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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°30, 3 août 2009  >  Une institution de la population suisse soucieuse du bien commun [Imprimer]

Une institution de la population suisse soucieuse du bien commun

«Pro Patria – Association du don suisse pour la fête nationale» a 100 ans

En 1909, quelques personnalités patriotes et soucieuses du bien commun, emmenées par le commerçant saint-gallois Albert Schuster, ont fondé l’Association du don suisse pour la fête nationale. Elles voulaient donner à la Fête nationale une signification plus profonde en appelant la population à une action commune. Une collecte annuelle, effectuée à l’aide d’un vaste réseau de bénévoles, devait promouvoir la solidarité dans notre pays. Le noble dessein des fondateurs obtint d’emblée le soutien du Conseil fédéral.
Dès 1910, la Poste autorise la vente de cartes postales et, à partir de 1938, de timbres (appelés timbres-poste Pro Patria depuis 1952). La contribution de solidarité (surtaxe) prélevée sur ces petits chefs-d’œuvre postaux créés par des artistes est destinée à des projets culturels et sociaux. Le premier insigne du 1er-Août vient compléter la série de produits Pro Patria en 1923. L’insigne du centenaire a été brodé à la machine dans la région de Saint-Gall et son montage a été réalisé en Suisse dans divers ateliers pour handicapés. Il rappelle les débuts du don pour la fête nationale, lorsque les insignes étaient des «rubans de fête».
En 1991, l’Association du don suisse pour la fête nationale devient la Fondation Pro Patria. Jusqu’après la guerre, le fruit des col­lectes fut versé aux plus démunis. «On rappellera avec fierté», écrit le secrétaire général de Pro Patria dans un article publié à l’occasion du centenaire, «que nombre d’organisations importantes ont été essentiellement tributaires du produit des collectes de la fête nationale, notam­ment les organisations féminines suisses et la Croix-Rouge forte de ses traditions. Jusqu’aux années 1990, l’aide aux mères a également été une priorité constante.» Avec le développement des institutions sociales publiques et privées, l’activité de la fondation se concentra davantage sur la culture. Aujourd’hui, Pro Patria soutient avant tout la protection, la conservation et l’entretien des monuments historiques et culturels. Pour les années 2007 à 2009, la fondation a mis l’accent sur le projet national «Itinéraires culturels en Suisse».
On lit dans le concept directeur de Pro Patria le texte suivant: «Pro Patria entre­tient et soutient le pluralisme de la Suisse et rassemble les quatre cultures linguistiques. Toutes les régions et couches sociales de la population sont représentées au sein du Conseil de Fondation. […] Idéalement et financièrement, Pro Patria veut participer à la réalisation de projets culturels et sociaux, faisant mieux ressortir notre identité, contribuant à la compréhension de notre histoire nationale et de nos particularismes, tout en permettant également de résoudre des problèmes sociaux.» Pro Patria s’engage notamment en faveur de la conservation et de l’entretien de biens culturels suisses, de la sauvegarde de paysages, d’institutions qui encouragent la vie culturelle, et de projets aux objectifs à la fois sociaux et culturels ou de projets qui ­visent à sensibiliser la jeunesse à notre culture, cela en élaborant du matériel didac­tique mis à la disposition des écoles, des propositions d’excursions, de semaines-projet et de sorties scolaires. Ainsi les «Itinéraires culturels en Suisse» (cf. ci-dessous) offrent d’excellentes suggestions. Les 12 itinéraires Via sont fondés sur l’Inventaire des voies de communication historiques de la Suisse (IVS) dressé par la Confédération. Chacun de ces itinéraires met en valeur un aspect spécifique de l’histoire de la Suisse.
Sur le site www.propatria.ch on trouve sous la rubrique «Nos projets» une liste de tous les cantons permettant l’accès à près de 150 projets que Pro Patria a encouragés durant ces dernières années. Une photo et un bref commentaire illustrent chaque projet et présentent des trésors peu connus de notre culture.     •

Sources: www.propatria.ch; www.swissmint.ch

Via Salina – Sur les traces de l’or blanc

«On peut se passer d’or mais pas de sel», écrivait déjà l’homme d’Etat romain Cas­siodore. Autrefois, le sel était un bien précieux, qui conférait à celui qui en possédait un pouvoir certain. Jusqu’au XIXe siècle, la République de Berne se procurait l’«or blanc» dans les salines de Franche-Comté. Depuis Yverdon, le sel était acheminé par bateau à Morat via le Lac de Neuchâtel et la Broye.
Rarement l’histoire des transports n’a laissé des traces aussi impressionnantes qu’à Vuiteboeuf, où plusieurs centaines de mètres de voies à ornières ont été gravées dans le calcaire entre le XIVe et le XVIIIe siècle. Elles servaient aux chariots transportant le sel jusqu’à Yverdon.

