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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2012  >  N°28, 9 juillet 2012  >  Ni rouge ni vert – mais orange [Imprimer]

Ni rouge ni vert – mais orange

Notre Europe a de l’avenir!

«Dany le Rouge est devenu l’un des meilleurs avocats du capitalisme vert: il est l’homme dont le système a besoin pour imposer ses fausses ‹solutions› à la crise. Qui mieux que lui pouvait légitimer cette opération de verdissement de l’économie? Tsarkozy parle de moraliser le capitalisme. Dany l’Orange concilie capitalisme et écologie.»

Source: Paul Ariès, Florence Leray.
Cohn-Bendit, l’imposture, p. 13

[texte intégral]

Déclaration commune à l’occasion de la première Conférence verte du lac de Constance

Pour la première fois dans notre histoire, les représentantes et représentants des partis des Verts d’Autriche, de Suisse et d’Allemagne se rencontrent pour la Conférence verte du lac de Constance. Nous le faisons au milieu d’une époque et à un endroit symbolisant «une Europe» qui est devenue depuis pas mal de temps le quotidien vécu des populations, mais qui se trouve en même temps peut-être devant un des plus grands défis depuis le milieu du siècle passé.
L’Europe se bat pour son avenir, mais l’on ne traite encore trop souvent que les symptômes au lieu de se battre contre les vraies causes. Les chefs d’Etats et de gouvernements manquent de vision, de réponse à la question: Dans quelle Europe voulons-nous vivre? Nous, les Verts ne disposons pas non plus d’un concept achevé, mais au lieu de parler de nos voisins, de leurs problèmes et des solutions, nous discutons avec eux et travaillons ensemble pour une idée européenne.
L’endroit n’a pas été choisi au hasard. Souvent, un regard vers le petit ensemble aide à comprendre le grand. Qu’est-ce que l’Europe peut apprendre de l’espace du lac de Constance? La coopération par-dessus les frontières et la solidarité sont une évidence pour les gens vivant autour du troisième plus grand lac d’Europe dans le triangle de trois pays soit l’Allemagne – l’Autriche – la Suisse. Une évidence qui est malheureusement loin d’être la règle en Europe.

Eliminer les frontières au lieu d’ériger de nouvelles barrières

Actuellement, les gouvernements d’Allemagne et d’Autriche essaient même de refermer les frontières ouvertes. Un des acquis centraux de l’intégration européenne de créer avec l’Accord de Schengen un espace sans frontières au sein de l’Europe, qui comprend avec la Suisse un voisin de l’Union européenne, devrait être renationalisé. Cela ne signifierait rien d’autre que la réinstallation des barrières entre les voisins. Nous les Verts nous refusons résolument ces projets, pour nous, une Europe sans frontières signifie aussi qu’on ne doit pas ériger une forteresse à ses frontières extérieures. Nous avons besoin d’une politique d’asile commune qui mérite son nom. Elle devra s’orienter d’après les principes d’humanité, de légalité, d’une répartition équitable des réfugiés dans les Etats européens et d’un respect absolu des droits humains.

Renouveler l’Europe de manière écologique et sociale: le «Green New Deal»

Avec un «Green New Deal» à l’échelle européenne, nous les Verts voulons penser et résoudre ensemble les crises de l’Europe, car seul un renouvellement écologique et social peut résoudre les crises financière, économique, climatique et la question de la justice, et placer l’Europe durablement sur la voie du succès.

Reconquérir le primat de la politique

Il faut agir de manière cohérente pour combattre l’évasion fiscale et mettre un terme aux affaires financières douteuses. Les responsables de la crise financière doivent enfin être associés aux coûts de la crise. C’est seulement en commun que les défis d’une régulation cohérente et efficace du marché financier peuvent être imposés pour fermer les portes de sortie, pour imposer des impôts équitables et pour servir en conséquence le bien commun. Pour cette raison la politique doit reconquérir la souveraineté sur l’économie et les marchés financiers. Nous avons besoin de règlements clairs pour les marchés financiers qui trop souvent privatisent les bénéfices tout en nationalisant les dettes. Au centre se trouve dans ce contexte une taxe sur les transactions financières qui doit vite être introduite à l’échelle européenne. Tant que des Etats particuliers bloquent dans cette question, les Etats qui veulent introduire une taxe de large envergure sur la spéculation doivent aller de l’avant. Ensuite, une taxe sur les transactions financières sur la base de la proposition de la Commission dans le cadre de la coopération renforcée au sein de l’UE doit être lancée le plus vite possible.

