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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°18, 11 mai 2009  >  Activités du «Groupe de travail Histoire vécue» (GTHV) [Imprimer]

Activités du «Groupe de travail Histoire vécue» (GTHV)

par Hans-Georg Bandi, historien

Depuis sa fondation en octobre 1998, le «Groupe de travail Histoire vécue» (GTHV) a rassemblé dans diverses publications relatives au rapport de la Commission indépendante d’experts Suisse – Seconde Guerre mondiale (CIE), appelée également Commission Bergier, tout ce qu’il convenait de conserver par écrit des déclarations de témoins de l’époque.
Le nombre des membres actifs du Comité n’a cessé de se réduire en raison de l’âge, de la maladie ou de la mort. Lors de l’assemblée générale du 26 mai 2008, le moment était venu de proposer la dissolution du GTHV, laquelle a été approuvée par l’assemblée. A cette occasion, nous rappelons ci-dessous les activités que nous avons menées durant les 10 dernières années.

Il n’est pas étonnant que l’initiative de créer le GTHV ait été prise par d’anciens officiers de l’armée de l’air et des troupes de DCA, seule arme à avoir combattu lors de la Seconde Guerre mondiale, abattant ou forçant à atterrir une douzaine de bombardiers allemands. Ces actions manifestèrent de manière impressionnante la ferme volonté de défense de la Suisse. L’esprit combatif qui animait alors non seulement l’armée de l’air mais la quasi-totalité de la population s’est retrouvé dans la motivation du GTHV. Ce patriotisme et la conviction de devoir remplir une mission nationale ont grandement contribué au succès de notre action.
Nous avons beaucoup profité de la collaboration d’anciens ambassadeurs et de hauts fonctionnaires du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE) qui, grâce à leurs vastes connaissances en matière politique et juridique, ont contribué à la qualité et à la crédibilité de nos travaux. Il en va de même d’anciens officiers de carrière supérieurs, de professeurs de différentes disciplines et de personnalités de l’économie et de l’industrie. C’est ainsi qu’à l’initiative de ce «groupe de pression» réuni en 1997, le GTHV put être fondé en 1998, les initiateurs en constituant le Comité. Par la suite, le Groupe compta près de 500 hommes et femmes partageant les mêmes convictions. Grâce à d’autres sympathisants et sponsors, le GTHV, en se fondant sur les déclarations de témoins de l’époque, fut en mesure, face à la faiblesse de réaction du gouvernement et à l’inquiétude de l’opinion publique, de rectifier les distorsions, les contrevérités et les insinuations contenues dans les rapports de la CIE. Nous avons également pu réagir contre l’affirmation souvent entendue selon laquelle «on avait honte d’être suisse».
Nous sommes reconnaissants à Elisabeth Bürki-Flury, la seule femme qui fut disposée non seulement à participer très activement aux travaux du Comité mais nous a permis d’utiliser toute l’infrastructure de son bureau d’architecture. Sans ces locaux et les deux secrétaires qu’elle a mises à notre disposition, tout d’abord Esther Blanc puis Heidy Moser, nous n’aurions pas pu venir à bout des tâches administratives.
Le succès des travaux du GTHV est dû en outre à l’esprit de camaraderie qui a régné parmi les membres du Comité. Le Groupe a constamment entretenu des rapports merveilleux et réactivé non seulement des anciennes connaissances ou amitiés dans le pays tout entier mais créé de nouvelles amitiés – chose rare à un âge avancé – qui ont enrichi notre vie.

Travaux et publications

Dès le départ, nous avons considéré que notre tâche principale était d’analyser les rapports de la Commission indépendante d’experts Suisse – Seconde Guerre mondiale (CIE) mise sur pied de manière précipitée par le Conseil fédéral et le Parlement et de les rectifier là où c’était nécessaire. La Commission était composée du président et de 8 membres: 4 Suisses et 4 étrangers. En ce qui concerne les Suisses, à une exception près – et la personne a bientôt démissionné parce qu’elle se sentait isolée – il ne s’agissait pas de témoins de l’époque et aucun des étrangers n’avait vécu les années de guerre en Suisse. Le Conseil fédéral n’a même pas répondu à notre demande de combler ce manque en créant un conseil composé de témoins de l’époque. Aussi avons-nous constitué notre Comité. Bien que nous ayons traité également d’autres sujets, nos nombreuses prises de position et interventions ont concerné avant tout les Rapports Bergier. Nous ne mentionnerons ici que nos trois publications élaborées en commun qui ont été partiellement traduites en français, en italien et en anglais:
•    «Erpresste Schweiz», Th. Gut Verlag, Stäfa, 2002 / «La Suisse face au chantage», Editions Cabédita, Yens sur Morges, 2002.
•    «Wir ziehen Bilanz», Th. Gut Verlag, 2005 / «La Suisse au pilori?» Editions Cabédita, 2006 / «La Svizzera alla berlina?», Pedrazzini Tipografia SA, Locarno, 2006.
•    Herbert R. Reginbogin, «Der Vergleich – Die Politik der Schweiz zur Zeit des Zweiten Weltkriegs im internationalen Umfeld», Th. Gut Verlag, 2006 / «Guerre et neutralité – Les neutres face à Hitler», Editions Cabédita, 2008 / «Faces of Neutrality – A Comparative Analysis of the Neutrality of Switzerland and other Neutral Nations during WW II», LIT Verlag, Münster, Allemagne, 2009.

