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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°11, 21 mars 2011  >  Les 50 ans de la DDC – 50 ans d’engagement humanitaire [Imprimer]

Les 50 ans de la DDC – 50 ans d’engagement humanitaire

thk. La création de la Croix-Rouge internationale par le Suisse Henry Dunant il y a 150 ans marquait le début de l’engagement humanitaire envers les hommes dans les régions frappées par la crise et la guerre, en faveur autant des soldats que des civils. Le Conseil fédéral donna une nouvelle dimension à ce mouvement en créant, il y a 50 ans, le poste de délégué à la «coopération tech­nique». La DDC (Direction du développement et de la coopération) – telle est l’appellation actuelle de cette division du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) – constitue le bras national de l’aide officielle suisse au développement et a apporté de l’aide à des centaines de milliers d’hommes dans le cadre de projets innombrables.
La fin de la Seconde Guerre mondiale et l’émancipation croissante des pays colonisés d’Afrique et d’Asie inaugura une nouvelle phase du destin de ces Etats exploités depuis des siècles. Guidé par les réflexes de la guerre froide qui dominait alors la situation poli­tique mondiale, on accorda dans bien des cas leur souveraineté formelle à ces Etats, mais on continuait à les maintenir dans la dépendance, pour des raisons stratégiques et par cupidité économique. Souvent, l’exploitation des ressources du sous-sol occupait le premier plan. Par conséquent, les richesses de ces Etats ne profitaient que dans les cas les plus rares à la population indigène et finissaient dans la poche de potentats corrompus dévoués à l’Ouest, et dans la caisse des industries occidentales. Cette situation accrut de plus en plus la misère des Africains et Asiatiques opprimés et exploités depuis des siècles.
Durant la Seconde Guerre mondiale déjà et dans les années suivantes, la petite Suisse se fit remarquer par son engagement en faveur de la population souffrante de ces Etats. Interpellé par la misère des hommes, le gouvernement suisse décida en 1961 d’instituer une aide au développement par la désignation par le Conseil fédéral d’un «délégué à l’aide technique». Depuis ce moment la Suisse a sans cesse amélioré son «aide au développement», selon la terminologie de l’époque. Ce faisant, une réflexion importante consistait dans l’idée qu’on devait destiner l’aide à des pays ayant une certaine ressemblance avec la Suisse. On soutenait donc de préférence des pays plutôt petits et des pays à la topographie semblable à la nôtre.
Des décennies durant – et ça en fait tout de même cinq depuis 1961 – pas mal de ­choses ont changé. La forme originelle de l’aide étatique est devenue une coopération. Cela signifie que les pays concernés jouent un rôle déterminant dans leur développement. Il s’agit d’une collaboration partenariale, d’un développement commun. En mars 2011, Martin Dahinden, le directeur de la DDC, écrit dans son éditorial d’Un seul monde: «Il y a aussi le véritable partenariat. Celui qui consiste à collaborer avec les gens et les pays du Sud et de l’Est afin de trouver des solutions communes à des problèmes qui nous concernent tous: changement clima­tique, pénurie de ressources, crise alimentaire, conflits, ­risques écologiques, épidémies, crises du système financier.» L’article publié ci-dessous a paru dans Un seul monde et décrit comment – grâce au savoir-faire suisse – la collaboration a déjà commencé dans les années 50 au Népal, et à quel point celle-ci a été efficace. Notamment dans le domaine de l’agriculture et de l’approvisionnement en eau, ainsi que dans celui de la technique la Suisse peut tabler sur ses grands trésors d’expérience. Dans l’organisation agricole aussi la Suisse est exemplaire: Précisément l’agriculture familiale de petite dimension, comme elle existe encore en grande partie en Suisse, sera l’avenir de l’agriculture. Les experts internationaux, dont les re­cherches ont été publiées dans le Rapport sur l’agriculture mondiale disent aussi cela. La tendance est donc tout à fait claire: il faut quitter l’agriculture industrielle pour une agriculture basée sur l’expérience et les exigences des paysans indigènes.
Olivier de Schutter, le rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation confirma dans son rapport annuel au Conseil des droits de l’homme à Genève l’importance de ce développement en disant que les ressources agricoles seront durables et auront un bon rendement si le travail de la coopération au développement s’appuie sur les expériences faites par les paysans enracinés dans leurs régions et si l’on développe ensemble une agriculture agro-écologique. Cela ne signifie rien d’autre que de recourir aux ressources naturelles et de s’orienter d’après les données biologiques et écolo­giques du pays concerné.
Par ses principes et son orientation qui se base sur cette connaissance, la DDC suisse fournit une contribution bénéfique aux peuples éreintés de la terre. Nous saisissons cette occasion pour la féliciter très chaleureusement pour ses 50 ans d’existence.     •

thk. La publication bimensuelle de la DDC ayant pour titre Un seul monde constitue un moyen d’enseignement excellent pour l’instruction civique et l’histoire. Les jeunes gens sont particulièrement réceptifs à la pensée sociale et au soutien solidaire de peuples étrangers. Les différents articles de la brochure sont bien compréhensibles et offrent un aperçu de la situation poli­tique et sociale des pays mentionnés.
Pour un enseignant qui veut présenter à ses élèves les problèmes de ce monde et en même temps leur communiquer une perspective positive, Un seul monde représente un excellent moyen d’enseignement. On peut le commander auprès de la DDC dans toutes les langues nationales.
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