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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°37, 19 septembre 2011  >  «En tant que démocrate, je ne suis pas pour une homogénéisation brutale de ces pays» [Imprimer]

«En tant que démocrate, je ne suis pas pour une homogénéisation brutale de ces pays»

Une interview de Václav Klaus, président de la République tchèque

Austria Presse Agentur: Est-ce que les difficultés croissantes de l’euro vous confirment dans votre critique de plusieurs années du modèle d’intégration de l’UE? Avez-vous une solution pragmatique par rapport à l’euro (par exemple une unification du financement de l’Etat/des Euro-obligations, une plus petite union monétaire) ou bien n’y a-t-il plus qu’un changement fondamental de direction: «le retour aux anciennes monnaies» ou «l’éloignement de la centralisation»?

Václav Klaus: D’une part je me sens «confirmé» (comme vous dites), mais je le savais. Le développement actuel en Europe n’est pas une surprise pour moi. Cette expérience (l’introduction d’une seule monnaie pour 17 pays différents était une expérience) devait se terminer comme nous le voyons aujourd’hui. D’autre part je n’en suis pas enthousiaste parce que – comme des millions d’autres Européens – je suis une victime de cette expérience. Il n’y a pas de doute que les coûts de cette expérience seront très hauts à l’avenir et le sont déjà à l’heure actuelle.

La solution la plus pragmatique est toujours, dans tous les cas, la solution qui vise les raisons les plus profondes du problème. La raison du problème actuel est l’hétérogénéité énorme des pays qui se trouvent dans la camisole de force d’une monnaie unique. On peut éliminer l’hétérogénéité soit par une diminution du nombre des pays qui participent à l’expérience, soit par une homogénéisation brutale de ces pays. En tant que démocrate, je suis pour la première variante.

En principe la Tchéquie s’est engagée en 2004 à adhérer à l’union monétaire. Mais est-ce que l’euro est aujourd’hui encore intéressant pour la Tchéquie, respectivement pour ses citoyens? Peut-être voulez-vous répondre à cela aussi plus généralement – est-ce que l’euro est encore attrayant pour les pays adhérents de 2004 (qui n’en font pas encore partie)?

L’obligation tchèque de 2004 envers l’euro a heureusement été faite sans délais contraignants. Ça nous donne du temps pour y réfléchir. Aujourd’hui – et ce n’est pas seulement ma position à moi, mais aussi la position du gouvernement tchèque et, ce qui est plus important, de la majorité des citoyens tchèques – notre adhésion à l’euro n’est pas un sujet chez nous. En ce qui concerne les autres «nouveaux» pays adhérents, je ne veux pas parler en leurs nom. Chaque pays va prendre sa propre décision.

Source: Site internet du président de la République tchèque, www.klaus.cz/clanky/20909, du 23/8/11

(Traduction Horizons et débats)