Soutien

Nous avons obtenu non seulement un soutien d’intervenants qui ont abordé les thèmes suivants lors de nos assemblées générales, toujours très fréquentées, et à d’autres occasions. Nous avons également profité des commentaires de nos membres lors de la présentation de nos livres.
•    11 mai 2000: «Les pharisiens ou la dys­intelligentsia suisse» par Jean-Christian Lambelet, professeur, directeur de l’Institut CREA de macroéconomie appliquée de l’Université de Lausanne, auteur de l’ouvrage «Le mobbing d’un petit pays», Lausanne 1999, et de nombreux autres ouvrages sur le sujet.
•    8 mai 2001: «Schweiz – Zweiter Weltkrieg als Herausforderung für die schweize­rische Aussenpolitik – Erfahrungen und Lehren», par le ministre Lukas Beglinger.
•    8 juin 2001: «Switzerland and the New Style of American Foreign Policy», par Angelo M. Codevilla, professeur de relations internationales à l’Université de Boston, auteur du livre «La Suisse: la guerre, les fonds en déshérence et la politique américaine, Genève, Slatkine, 2001.
•    12 mars 2002: Présentation de notre livre «Erpresste Schweiz – Zur Auseinandersetzung um die Haltung der Schweiz im Zweiten Weltkrieg und um die Berichte der Bergier-Kommission», Stäfa, 2002.
•    22 mai 2002: «Les travaux de la Commission Bergier; des lacunes nombreuses et importantes», par Marc-André Charguérod, auteur du livre «La Suisse présumée coupable», Lausanne, 2001.
•    28 janvier 2003: «Alte Schatten – neue Schatten, Zeitzeuge in den USA 1995–1997» par l’ex-ambassadeur Carlo S.F. Jagmetti, auteur de l’ouvrage portant le même titre, Zurich, 2002.
•    13 mai 2003: «Der dritte Weltkrieg gegen die Schweiz, 1995–2003 Offensiven und Gegenoffensiven», par Jean-Jacques Langendorf, auteur de l’ouvrage «La Suisse dans les tempêtes du XXe siècle», Chêne-Bourg/Genève, 2001.
•    5 mai 2004: «Les conditions de la survie: genèse d’une réponse au rapport Bergier», par Jean-Philippe Chenaux, collaborateur du Centre patronal et journaliste RP, Lausanne, éditeur et co-auteur de l’ouvrage «Les conditions de la survie», Lausanne, 2002.
•    10 mai 2005: «Die neutrale Schweiz – Alarmzentrale des Holocaust», par Paul Stauffer, ex-ambassadeur, auteur de «Juden, Polen, Schweizer», Zürich, 2004.
•    5 décembre 2005: Présentation de l’ouvrage rédigé par le GTHV «Wir ziehen Bilanz – Zur Haltung der Schweiz im Zweiten Welt­krieg», Stäfa, 2005.
•    10 mai 2006: «Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR): origine et actualité», par l’ancien commandant de corps Jean Abt.
•    4 décembre 2006: Présentation de l’ouvrage publié par le GTHV «Der Vergleich – Die Politik der Schweiz zur Zeit des Zweiten Weltkriegs im internationalen Umfeld», par Herbert R. Reginbogin, professeur, Stäfa, 2006.
•    9 mai 2007: «Widerstand: Schweiz 1933–1945», par Jürg Stüssi-Lauterburg, historien et directeur de la Bibliothèque militaire fédérale.
•    26 mai 2008: «Patriotismus heute», par Hanspeter Born, journaliste à la Welt­woche.
•    16 octobre 2008: Présentation de la traduction française du livre «Der Vergleich» de Herbert R. Reginbogin sous le titre «Guerre et neutralité – Les neutres face à Hitler», Yens-sur-Morges, 2008.

