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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°40, 19 octobre 2009  >  La Suisse vue par deux artistes allemands [Imprimer]

La Suisse vue par deux artistes allemands

rb. Qu’il y ait des politiciens allemands qui attaquent la Suisse n’est pas représentatif pour la population en Allemagne. Il y a des citoyens allemands qui en ont honte et en sont profondément désolés. Le dialogue entre les citoyens, en toute égalité, fonctionne en général très bien entre les deux pays.
De cela témoigne la série de timbres-poste spéciaux suisse «La Suisse vue par des artistes étrangers». Le duo d’artistes berlinois, Kuno Ebert et Katja Dengel, ont réalisé quatre timbres-poste à ce sujet. Ils ont articulé leur création autour des divers stades d’évolution d’une fleur rouge et blanche, dont le cœur évoque la croix suisse. Les timbres reproduisent également un extrait d’un poème de Friedrich Schiller, que le poète a envoyé à son ami lors de la première de son œuvre dramatique «Guillaume Tell» (cf. encadré). Sur chacun des quatre timbres-poste à valeur différente une partie du texte est mise en exergue et donne ainsi aux timbres en plus du texte expressif une note artistique:
•    Se suffisant à lui-même et n’enviant pas le bien d’autrui (timbre de 1 franc)
•    Rejette le joung qu’il porte sans le mériter (timbre de 85 centimes)
•    Et qu’alors, même dans sa colère, il respecte l’humanité (timbre de 1.30 franc)
•    Se modère dans le bonheur, au sein de la victoire (timbre de 1.80 franc)
Le magazine philatélique «La Loupe» 3/2009 retranscrit le poème entier de cette série de timbres réussie. Schiller l’a rédigé en 1804. La première partie du poème se réfère à la révolution française et s’oppose à la guerre. Dans la deuxième partie il parle du droit à une autodéfense modérée et à l’indépendance, telles que la Suisse les vit dans une longue tradition; pour Schiller le pendant de la guerre. Pour Kuno Ebert aussi bien que pour le poète Friedrich Schiller les termes «autodéfense», «indépendance», «humanité» et «modestie» s’associent à la Suisse.
La création réussie de ces nouveaux timbres-poste montre clairement ce que des sondages en Allemagne confirment depuis longtemps: Le peuple allemand est contre tout engagement guerrier et aspire comme tous les peuples du monde à l’indépendance et la paix. Pas mal de pays de ce monde espèrent, eux aussi, pouvoir vivre la liberté et l’indépendance. La Suisse avec sa longue tradition et son système politique de démocratie directe leur est modèle. Il faut réunir les forces, il s’agit de maintenir les acquis positifs et de rendre possible que la paix devienne réalité pour chaque être humain.     •

Source: La Loupe, 3/2009

Guillaume Tell

Quand des forces brutales se divisent pour se combattre,
et qu’une aveugle fureur attise les flammes de la guerre;
quand la voix de la justice se perd
dans la lutte des partis déchainés;
quand tous les vices s’affranchissent sans pudeur;
quand la licence impudente s’attaque aux choses saintes,
et détache l’ancre qui retient les Etats …
alors il n’y a pas de place pour les chants joyeux.

Mais quand un peuple pieux, qui garde paisiblement ses troupeaux,
se suffisant à lui-même et n’enviant pas le bien d’autrui,
rejette le joung qu’il porte sans le mériter,
et qu’alors, même dans sa colère, il respecte l’humanité,
et se modère dans le bonheur, au sein de la victoire …
c’est là une gloire immortelle,
digne des chants du poète, et telle est l’image
que je puis aujourd’hui te montrer avec joie:
tu la connais, car toute grandeur t’appartient.

Friedrich Schiller, l’auteur de ces vers, a rendu hommage à la Suisse et sa culture en tant qu’Allemand en créant «Guillaume Tell». Dans n’importe quel pays, le nom de Guillaume Tell fait immédiatement penser à la Suisse. Il a ainsi contribué à faire connaître l’histoire de ce pays dans le monde entier. Cette année on fête d’ailleurs son 250e anniversaire. La création de ces timbres-poste montre à quel point ses idées sont toujours actuelles.