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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°25, 12 août 2013  >  «Pour en finir avec le tiers gaspillé» [Imprimer]

«Pour en finir avec le tiers gaspillé»

Un sujet central concernant la «Journée mondiale de l’alimentation» dans le magazine «Kultur und Politik – Zeitschrift für ökologische, soziale und wirtschaftliche Zusammenhänge»

En Suisse, un tiers de tous les produits alimentaires atterrit dans la poubelle! Parallèlement, il y a 870 millions de personnes dans le monde qui souffrent de la faim. Pendant qu’une petite partie de la population mondiale peut choisir, en toute saison, entre les produits agricoles du monde entier – fraises, kiwis, litchis, papayes, oranges tout au long de l’année – une grande partie de l’humanité ne peut se nourrir à sa faim.
La question de savoir comment il est possible qu’un tiers de nos produits alimentaires atterrit dans la poubelle, a été traitée, à l’occasion de la Journée mondiale de l’alimentation en octobre 2012, dans le magazine «Kultur und Politk» de l’association «Bioforum Schweiz» dans son édition 4/12.

rt. Un tiers des produits alimentaires atterrit dans la poubelle, dont une partie chez le producteur, une autre lors de la transformation et du commerce ainsi que chez le consom­mateur. Depuis la parution du Rapport mondial sur l’agriculture de l’ONU de 2008, on sait que cela peut être évité et qu’il est possible de s’organiser différemment.
Dans le magazine mentionné, on explique dans diverses contributions les dessous de ce gaspillage qui a lieu malgré la faim dans le monde. Une des raisons avancée est l’idéologie de la croissance à laquelle on oppose une agriculture biologique, locale et durable: une agriculture à petite échelle et adaptée aux particularités régionales. Lié à la transformation et à la commercialisation régionales, ce type d’agriculture est apte à nourrir la population suffisamment, sans gaspillage.
Markus Schär décrit sa rentrée dans le monde de la consommation (après un séjour prolongé en alpage) de manière ironique: «enfin, après une abstinence de plusieurs mois, j’ai retrouvé la possibilité de pouvoir parcourir le circuit de course consumériste de manière absolument autonome – si je voulais le faire – et de profiter pleinement de la liberté de choix du consommateur tant prônée dans tous ces restaurants chics, afin de me remplir l’estomac des mets les plus exotiques. Bonjour le consumérisme de la vie réelle. Trouvez-vous ma remarque cynique? Mais c’est la vérité.» Markus Schär nous présente une description pertinente de la «liberté» comprise en tant que liberté de choix, sans consistance, dans notre monde de la consommation.
Le système économique antidémocratique et mondialisé de nos multinationales, défini par les réglementations de l’OMC, agrandit le fossé entre riches et pauvres, également au sein des sociétés les plus diverses. En Suisse aussi, il y a de plus en plus d’institutions qui offrent de la nourriture excédentaire à des personnes nécessiteuses et défavorisées, notamment «Table couvre-toi» et «Table Suisse». C’est Wendy Peter qui décrit ce soutien alimentaire en Suisse. Elle rend une fois de plus attentif au fait qu’on soustrait toujours davantage de terres arables aux pays les plus pauvres du Tiers-Monde qui devraient en réalité servir à couvrir leurs propres besoins, et cela parce que les riches achètent et louent les terres pour leur consommation.
Sieglinde Lorz, représentante de «Décroissance Berne», décrit un piège fréquent auquel peut mener aujourd’hui une économie «verte», si l’on ne remet pas fondamentalement en question le système actuel: «L’économie écologique rêve de la Green economy et du Green new deal ce qui revient à exiger une croissance économique verte, basée sur une efficacité faussement comprise. Là aussi, la société de consommation n’est pas mise en question. Au lieu de cela, on veille scrupuleusement à ce que les gens puissent maintenir leur prospérité matérielle avec la conscience tranquille et verte. La politique a besoin d’électeurs.»
Le magazine «Kultur und Politik» de «Bioforum Schweiz» nous donne une excellente vue d’ensemble de la problématique de l’approvisionnement en nourriture et propose aussi des activités au sein du «Bioforum Schweiz» pour développer des alternatives. L’association elle-même a une longue tradition agricole.    •

Source: Kultur und Politik. Zeitschrift für ökologische, soziale und wirtschaftliche Zusammenhänge. Edition no 4/2012. Editeur: Bio Forum Schweiz. www.bioforumschweiz.ch