Via Spluga – Frayeurs et beautés de la montagne

Passerelles branlantes, ponts étroits, gorges aux profondeurs abyssales: le chemin muletier qui passe par le col du Splügen est tristement célèbre, bien que, depuis des siècles, il compte parmi les itinéraires les plus empruntés et les mieux aménagés des Alpes.
La Viamala est la plus célèbre gorge de la Via Spluga, où le Rhin Postérieur serpente jusqu’à 300 m en contre-bas. Pendant des siècles, les hommes ont tenté le passage. La construction de deux ponts en 1738/39 et le déplacement du tracé sur le versant droit de la vallée ont permis d‘améliorer les conditions de confort du voyage. Dès 1823, la Viamala devint franchissable par les diligences postales.

Via Francigena – Vers Rome à travers les Alpes

Cet itinéraire servait déjà aux Romains pour gagner le nord et connut une renaissance au Moyen-Age en tant qu‘axe commercial. Il fallut attendre 1300, Année Sainte décrétée par le Pape, pour que la Via Francigena devienne l’une des principales routes de pèlerinage d’Europe.
Le Grand-St-Bernard relie le Valais à la Vallée d’Aoste. Selon la légende, l’hospice au sommet du col aurait été fondé, en 1050, par Bernard de Menthon, archidiacre d’Aoste, et Ermengarde, reine de Bourgogne, pour mettre fin aux brigandages et sécuriser le passage.

Via Rhenana – Une voie fluviale à la retraite

La Via Rhenana suit le cours du Rhin à travers des espaces naturels marqués par la présence de l’eau et relie entre eux des patrimoines culturels très divers. Les cloîtres et les villes fondés au Moyen-Age ont été érigés aux endroits clés de cette voie aquatique historique. Depuis le Moyen-Age, le Haut Rhin constituait la voie fluviale la plus exploitée de Suisse.
Autrefois, le Rhin fournissait également la Suisse en sel. Témoins de l’industrialisation de la région, les tours de forage d’eau saline, en bois, protègent, des caprices de la météo, les dispositifs de forage, les pompes et les groupes-moteurs.•

Fête nationale et Pro Patria

ev. L’histoire de l’actuelle Fondation Pro Patria, héritière du Comité pour la Fête nationale fondé il y a 100 ans, est indissociablement liée au 1er-Août. En 1889, le Conseil fédéral adressa aux Chambres un message concernant une manifestation nationale qui commémorerait la fondation de la Confédération et proposait le 1er-Août 1891 pour fêter ses 600 ans.
En 1891, le 1er-Août fut déclaré Fête nationale. La fête de cette année rencontra un tel succès que, dès lors, le 1er-Août trouva sa place au calendrier des fêtes helvétiques. En 1899, le Conseil fédéral demanda que, ce soir-là, les cantons fassent sonner les cloches dans tout le pays. L’organisation de la fête demeura cependant l’affaire des cantons et des com­munes. Très vite, on prit aussi l’habitude d’allumer de grands feux le soir du 1er-Août.
Le choix de cette date a une source historique: Rodolphe de Habsbourg avait fait sentir son pouvoir de plusieurs façons à la Suisse primitive habituée à l’indépendance administrative. Il installa des baillis qui ne connaissaient ni le pays ni les droits coutumiers locaux et qui ne tenaient pas compte des privilèges qui lui avaient été octroyés dans les lettres de franchise. La population souffrait considérablement de ce despotisme et des lourds impôts. Lorsque Rodolphe mourut, le 15 juillet 1291, il était naturel que les cantons primitifs s’unissent afin de s’opposer aux tenta­tives expansionnistes des Habsbourg qui s’étendaient également au contrôle de la route du Gothard et à ses recettes douanières.
Il est naturellement difficile de reconstituer le détail des événements situés entre ce moment-là et la rédaction du Pacte fédéral daté du 1er août 1291. Toutefois, il est évident que la population des cantons primitifs qui souffrait de cette tyrannie corrompue prit son destin en mains. Selon les chroniques historiques et la tradition orale, ils se rassemblèrent sur le Grütli et scellèrent leur alliance par le serment du Grütli. Cette alliance des Confédérés, inscrite dans le Pacte fédéral, constitua la base du développement de la Confédération.
C’est ainsi que le Conseil fédéral déclara le 1er-Août journée de fête nationale et que fut créé, en 1909, dans un esprit de solidarité du peuple suisse, le Don suisse pour la Fête nationale, afin d’enrichir cette journée par un sacrifice de la population tout entière.

L’insigne du 1er-Août est vendu pour 5 francs dans les rues, les bureaux de poste, les kiosques des gares ou auprès de
Pro Patria, Clausiusstr. 45, 8006 Zurich
(tél. +41 44 265 11 60) ou sur le site www.propatria.ch.

Echanges scolaires

Souhaites-tu faire un échange scolaire avec un élève du Tessin ou de la Suisse alémanique, découvrir une région du pays que tu ne connais pas?
Pro Patria pourra peut-être exaucer ce vœu.
En effet, un des projets que Pro Patria soutient cette année est précisément les échanges scolaires. Les classes qui nous apportent leur concours en vendant un grand nombre de timbres-poste et d’insignes du 1er-Août peuvent nous adresser une demande et ils recevront une aide financière pour un programme d’échanges de la «Fondation ch pour la collaboration confédérale».
C’est donc très simple: Tu vends des timbres-poste et des insignes, tu t’annonces auprès de Pro Patria et peut-être que dans quelques mois tu iras en classe quelque part ailleurs!