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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°41, 17 octobre 2011  >  Le Premier ministre russe Poutine dessine les contours d’une Union eurasienne [Imprimer]

Le Premier ministre russe Poutine dessine les contours d’une Union eurasienne

hd. Dans un article du quotidien russe «Izvestia» paru le 3 octobre intitulé «Le nouveau projet d’intégration pour l’Eurasie – un avenir qui naît aujourd’hui», le Premier ministre et candidat à l’élection présidentielle Vladimir Poutine a annoncé la création d’une Union eurasienne – «la partie future d’une Grande Europe et lien entre l’UE et la région Asie-Pacifique».
Poutine se consacre dans son article au projet d’un espace économique unifié, qui doit débuter le 1er janvier 2012 et aboutir à une Union eurasienne, «dans une partie d’une Grande Europe, unie par des valeurs communes de liberté et de démocratie, tout comme par les lois du marché».
Poutine a proposé que «l’Union eurasienne soit conçue comme un modèle d’union supranationale puissante, capable de devenir l’un des pôles du monde contemporain tout en servant de lien efficace entre l’Europe et la région dynamique d’Asie-Pacifique.»
Le Premier ministre souligne qu’«il ne s’agit pas de restituer d’une manière ou d’une autre l’Union Soviétique», qualifiant ce genre de tentative de «naïve». L’Union eurasienne serait un projet ouvert. Le fait d’y adhérer ne serait pas une contradiction au «choix européen» d’autres pays.
Le chef du gouvernement russe déclare: «Nous proposons le modèle d’une union supranationale forte capable de former l’un des pôles du monde actuel». «Sur la base de l’Union douanière et de l’espace économique commun, on doit passer par une coordination étroite de la politique économique et monétaire et édifier une Union économique à part entière […] Ceci est un projet ouvert et d’autres partenaires y sont les bienvenus.»
Dans la première étape de construction d’une telle Union – l’espace économique commun, trois pays, la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie sont représentés.
Poutine écrit: «Parallèlement, le cercle des membres de l’Union douanière et de l’espace économique commun (EEE) s’élargira progressivement grâce à l’implication complète du Kirghizistan et du Tadjikistan.» Il continue: «Nous ne nous arrêterons pas là et nous fixons un objectif plus ambitieux – celui de conférer une nouvelle dimension, plus élevée, à l’intégration dans une Union eurasienne.»
Poutine considère l’espace économique commun comme «un jalon historique pas seulement pour nos trois pays, mais aussi pour tous les Etats de l’espace postsoviétique».
Le premier juillet de cette année, les pays participants ont démarré le projet de l’union douanière et supprimé le contrôle sur le flux des marchandises aux frontières. La création d’un espace économique commun permettrait «de créer un marché immense avec plus de 165 millions de consommateurs, une législation unifiée et un libre mouvement du capital, des prestations de services et des forces de travail».
Le Premier Ministre promet que les citoyens des pays membres de l’espace économique commun pourraient «choisir sans aucune limitation où ils veulent vivre, faire une formation et travailler».
Poutine souligne en outre que l’espace économique commun serait utile à la vie des affaires. Les entreprises obtiendraient accès à de «nouveaux marchés dynamiques» et pourraient de plus espérer des commandes d’Etat de tous les Etats membres. Le fait que des entreprises pourraient se faire enregistrer librement dans chaque pays membre «conduirait à une compétition dans la juridiction et à une simplification du processus bureaucratique dans chaque pays membre.»
L’union douanière, et à l’avenir aussi l’Union eurasienne, doivent devenir des participants au dialogue avec l’UE. «Outre les avantages économiques évidents, l’adhésion à l’Union eurasienne permettra à chacun de ses membres de s’intégrer plus rapidement et sur des positions plus fortes dans l’Europe.
De plus, le système de partenariat économique logique et équilibré entre l’Union eurasienne et l’UE sera capable de créer les conditions réelles d’un changement de configuration géopolitique et géoéconomique de l’ensemble du continent. Ceci aurait sans aucun doute un effet global positif.»
Poutine déclare que la crise globale de 2008 avait un caractère structurel. Aujourd’hui encore, nous observons des rechutes aiguës. La racine du problème se situe dans les inégalités globales qui se sont accumulées.»
Le Premier ministre russe écrit: «Une issue pourrait être la formulation de positions communes ‹d’en bas›.» «Au début, cela doit se dérouler à l’intérieur des structures créées régionalement – UE, Alena, Apec, Asean etc. – et après par la voie du dialogue entre elles. A partir justement de ces ‹briques d’intégration›, un caractère plus stable de l’économie mondiale peut être créé.»    •

Source: Ria Novosti du 4/10/11, Russland heute du 6/10/11
(Traduction Horizons et débats)