La tactique de nos adversaires

Nous avons été scandalisés de voir comment, en Suisse, on cherchait à discréditer des adversaires dont les opinions ne nous plaisent pas. On a systématiquement occulté des faits en propageant des demi-vérités déconcer­tantes, des suspicions et des accusations d’extrémisme politique. On nous a également accusés de droitisme, de racisme, plus précisément d’antisémitisme, on nous a reproché notre âge, à nous témoins de l’époque, on a parlé d’un Comité de retraités. Au lieu d’engager le débat objectif que nous souhaitions, on a parfois attaqué personnellement certains membres du Comité. En outre, des journalistes, se copiant les uns les autres sans esprit critique, ont propagé des insinuations de manière irresponsable. Il a souvent été très difficile, voire impossible de remettre à leur place les médias ou de leur rappeler leurs responsabilités. Notre expérience nous a montré que, d’une manière générale, l’attitude et l’influence négative d’une grande partie des médias, par exemple leur tendance marquée à dramatiser les choses, et l’impuissance des politiques face à eux étaient extrêmement inquiétantes. Et à ce sujet, mentionnons l’approbation de certaines personnalités, exprimée à la dérobée: «Je comprends votre action, mais n’oubliez pas les milliards d’investissements suisses aux Etats-Unis.»

Accordons plus d’importance à l’histoire orale

L’étude attentive des archives du GTHV confirme une idée qui sous-tend tout notre travail: la grande valeur des dires des témoins de l’époque, de l’«histoire orale». Toutes les expériences vécues dont se nourrit la tradition orale et qui aident à réveiller la conscience historique, laquelle s’estompe de plus en plus même dans les écoles, et à compléter la mémoire collective. Après cet oubli de l’histoire orale fréquent en Suisse jusqu’ici, nous attendons des historiens qu’ils accordent plus d’importance aux témoignages dans les mises au point et les débats futurs.

Des membres engagés et généreux

Nos membres, qui appartiennent pour la plupart à la génération de la guerre et de l’après-guerre et qui sont issus de toutes les régions linguistiques, de toutes les couches sociales et exercent des professions variées, nous ont soutenus très généreusement pendant toutes ces années. Cela nous a permis de financer nos activités et la publication de trois livres et de leur traduction en français et partiellement en italien et en anglais. L’engagement bénévole de nos membres dans un esprit de milice efficace et le travail toujours bénévole des membres du Comité ont donné à nos activités un poids tout particulier. Il importe d’en être conscient quand on sait que la Commission Bergier a coûté 23 millions à la Confédération, sans compter des honoraires et dédommagements dont il est attesté que certains s’élevaient à 500 000 francs. Grâce à l’argent des contribuables qu’elle a généreusement dépensé, la CIE a pu rétribuer des collaborateurs et des assistants aux compétences diverses. Ce sont les auteurs de la plupart des textes du Rapport Bergier. Mais ce «travail sur le passé» présente malheureusement les caractéristiques de l’historiographie officielle des Etats totalitaires.
Nous sommes persuadés que nos membres conserveront l’esprit d’ouverture qu’ils ont manifesté jusqu’à la dissolution du GTHV et qu’ils s’intéresseront à la situation de la Confédération et à ses problèmes. Nous prévoyons déjà une rencontre informelle des Anciens au cours de laquelle seront discutés des problèmes actuels nous tenant particulièrement à cœur et qui nous permettra de ranimer d’anciennes amitiés. La voix de l’«histoire vécue» ne doit pas disparaître.

«Groupe d’intérêts Suisse–Seconde Guerre mondiale»

A l’initiative du GTHV, une association intitulée Groupe d’intérêts Suisse–Seconde Guerre mondiale a été créée en 2000. Elle rassemble un nombre important d’organisations qui ont toutes pour objectif de donner une image objective de la Suisse. Ce groupe d’intérêts avec lequel nous avons entretenu une collaboration positive a tout d’abord été présidé par Sigmund Widmer et son successeur est le conseiller national Luzi Stamm.

