«Le gouvernement des Grisons a couvert environ un tiers des coûts»Interview du conseiller national Jean-François Rime, président de l’Association suisse des scieries et de l’industrie du bois
Horizons et débats: La grande compagnie de scierie Mayr-Melnhof à Domat/Ems est une entreprise autrichienne. De quelle importance a été la participation financière à la fondation de l’entreprise à l’époque, quelle en est la situation actuelle? Jean-François Rime: La scierie à Domat/Ems a été construite par une autre entreprise autrichienne, les frères Stallinger. Les raccordements aux CFF et à la RhB ont été financés par l’Etat, la commune de Domat/Ems a entrepris comme propriétaire du terrain une excavation gigantesque; 15 hectares de terrain ont été abaissés de 3 à 5 mètres. Auparavant, la mauvaise situation de l’économie du bois il y a 5 ans était généralement due au prix du bois. Combien de bois de construction et de bois pour ameublement ont alors été importés? Nous avons des terrains, des transports ainsi que des salaires coûteux. Jusqu’à l’exception des Grisons, il n’y a jamais eu de subventions tandis que dans les pays voisins des capacités subventionnées sont apparues. Malgré tout plusieurs entreprises suisses ont continuellement grandi par leur propre force et durablement. D’où venait le bois, de quels pays et régions du monde? Le bois d’importation provient surtout d’Allemagne et d’Autriche. En comparaison à la situation d’il y a 20 ou 30 ans, les Scandinaves ont perdu en importance. Combien est-ce qu’on en importe encore aujourd’hui? En ce qui concerne le bois de refend cru, nous en exportons depuis 2006 (donc depuis les débuts de la fabrique d’Ems) plus que nous n’en importons. En ce qui concerne le bois de refend greffé, l’importation est encore forte – c’est favorisé ces derniers mois par l’euro faible. Est-ce que le prix élevé du bois est aujourd’hui en rapport avec la plus forte valorisation du bois comme énergie renouvelable, c’est-à-dire par la plus forte production de granulés de bois? L’augmentation du prix du bois dépend surtout de la demande dans la construction. De plus, le fait que le bois de conifères en Europe centrale se fait rare joue aussi un rôle. Surtout en Suisse nous nous plaignons d’une politique forestière trop verte qui s’engage davantage pour le bois feuillu (avec très peu de chances sur le marché) et les réserves, plutôt que pour le bois de conifères qui est fortement demandé. A partir du bois de conifères, on fabrique des produits de construction qui ont un réservoir de CO2 – cet effet écologique et sur le climat n’est pas encore suffisamment reconnu. Nous vous remercions de cet entretien. • Soutien financier du canton des Grisons à la scierie Mayr-Melnhof Swiss Timber (MMST)Lettre au Conseil d’Etat du canton des Grisons Madame la Conseillère d’Etat,Messieurs les Conseillers d’Etat,Le soutien du canton des Grisons à la scierie Stallinger de Domat-Ems a mené, déjà avant son ouverture en 2007, à des discussions véhémentes, également en Thurgovie. Le secteur du travail du bois s’est déjà plaint à l’époque que des subventions pour une scierie surdimensionnée aient des effets négatifs sur la branche entière en Suisse orientale. Après trois ans déjà, les exploitants doivent constater eux-mêmes que leur entreprise est surdimensionnée et qu’elle ne peut pas être rentable. Peter Stutz, président de l’Association des arts et métiers de ThurgovieHeinz Wendel, directeur |