abouti à des solutions solides qui ont donné au pays sa stabilité légendaire. Toute personne qui se déplace en Suisse les yeux ouverts peut le constater et aisément y reconnaître la spécificité de la Suisse par rapport à d’autres pays.
Ce fait a permis à la monnaie suisse de se maintenir comme une des plus stables sur les marchés financiers dans les dernières décennies. A côté du dollar, qui tire sa valeur du seul fait du système du dollar et de l’euro, qui se maintient essentiellement par les pays membres économiques forts, c’est surtout le franc suisse qui joue le rôle déterminant de monnaie sûre. Depuis le déclenchement de la crise financière, c’est avant tout les pays à l’origine de cette crise qui demandent un nouveau système de contrôle, soutenu par les pays forts comme la France et l’Allemagne. Faut-il introduire une nouvelle monnaie mondiale ou un euro-dollar par-dessus les têtes des autres pays? Cela pourrait impliquer la disparition de toutes les autres monnaies, les pays, après une inflation violente devant accepter la nouvelle monnaie mondiale. Les pays ne renonceront à leur monnaie que lors­que celle-ci n’aura plus de valeur. Et c’est précisément à cela, semble-t-il, que l’on travaille assidûment pour le moment.
Le franc suisse gêne. Il devient de plus en plus fort en raison de la grande confiance en la Suisse, il tient tête aux autres monnaies et n’est pas aussi facile à faire disparaître, au grand dam de ceux qui se sentent freinés dans leurs fantasmes d’une hégémonie mondiale.
Dès lors tous les moyens sont bons pour ébranler la confiance en la Suisse comme on le voit avec la véhémence utilisée par ses adversaires au cours des dernières semaines. Selon le «Tages-Anzeiger» du 26 mars, un économiste allemand, Lorenz Jarass a même osé, dire devant la commission des finances du Bundestag allemand que «l’Allemagne doit se rappeler les bonnes pratiques de l’inquisition espagnole. Les outils de la torture doivent être montrés». De tels propos montrent clairement avec quelle violence le débat est mené. La situation est d’autant plus préoccupante que les journaux suisses se mettent également à ce chant et se font complices de la campagne contre la Suisse.
La guerre de la monnaie n’est pas seulement menée contre la Suisse. La Chine a déjà signalé qu’elle s’opposerait à la domination du dollar et a proposé à la place de celui-ci une monnaie de réserve mondiale. En outre, l’Amérique latine n’entend pas se soumettre à nouveau, comme dans les années 70, à la domination américaine.    •