On souhaite vivement de nouvelles recherches

Puisque le Conseil fédéral, dont c’est à vrai dire le devoir, et les parlementaires impliqués ont malheureusement renoncé, pour des raisons politiques, à se prononcer sur le Rapport Bergier et que le débat, en particulier le débat public, sur les sujets controversés a été maigre et décevant, il reste à espérer que, plus tard, de jeunes historiens aborderont à nouveau ces questions. Nous pensons notamment à des sujets comme les réfugiés ou le tampon «J» apposé sur les passeports des Juifs (cf. archives de feu Max Keller qui fut diplomate suisse à Berlin dans les années d’après-guerre et eut accès à des sources extrêmement intéressantes).
Mais il y a d’autres sujets comme l’attitude agressive de journalistes et de politiques américains à l’égard de la Suisse ou la solidarité et la collaboration entre le Congrès juif mondial, d’autres organisations juives et Israël. Ou encore le soutien apporté par le gouvernement Clinton au chantage exercé sur la Suisse. Il serait également intéressant d’étudier la composition de la Commission Bergier et ses tensions et différends internes et leurs effets sur ses travaux. Finalement, il vaudrait la peine d’étudier l’influence des intérêts économiques suisses (investissements de plusieurs milliards de francs aux Etats-Unis). Cependant le titre d’une future re­cherche devrait être formulé plus précisément. Ce qu’il faudrait analyser, ce n’est pas «la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale» mais «le Conseil fédéral et l’économie suisse». Comme le montre le Rapport Bergier, il est impossible de juger la Suisse ou le peuple suisse dans leur ensemble. Il vaudrait aussi la peine d’étudier objectivement le comportement des banques qui ont dû mener essentiellement seules les négociations avec ceux qui critiquaient l’attitude de la Suisse avant, pendant et après la guerre.
Et, last but not least, le Conseil fédéral et le Parlement devraient être vivement intéressés par une analyse approfondie des points faibles de leur stratégie afin d’être armés en vue de futures crises de même nature. Nous pensons par exemple à la politique d’information et à la collaboration entre la politique et l’économie.
A l’intention des historiens intéressés par de futures recherches, le GTHV a déposé ses archives auprès de la Bibliothèque am Guisanplatz (ancienne Bibliothèque militaire fédérale). Ces archives contiennent, outre la correspondance avec nos interlocuteurs indigènes et étrangers et toutes nos publi­ca­tions, une collection d’articles de presse suisses et américains.

A propos des membres de notre Comité

Lors de sa fondation en octobre 1998, le Comité du GTHV se composait de 14 membres:
Herbert von Arx, ancien ambassadeur; Hans-Georg Bandi, historien, professeur émérite, docteur honoris causa; Hans Rudolf Böckli, journaliste accrédité au Palais fédéral; Kurt Bolliger, commandant de corps, ancien chef des troupes aériennes puis président de la Croix-Rouge suisse; Elisabeth Bürki-Flury, architecte; Hermann Fuhrer, ancien député au Grand conseil bernois; Maurice Jaccard, avocat, ancien ministre du DFAE; Ernst F. Lüscher, professeur, biochimiste, docteur honoris causa; Virgilio Massarotti, ancien commandant de corps; Arthur Moll, commandant des troupes aériennes; Friedrich Moser, docteur en droit, avocat, ancien ambassadeur; Raymond Probst, docteur en droit, ancien secrétaire d’Etat; Markus Redli, ancien directeur de l’administration fédérale des finances puis PDG des PTT.
Au cours de nos 10 années d’activités, 12 personnes nous ont rejoints:
Bernard Dubois (déc. 98), docteur en droit, avocat, ancien chef de section à la Direction du droit international public (DFEA); Rudolf Stettler (déc. 98), avocat, ancien ministre du DFAE; Walter Hautle (mars 99), docteur en sciences économiques; Martin Burckhardt (sept. 99), ancien conseiller national bâlois; Marcel Heimo (jan. 00), docteur en sciences économiques, ancien ambassadeur; Sigmund Widmer (fév. 00), ancien maire de Zurich; Georg Gyssler (nov. 01), ingénieur EPF, ancien administrateur de la BBC Corp., USA; Pierre Languetin (fév. 03), docteur honoris causa, ancien président du directoire de la BNS; Marc Jaccard (fév. 05), docteur en droit; Jean-Christian Lambelet (oct. 05) professeur honoraire; Heinz Lutz (déc. 05), ancien membre de la direction du Crédit Suisse; Aurelio Giovannacci (déc. 05), licencié es lettres.
3 membres nous ont quittés au cours de ces 10 années pour des raisons d’âge ou de santé:
Friedrich Moser (nov. 01), Markus Redli (mai 05), Arthur Moll (mai 08).
9 autres sont décédés:
Herbert von Arx (sept. 99), Raymond Probst (mai 01), Ernst Lüscher (avril 02), Maurice Jaccard (sept. 02), Sigmund Widmer (sept. 03), Hans Rudolf Böckli (mai 05), Hermann Fuhrer (août 05), Martin Burckhardt (mars 07), Kurt Bolliger (avril 08).
Au moment de la dissolution du GTHV, le Comité était composé de:
Hans-Georg Bandi, Elisabeth Bürki-Flury, Bernard Dubois, Aurelio Giovannacci, Georg Gyssler, Walter Hautle, Marcel Heimo, Marc Jaccard, Jean-Christian Lambelet, Heinz Langenbacher, Pierre Languetin, Heinz Lutz, Vigilio Massarotti, Rudolf Stettler
Pésidents:
Heinz Langenbacher (1998)
Herbert von Arx (jan. – sept. 99)
Vice-présidents:
H.-G.Bandi, Elisabeth Bürki-Flury (oct. 99–déc. 05)
Marc Jaccard, Rudolf Stettler (jan. 06 –déc. 08)
Le Comité était constitué en majorité d’Alémaniques mais la Suisse romande et la Suisse italienne ont constamment été représentées. Cela vaut également pour nos membres et nos sympathisants dont le nombre était encore, à la fin, de 424. Le nombre croissant des décès nous obligeait constamment à prendre congé.

