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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°7, 22 février 2010  >  Une voie qui correspond aux traditions de politique pacifique de la Suisse [Imprimer]

Il n’y a plus beaucoup d’Etats sur le continent eurasien, entre l’Atlantique et la frontière occidentale de la Fédération russe, qui ne sont pas membres de l’OTAN. L’un d’entre eux, dans la partie occidentale de l’Europe, est la Suisse neutre. Elle est cependant, tout comme la plus tout à fait neutre Autriche, membre du programme de l’OTAN «Partenariat pour la Paix» (PpP). Une notion positivement chargée, pour ainsi dire le fromage avec lequel on attrape les souris, après la fin du conflit Est-Ouest. Le but véritable de ce programme est cependant de repousser définitivement l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) en tant que convention régionale dans l’esprit de la Charte des Nations Unies ainsi que l’ONU en général, au profit d’une architecture de sécurité ayant pour slogan «Global NATO».
A côté des 28 membres à part entière, 27 autres pays agissent actuellement ensemble avec l’OTAN dans diverses formations qui, tout comme le programme PpP, s’appellent entre autre «Contact Countries» et «Istanbul Cooperation Initiative». S’y ajoutent d’autres Etats parmi les 40 pays qui ont envoyé des troupes en Afghanistan. Si la Suisse participe maintenant au financement d’un fonds de l’OTAN, elle soutient de fait, qu’elle le veuille ou non, les plans visant à marginaliser l’ONU. De plus, il ne s’agit pas en Afghanistan de poursuivre des objectifs de reconstruction (postulés uniquement à titre de légitimation), mais plutôt de maintenir le point d’appui des Etats-Unis, pour donner plus de liberté à leur force de frappe afin qu’ils puissent mieux poursuivre leurs buts géopolitiques en Asie centrale. Par conséquent, je conseille à la Suisse une voie qui corresponde à ses traditions de politique pacifique.

Jochen Scholz, ancien lieutenant-colonel, Berlin