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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°44, 15 novembre 2010  >  Pallier la diminution du nombre des cabinets médicaux en créant des cabinets de groupe sous forme de coopérative [Imprimer]

Pallier la diminution du nombre des cabinets médicaux en créant des cabinets de groupe sous forme de coopérative

par Hansruedi Kugler

hd. Il y a deux mois environ, l’Office fédéral de la santé publique (OFSP) attira l’attention sur le fait que dans les années à venir 30% des cabinets médicaux disparaîtront à la campagne, car les jeunes médecins ne veulent plus les reprendre. Cela aura des conséquences graves sur l’approvisionnement sanitaire de la population rurale et conduira à une perte de la qualité de vie si l’on ne prend pas des mesures appropriées pour y remédier. Les initiatives prises par des citoyens particuliers sont souvent les plus efficaces, qui conduisent souvent à des solutions pragmatiques. Il en est ainsi de l’idée de créer un cabinet médical de groupe sous forme de coopérative, qui doit voir le jour à Ebnat-Kappel dans le Toggenburg (SG), et ceci afin de pallier à la diminution pronostiquée des cabinets médicaux.

La coopérative du cabinet médical de groupe d’Ebnat Kappel a présenté le 21 octobre son projet à l’hôtel Kapplerhof. Sur 400 mètres carrés, un cabinet flexible pour plusieurs médecins généralistes et spécialistes doit être créé. Le village y montre beaucoup d’intérêt, plus de 100 personnes sont venues à la soirée informative.
On prédit pour toute la Suisse une pénurie de médecins de famille. Les jeunes médecins préfèrent travailler en équipe et en outre, beaucoup de femmes à temps partiel. De plus, toujours moins de jeunes médecins sont prêts à acheter un cabinet et à faire des dettes pour reprendre ou se procurer des appareils médicaux devenant toujours plus chers tels que des appareils de radiographie et d’échographie.
C’est pourquoi, à Ebnat-Kappel aussi, selon l’analyse d’un groupe de travail constitué par l’inspectrice scolaire Judith Rütsche et l’ancien membre du conseil municipal Emil Aerne, il est de plus en plus difficile de vendre un cabinet médical. Depuis six ans, ils s’occupent de cette question. Les départs à la retraite de Ueli Frey en 2011 et d’Andreas Rohner en 2016 ont motivé aussi le conseil municipal à traiter le sujet de l’approvisionnement médical de base dans les objectifs de la législature.
Un dialogue intensif entre la coopérative et le conseil municipal, en particulier sur l’emplacement, a été amorcé.

Cabinet flexible apte au développement

Avec la création de la coopérative du cabinet médical de groupe, le groupe de travail a maintenant défini son objectif: sur 400 mètres carrés, un cabinet médical de groupe doit voir le jour au centre d’Ebnat-Kappel. Il doit pouvoir être utilisé de manière aussi flexible que possible, par des médecins travaillant à plein temps ou à temps partiel, par des généra­listes et des spécialistes ainsi que par des kinésithérapeutes ou Spitex. Pour ceux-ci, le cabinet de groupe offre beaucoup d’avantages: pas de risques financiers élevés, utilisation commune du laboratoire et des appareils, le cas échéant travail en équipe, organisation simplifiée des remplacements et travail à temps partiel et avant tout une solution centrale pour le cabinet des consultations du service des urgences.

Le médecin de famille reste médecin de famille

Pour les patients, la relation avec le médecin ne devra pas changer: Chacun garde son médecin de famille, selon l’idée de la coopérative. La coopérative a de manière assurée déjà son premier médecin pour le cabinet de groupe. C’est Andreas Rohner, qui transfèrera son cabinet d’Ebnat-Kappel au cabinet de groupe encore avant son départ à la retraite. Avec lui, environ un tiers des 400 mètres carrés sera occupé. En commun avec un médecin travaillant à temps partiel, cela ferait à peu près la moitié.
Rohner pense qu’au cas où on ne trouverait aucune personne intéressée jusqu’à la construction du projet, on pourrait sans problème louer la deuxième partie du cabinet comme appartement. Cependant, les pièces seront aménagées de telle sorte qu’elles pourront être à tout moment transformées avec peu d’investissement en pièces de cabinet. Judith Rütsche déclare que la coopérative ne veut pas concurrencer les autres cabinets. Donc ni le cabinet de groupe de Michaela Signer et Adelheid Hettich conduit à titre privé (toutes deux travaillent aussi à l’hôpital cantonal) ni celui de Christoph Lanz, dont on ne connaît pas, pour cause de congés, les intentions futures. Pour chaque règlement de succession ou de cession, le cabinet de groupe est certainement une option attractive pour les médecins.

Il manque encore 200 000 francs

Si ce cabinet de groupe était réalisé, ce serait une première en Suisse. Certes, il existe une quantité de cabinets de groupe en tant qu’union de médecins ou de centres de soins des assurances-maladie. Cependant, une co­opérative en tant que responsable administrative constituerait une nouveauté. Emil Aerne pense que le financement est ici le moindre problème.
Une banque soutient totalement la coopérative et des personnes privées se sont engagées déjà généreusement pour l’obtention de parts sociales. Pour la réalisation de ce projet, il manque actuellement encore environ 200 000 francs, qui pourraient être acquis sous forme de parts sociales ou d’emprunt sans intérêts. L’idée de la coopérative a rencontré une grande sympathie de la part des auditeurs: Le cabinet de groupe appartient ainsi à la communauté villageoise, et non pas à une assurance et n’est pas livré non plus à l’humeur des politiciens comme pour les hôpitaux.

Où installer le cabinet?

L’emplacement du futur cabinet n’est pas encore clair. Le plus probable, c’est qu’il occupera une partie du lotissement du centre planifié, c’est-à-dire entre le kiosque et la vieille pharmacie, parce que là, aucun plan de construction n’est présenté jusqu’alors, mais Emil Aerne souligne que rien n’est encore décidé. Le cabinet de groupe est aussi pensable à d’autres endroits.
Selon Aerne, il n’est pas envisageable d’intégrer le cabinet dans l’agrandissement de la résidence pour les personnes âgées Gill, car les 200 mètres carrés proposés ne sont pas suffisants. Emil Aerne ajoute que lors de la réunion préalable du 15 novembre et au plus tard lors de l’assemblée communale du 24 novembre, on espère pouvoir en dire plus sur le lieu.    •

Source: St. Galler Tagblatt du 23/10/10
(Traduction Horizons et débats)