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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°38, 4 octobre 2010  >  Introduction dans les écoles d’une nouvelle éducation sexuelle sans fondement légal [Imprimer]

Introduction dans les écoles d’une nouvelle éducation sexuelle sans fondement légal

hd. En juin dernier, le Schulforum Schweiz (www.schulforum.ch) a attiré l’attention sur le projet de l’Of­fice fédéral de la santé publique d’inscrire l’éducation sexuelle au programme des écoles. Cette nouvelle matière devrait figurer dans les modules «Education pour la santé» et «L’homme et l’environnement» et être obligatoire pour toute la Suisse. On retirerait ainsi aux parents le droit de dispenser leurs enfants de l’éducation sexuelle.
Ce qui est particulièrement grave, pour le Schulforum, c’est la «procédure illégale» des initiateurs qui poursuivent leurs objectifs «à l’écart de toutes les instances de contrôle légitimées démocratiquement», sachant pertinemment que cette nouvelle discipline n’aura plus grand-chose à voir avec l’éducation sexuelle effi­cace pratiquée jusqu’ici et qu’elle n’aurait eu aucune chance d’être acceptée s’il y avait eu un débat ouvert avec les parents et les autorités.
En outre, ce qui frappe, c’est qu’on introduit maintenant des concepts analogues dans toute l’Europe, ce qui laisse supposer un pilotage centralisé à la Bertelsmann.


Enseignement: on n’arrête pas le progrès

Autrefois, en des temps obscurs mais pas si éloignés, il y avait encore des hommes et des femmes, des pères et des mères, des garçons et des filles, des instituteurs et des institu­trices.
Les hommes gagnaient l’argent de toute la famille et les mères s’occupaient du ménage et des enfants. Et lorsque les pères rentraient le soir du travail, les mères avaient préparé le dîner et toute la famille mangeait ensemble.
Dans les classes, les enseignants faisaient encore face aux élèves et ceux-ci devaient les écouter. Figurez-vous que les élèves de­vaient apprendre des choses, par exemple qu’on écrivait Liebe avec «ie», qu’on alignait les mots et qu’on notait les chiffres les uns au-dessous des autres. Les filles apprenaient la couture et la cuisine et les garçons les travaux manuels.
Mais, Dieu merci, tout cela a disparu grâce au progrès.
Aujourd’hui, les femmes gagnent leur argent et les choses vont mieux. Les PDG ne se satisfont plus de quelques centaines de milliers de francs par année: il leur faut au moins 10 à 20 millions. Un Bureau de l’égalité veille à ce que les pédégères gagnent autant que les pédégés. Les fonctionnaires du Bureau de l’égalité exigent même un quota de femmes de 50%. Partout, mais surtout en économie et en politique, on devrait respecter cette proportion. Certes, ils se montrent moins sourcilleux en ce qui concerne les terrassiers/ières.
Il faut dépasser le stéréotype homme/femme et les termes discriminants de père et de mère doivent être remplacés par Elter.1 Pour mettre fin à la pensée sexiste, on apprend aux élèves qu’ils ne sont plus des garçons ou des filles, mais qu’ils doivent découvrir eux-mêmes leur propre sexe, ou plutôt leur genre. Et pour les y aider, on a instauré des cours d’éducation sexuelle.
Il n’y a plus non plus de Lehrer (instituteurs) et de Lehrerinnen (institutrices), mais des Lehrpersonen. Dans les classes, le bureau de l’enseignant/e a disparu discrètement et il y a longtemps que les enseignant(e)s n’enseignent plus. Ils ne font plus que coacher les écoliers et les écolières et ils veillent à ce que ceux-ci découvrent absolument tout eux-mêmes. L’un dessine les lettres de gauche à droite, un autre de droite à gauche. De toute façon, aujourd’hui, on a plus beaucoup de repères. Et chaque enfant écrit comme il veut: ça encourage la créativité. (Dans l’amour aussi, on se montre des plus créatifs.) Finis les tourments occasionnés par l’ortho­graphe! On2 se demande d’ailleurs si l’on ne devrait pas abolir l’écriture manuelle: en effet, on trouve tout sur Google. Pourquoi écrire, et surtout pourquoi penser par soi-même quand d’autres s’en chargent. Et finies les mathématiques: On peut consulter les cours en Bourse sur n’importe quel portable.
La couture, la cuisine et les travaux manuels ont également été supprimés: après tout, dans un monde globalisé, il y a suffisamment de personnes disposées à travailler pour presque rien. Alors pourquoi faire les choses soi-même? Et quant aux repas, il n’y a qu’à acheter des pizzas toutes préparées ou des hamburgers. On peut donc avaler un hamburger tout en jouant à un jeu de tir devant son ordinateur. C’est formidable: aujourd’hui, même les filles peuvent tuer dans le monde virtuel des jeux vidéo. Tout est plus ouvert, moins étroit, moins borné, moins raciste.
Quels progrès! Dommage qu’on ne puisse pas encore marcher sur la tête!

Avec mes salutations satiriques

Michael Schewski

1     Mot nouveau créé à partir de Eltern (parents), qui n’existait qu’au pluriel. (ndt.)
2     Ici, pour se moquer des féministes extrémistes, au lieu d’écrire man (on), qu’elles jugent trop sexiste (man vient de Mann, l’homme), l’auteur écrit frau (die Frau = la femme), dont elles recommandent l’usage. (ndt.)