Conclusion

Durant nos 10 années d’activités, nous avons sans aucun doute apporté une contribution aussi nécessaire qu’instructive à l’évaluation des Rapports publiés par la CIE et financés si généreusement avec l’argent des contri­buables. Il ne fallait pas que cette montagne de papier de plus de 12 000 pages, qui sont certainement lues par un petit nombre de personnes seulement et avant tout par celles qui sont hostiles à la Suisse, demeurent dans les bibliothèques suisses et étrangères sans avoir été contestées. Et cela d’autant plus que d’autres publications d’auteurs suisses et étrangers, tel Jean Ziegler, très négatives à l’égard de la Suisse, ont fait sensation surtout en France et aux Etats-Unis. A ce propos, je voudrais regretter ici que la campagne «Présence suisse» menée par la Confédération en vue d’améliorer l’image de notre pays à l’étranger ne se soit pas intéressée aux travaux du GTHV et ait répondu négativement à nos demandes de soutien. Bien qu’aujourd’hui l’intérêt pour les Rapports Bergier ait considérablement diminué, nous espérons, je le répète, que des historiens saisiront plus tard l’occasion d’approfondir la question. Il faudra mettre à leur disposition nos publications qui montrent que le vieux principe romain «audiatur et altera pars» (l’autre partie doit être entendue) est toujours valable. C’est aussi pour cette raison que le site Internet du GTHV www.gelebte-geschichte.ch est provisoirement maintenu.
Le Comité remercie les membres du GTHV, ses sponsors et ses sympathisants de leur confiance et de leur aide et rentre dans le rang, convaincu d’avoir rempli un devoir national.    •
(Traduction Horizons et débats)

Il faut que la génération actuelle assume ses responsabilités politiques

Le 13 octobre 2001, le Times titrait: «Swiss Holocaust cash revealed to be myth», information dont l’opinion mondiale n’a guère tenu compte tellement sont tenaces les reproches incroyables et hypocrites formulés par une campagne médiatique sans précédent contre la Suisse. On sait également aujourd’hui quelles personnes se sont enrichies avec les millions extorqués aux banques suisses. Il n’y avait guère de victimes de la Shoah parmi elles.
Peu nombreux furent ceux qui, à l’époque, ont contré les attaques avec détermination, comme l’a fait le Groupe de travail Histoire vécue. Aujourd’hui, cette association met fin à ses activités par la déclaration ci-dessous. Une génération qui a défendu la Suisse avec engagement tout d’abord dans les privations, à l’époque de la Seconde Guerre mondiale, plus tard dans des fonctions politiques et civiles et encore une fois à un âge avancé passe maintenant le relais à des plus jeunes. Elle s’est opposée avec vigueur, malgré des moyens modestes, aux attaques dirigées contre la Suisse au milieu des années 1990 à propos des «fonds en déshérence».
Il est juste de dire qu’il appartient à la jeune génération de continuer à exploiter les documents rassemblés par le GTHV et d’analyser les faits liés à cet événement. Il y a là, pour les jeunes historiens, un vaste champ de recherches car les questions posées concernent moins le rôle de la Suisse pendant la Seconde Guerre mondiale – celui-ci avait déjà été étudié minutieusement par des recherches internationales qui avaient délivré à la Suisse un certificat très positif – que des questions actuelles. Et, à cet égard, il faut que la jeune génération, dans l’intérêt des citoyens, assume ses responsabilités et s’investisse en faveur de la sauvegarde du «chef-d’œuvre politique» qu’est la Suisse.

Erika Vögeli