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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°34, 31 aoÛt 2009  >  «Chaque voix en faveur d’un financement de la guerre est une voix en faveur de la guerre» [Imprimer]

«Chaque voix en faveur d’un financement de la guerre est une voix en faveur de la guerre»

par Ron Paul, représentant au Congrès des Etats-Unis

La semaine dernière (16/8/09) le Congrès américain a voté la Loi d’allocations budgétaires supplémentaires (Supplemental Appropriations Act, 2009) pour les dépenses de guerre. Un véritable camouflet pour tous ceux qui croyaient avoir voté pour le candidat de la paix: le Président en exercice dépensera encore 106 milliards de dollars, que nous n’avons pas, pour poursuivre l’effusion de sang en Afghanistan et en Irak, sans pré­senter le moindre plan de retrait de nos troupes.
Nombre de mes collègues qui m’ont suivi lorsque j’ai demandé un vote négatif pour toute demande de rallonge budgétaire émanant de l’administration précédente semblent avoir changé leur fusil d’épaule. Je persiste et signe: Chaque voix en faveur d’un financement de la guerre est une voix en faveur de la guerre. Le Congrès exerce les droits que lui attribue la Constitution par le biais de la souveraineté budgétaire, et tant qu’il continuera à voter ces dangereuses interventions exté­rieures, rien ne changera jusqu’à l’effondrement définitif.

Le but poursuivi est-il l’effondrement économique?

Si l’on se réfère aux dépenses, le but du Congrès et de l’administration actuels semble être l’effondrement économique. Washington dépense impunément à l’intérieur, finance des paquets de sauvetage divers et nationalise tout ce qui bouge; et l’on peut à bon droit qualifier l’aide à l’étranger et le soutien au Fonds monétaire international (FMI) de paquet de sauvetage international!
Tandis que les Américains traversent la pire crise depuis la Grande Dépression, une rallonge votée à la hâte prévoit 660 millions de dollars pour Gaza, 555 pour Israël, 310 pour l’Egypte, 300 pour la Jordanie et 420 pour le Mexique. 889 millions de plus sont destinés à de prétendues missions «de maintien de la paix» des Nations Unies. Près de huit milliards de dollars sont consacrés à la «possible pandémie de grippe porcine» et à la possible vaccination obligatoire qui va avec. Ceci semble servir exclusivement à enrichir les firmes qui fabriquent les ­vaccins.
La mesure la plus révoltante est sans doute la garantie de crédit à hauteur de 108 milliards de dollars accordée au FMI. Ce nouveau crédit permet à cette organisation dévastatrice de continuer à soutenir dans des pays étrangers, avec l’argent du contribuable, des politiciens corrompus et une politique écono­mique nuisible.
Par le biais du FMI, l’argent des contribuables américains, non content de causer du tort à nos concitoyens, nuit aussi à ceux que nous prétendons aider.

Les crédits du FMI soutiennent les dictateurs et plongent les pauvres dans la misère

De pair avec les crédits accordés, le FMI exige des changements politiques, dits programmes d’ajustement structurel, qui ­doivent faire passer en force une politique keynésienne. Il s’agit là d’un modèle économique totalement fantasmatique, qui a mis notre pays à genoux. Les crédits du FMI jouent le rôle du cheval de Troie pour installer ce modèle dans d’autres pays. Le plus effrayant est peut-être que les dirigeants des pays récepteurs inclinent à faire passer les désirs des élites internationales avant les souhaits et besoins de leur propre population. L’Argentine et le Kenya offrent deux exemples de pays conduits au gouffre pour avoir suivi le FMI jusqu’au bout. Il existe toute une liste de dictateurs brutaux que le FMI continue à soutenir joyeusement de ses deniers, le résultat étant que le peuple opprimé est assis sur une montagne de dettes sans que soit perceptible le moindre progrès économique.
L’usage que le FMI fait de l’argent de nos contribuables n’apporte que du mal et une oppression mondialisée. Ajoutons à cela qu’aucun organe constitutionnel n’est consulté pour ces crédits alloués au FMI. La poursuite de notre présence en Irak et Afghanistan n’apporte aucune amélioration de la sécurité chez nous, bien au contraire, elle sape la sécurité nationale. Je récuse avec véhémence cette loi de rallonge budgétaire et je suis sidéré qu’elle soit passée si vite et si facilement.    •

Source: www.campaignforliberty.com
(Traduction Horizons et débats)

Ron Paul (Ronald Ernest Paul), né le 20 août 1935 à Green Tree/Pittsburgh, Pennsylvania, médecin et homme poli­tique, est membre de la Chambre des représentants et de sa Commission des Affaires étrangères ainsi que de celle des Finances. Il passe pour libertarien, constitutionnaliste et conservateur. Sa politique, à l’intérieur comme à l’extérieur, se fonde sur la Constitution des Etats-Unis.
Son engagement au Parti républicain date de 1971, lorsque le Président Nixon a aboli la parité or du dollar – une décision que Paul continue à contester. Il demande la suppression de la FED (Federal Reserve Bank) et une politique monétaire saine; il est favorable à l’abolition du Département de sécurité nationale, a voté en 2001 contre le Patriot Act et déclaré: «Tout ce que nous avons fait en réponse aux attentats du 11-Septembre – du Patriot Act à la guerre en Irak – n’a fait que réduire la liberté dans notre pays.»
A l’extérieur il prône une politique de non-intervention: il a voté d’emblée contre la guerre en Irak et il est favo­rable à un retrait immédiat des troupes; il se bat en outre pour un retrait des USA hors de l’OTAN, de l’OMC et de l’ONU.