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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°6, 11 fevrier 2008  >  Pour que le droit à l’alimentation ne reste pas un vœu pieux [Imprimer]

Pour que le droit à l’alimentation ne reste pas un vœu pieux

par Ursula Richner, pasteur, Zurich

Du 10 février au 23 mars, c’est le carême ou le temps de la Passion, dans le calendrier ecclésiastique.
Depuis bien des années, c’est pour les deux confessions la période où les paroissiens se souviennent non seulement de l’histoire de la passion du Christ, mais envisagent aussi les souffrances de notre monde. Depuis 1969, Pain pour le prochain (protestant) et Action de Carême (catholique) mettent au point une campagne œcuménique sur les questions du développement. Depuis 1994, Etre ­partenaires (catholiques chrétiens) y coopère aussi. Cette forme de coopération œcuménique est unique en Suisse. Ce ne sont pas les différences dans l’enseignement et dans la théologie au sein des églises qui sont importantes, mais ce qui compte, c’est leur engagement commun en faveur de la solidarité et de la justice universelle.
Cette année la campagne porte sur le «Droit à l’alimentation» avec, en sous-titre, «la volonté politique de la Suisse à l’épreuve».
La demande pour le pain quotidien qui figure dans la prière du «Notre Père» ne doit pas devenir une formule vide de sens. Si nous autres, habitants du riche Occident, prions pour recevoir le pain quotidien, cela nous préoccupera aussi que sur notre terre, il y ait quotidiennement des millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui souffrent de la faim ou même qui en meurent.
Le droit à l’alimentation est un Droit de l’homme. Jean Ziegler, rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation, déclare: «Un enfant qui meurt de faim aujourd’hui, est un enfant assassiné». La faim de l’enfant, n’est pas simplement un destin aveugle. Ziegler nous rappelle notre responsabilité: La cause de la faim, c’est la répartition injuste et scandaleuse des biens de ce monde.
L’Agenda 2008, envoyé à tous les ménages par les paroisses, rappelle cela au lecteur, à travers des contributions quotidiennes. Nous pouvons y lire des textes de personnes qui s’engagent pour leur droit à l’alimentation au Brésil, en Indonésie, au Burkina Faso, en Inde, en Afrique du Sud, au Guatemala et au Congo. Le mouvement des «sans-terres», des communautés de paysans et de paysannes, des réformes agraires, des méthodes de culture durables, des rapports commerciaux équitables sont absolument néces­saires. L’Agenda nous apprend la manière dont les projets des églises soutiennent les paysans et les pêcheurs pour mener à bien leurs initiatives en faveur de la sécurité alimentaire et comment nous aussi, nous pouvons soutenir ces projets par un apport financier.
Si nous profitons des quarante jours du Carême pour nous occuper un tant soit peu – à l’aide de l’Agenda œcuménique – de la faim dans le monde, et pour faire face à notre co-responsabilité, nous aurons développé jusqu’à Pâques une conscience plus éveillée pour reconnaître les injustices, et chaque citoyen saura mieux comment il peut s’engager activement en faveur d’une vie commune plus juste pour que le droit à l’alimentation ne reste pas un vœu pieux.
PS. A toute personne désirant creuser le problème de la faim du monde, nous recommandons l’ouvrage de Jean Ziegler intitulé «La faim dans le monde expliquée à mon fils». Ce petit livre de 62 pages s’adresse aussi aux adolescents – c’est une introduction approfondie pour comprendre les tenants et aboutissants de notre système économique qui produit la faim.     •

Du droit des peuples jusqu’aux procédés mafieux

France

Les parlementaires français, par leur vote du lundi 4 février 2008, en Congrès à ­Versailles, se sont autorisés à modifier la Constitution française afin de s’autoriser à adopter le traité dit de Lisbonne par leurs votes ultérieurs à l’Assemblée nationale et au Sénat.
L’opération a été menée contre la volonté du Peuple, sous un simulacre de légitimité.
En effet, le Peuple français, le 29 mai 2005, a rejeté un projet similaire, par référendum et à une très large majorité.
Les votes ainsi réalisés par les parlementaires français, ratifient le Traité de Lisbonne et confirment l’abandon et le transfert de souveraineté de la France à l’Europe.
Cette procédure constitue un hold-up sur la démocratie. De ce fait, l’Europe se transforme ainsi en complice et en receleur du butin. Voici donc les procédés mafieux officiellement intégrés à l’Europe!
Comment les parlementaires qui ont bafoué le Droit français, en bafouant le droit du Peuple à sa souveraineté, pourront-ils désormais parler au nom du droit?
Comment l’Europe qui se constitue par le détournement du droit d’un de ses Etats-membres, pourra-t-elle désormais parler au nom du droit?
Le seul droit auquel l’Europe du Traité de Lisbonne pourra donc désormais se référer, n’est-il pas le seul droit du plus fort?
Ce droit du plus fort n’est-il pas contraire au droit revendiqué par les véritables démocraties?
Ce droit du plus fort n’est-il pas contraire au droit des peuples à s’épanouir dans une plus grande solidarité et une plus grande fraternité?
Ce droit du plus fort n’est-il pas le signe du totalitarisme?
En réalité, les parlementaires français et les dirigeants européens, en détournant le droit du Peuple français à sa souveraineté, viennent de légitimer son combat à reprendre son indépendance, le moment venu, lorsque la France retrouvera des représentants dignes d’elle.
Ce retour légitime de la France à sa souveraineté sera sans condition! Ainsi le signal pourra-t-il être donné! …
Ainsi les peuples bafoués pourront-ils se ressaisir, se libérer et construire une Europe confédérale; une Europe d’Etats-nations souverains et de peuples mutuellement solidaires.

Gérard Privat, Président d’Avenir Solidaire