Une économie verte

Le projet de la transformation écologique de notre système économique est le défi par-dessus les frontières et les générations. La gestion de l’économie qui nous a conduits dans la crise ne nous en sortira certainement pas. Dans la reconstruction, il ne s’agit cependant pas seulement d’une transformation de l’économie. Nous envisageons également un renouvellement social. Il est également nécessaire du point de vue économique pour permettre une reconstruction vers un système économique durable.
Un tournant écologique vert à l’échelle européenne, donc un changement conséquent vers les énergies renouvelables telles que l’énergie solaire, éolienne, hydraulique ou la biomasse et une révolution dans le domaine de l’efficience énergétique en sont les piliers décisifs. Ainsi que nous les Verts avons lutté pendant des décennies pour la sortie de l’énergie nucléaire par-dessus les frontières et qu’elle est maintenant décidée en Allemagne et en Suisse, ainsi nous travaillons par-dessus les frontières pour la reconstruction de notre ravitaillement en énergie par des solutions décentralisées qui, dans leur totalité, rendront également superflues les centrales d’énergie fossiles. La région du lac de Constance peut aller de l’avant en s’engageant pour plus d’efficience grâce à la technique moderne, également de provenance régionale, et elle peut arriver à couvrir le besoin en électricité par les énergies renouvelables.
Beaucoup d’entreprises sont aujourd’hui déjà plus avancées que leurs gouvernements et elles ont reconnu la chance économique qui se trouve dans cette reconstruction. Nous voulons les aider avec des conditions-cadre fiables afin qu’elles puissent investir dans le développement de produits et de services innovateurs, d’une haute efficience et ménageant les ressources. C’est bon pour le climat et pour le marché du travail.
Il est clair, pour nous les Verts, qu’une telle reconstruction de la société et de l’économie ne marche qu’avec une augmentation du travail en commun, en renforçant les structures démocratiques et non pas en les affaiblissant. La Suisse montre comment, avec la démocratie directe, on fait avancer des changements, l’Allemagne et l’Autriche ont encore du retard à combler dans ce domaine-là. Pour cette raison, nous luttons ensemble pour un changement de la culture politique, pour davantage de transparence, de participation des citoyens et des citoyennes.
Dans la région du lac de Constance, à beaucoup d’endroits, se dessine cette image d’une Europe telle que nous l’imaginons. Il y a longtemps que le lac n’est plus une frontière ou une simple voie de transport, mais un réservoir précieux d’eau potable pour tous les voisins, l’espace vital et de protection pour de nombreuses espèces d’animaux et de plantes, un aimant pour le tourisme et un lien entre les rives. Il en est issu une identité régionale et un sentiment de responsabilité commun qui sont depuis longtemps aussi importants que les codes internationaux des plaques d’immatriculation.
Naturellement, il y a encore des points de vue différents ou des conflits d’intérêts sur des questions particulières. Mais cela n’est pas un phénomène d’(anciennes) régions frontalières. Nous les Verts sommes persuadés que la meilleure manière d’agir est de chercher ensemble des solutions. Pour cette raison, nous voulons faire de la Conférence du lac de Constance un endroit régulier d’échange entre les Verts d’Autriche, de Suisse et d’Allemagne, et nous invitons d’ores et déjà à continuer notre discussion en 2013 en Autriche.
Constance, le 22 juin 2012

Source: www.gruene.de/fileadmin/user_upload/Dokumente/20120622_Bodensee-erklaerung.pdf 
(Traduction Horizons et débats)