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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2008  >  N°52, 29 décembre 2008  >  Swissaid: «Un tubercule a poussé contre la faim» [Imprimer]

Swissaid: «Un tubercule a poussé contre la faim»

Les problèmes qui se posent aux êtres humains dans le monde entier dans le domaine de l’alimentation sont graves et leur solution nous met devant de grands défis politiques et économiques. Un point de départ orienté vers l’avenir pour résoudre ces problèmes se montre dans le Rapport sur l’agriculture mondiale supposant que les structures d’agriculture paysanne sont «la meilleure garantie de la sécurité alimentaire locale et de la souveraineté alimentaire nationale et régionale». Depuis un certain temps, beaucoup d’organisations d’entraide considèrent justement le renforcement des structures de l’agriculture paysanne comme point de départ de leur travail. Ainsi la Fondation suisse pour la coopération au développement (Swissaid), qui est active de manière bénéfique déjà depuis 1948 dans la coopération au développement dans neuf pays. A ce sujet le rapport suivant d’un responsable de Swissaid de Virgen de las Nieves au pied des Andes (Equateur) à propos de l’année de la pomme de terre de l’ONU:
«Grâce à la culture de variétés tradition­nelles de pommes de terre, des paysans équatoriens vivant au pied des Andes se libèrent d’anciennes dépendances et redeviennent maîtres de leur alimentation. [...]
Sur l’une des petites parcelles, on nous montre comment planter des pommes de terre. Sur une autre, juste à côté, comment les récolter. Toutes les phases intermédiaires sont également présentées: labourage du sol à la main, ajout d’engrais naturels et arrachage des plants. En exclusivité pour notre caméra, les villageois tissent un «troje», un récipient en corde, paille et herbe dans lequel les
pommes de terre peuvent être stockées pendant des mois à l’abri des intempéries et de la sécheresse.
Quel est le rapport avec Swissaid? Ces campesinos ne perpétuent-ils pas simplement ce que leurs ancêtres font depuis des siècles au pied des Andes? Oui et non. Pendant plusieurs décennies, ces petits paysans ont été contraints d’utiliser de nouvelles variétés issues de semences sélectionnées. Pour que les promesses de rendement accru soient tenues, ils ont dû utiliser des engrais chimiques, des herbicides et des insecticides. Les nouvelles variétés étaient plus vulnérables à des conditions climatiques extrêmes, fréquentes à une altitude de plus de 3000 m. En outre, ces pommes de terre étaient plus difficiles à conserver. Les paysans ont commencé à s’appauvrir, car la méthode était coûteuse.

Un nouvel espoir naît

C’est alors qu’ils entendent parler de Swissaid. Après avoir analysé la situation, notre fondation et la commune parviennent à la conclusion suivante: le meilleur moyen d’avancer est de revenir en arrière. Les paysans ont repris leurs anciennes variétés, dont certaines résistent au gel et peuvent être cultivées jusqu’à 4200 m d’altitude. Ils ont recommencé à utiliser de l’engrais organique, des déchets végétaux et le fumier des animaux domestiques. Ils se sont remis à cultiver différentes sortes de pommes de terre.
Aujourd’hui, Washington Cuji, responsable de l’agriculture au village, est en mesure de nous présenter 20 variétés de
pommes de terre issues de plants bio, toutes cultivées dans la commune et de qualité irréprochable. Grâce à la diversification, le
risque de mauvaise récolte est nettement diminué. L’argent peut être utilisé pour d’autres besoins urgents et n’est plus consacré exclusivement à l’alimentation. Lentement mais sûrement, les habitants de Virgen de las Nieves s’ouvrent à de nouvelles perspectives.»    •

Source: Edition du Monde de Swissaid, janvier 2008