Autriche – la suppression du service militaire obligatoire signifie la création d’une armée de grande puissance européenne«… voulue avec force par les élites régnantes allemandes»hep. Lors de sondages auprès des citoyens la réponse est claire: Il faut préserver la neutralité. Plusieurs centaines de personnes ont soutenu en peu de temps une lettre ouverte du «Solidarwerkstatt» [atelier solidaire] qui enjoint les conseillers nationaux d’empêcher la participation de l’Autriche aux groupes de combat de l’UE («EU-Battlegroups»). La réaction: mutisme – pas un seul des 183 conseillers nationaux n’a eu le courage de s’opposer à la participation à ces troupes de combat européennes. Fonctionnaires syndicaux contre décisions du syndicatCe qui est particulièrement décevant, c’est le silence des représentants de la Fédération syndicale autrichienne (ÖGB) au Parlement. Le dernier congrès de la Fédération s’était prononcé clairement contre la participation de l’Autriche à ces groupes de combat, ces derniers étant incompatibles avec la notion de neutralité ancrée dans la Constitution autrichienne. Mais pas un seul des fonctionnaires syndicaux au Conseil national ne se sent tenu de respecter les décisions du congrès. Il semble bien que le souci de sa carrière et la discipline de parti prennent le pas sur la Constitution et les décisions des militants. D’un côté le nouveau programme de l’ÖGB s’exprime avec véhémence contre la participation de l’Autriche à la militarisation de l’UE. Mais en même temps, on a supprimé la neutralité perpétuelle de l’Autriche. Le comportement des représentants au Conseil national démontre bien que ceux, qui d’entrée avaient vu que ces belles paroles n’étaient que de la poudre aux yeux pour mieux cacher l’abandon de la neutralité, avaient raison. Les «pacifistes» du parti des Verts se prononcent pour une armée européenne et contre la neutralitéLe silence des parlementaires écologistes laisse aussi rêveur: ces pacifistes d’autrefois accordent maintenant leur soutien inconditionnel à la militarisation de l’UE. Ce n’est toutefois pas très surprenant: déjà en 2004, le chef des Verts, Alexander Van der Bellen, s’était déclaré en faveur d’interventions des groupes de combat de l’UE, même sans mandat de l’ONU (Falter du 1/12/04). Le comité national des Verts modifia sa ligne politique la même année où les ministres militaires des pays de l’UE mirent en place l’idée de groupes de combat. Cela implique l’abandon de la neutralité en faveur de la mise en place d’une armée européenne centralisée. Curieusement, cette prise de position des Verts va dans le même sens que la politique européenne du FPÖ. En particulier, Peter Pilz1 et Andreas Mölzer2 se sont prononcés à plusieurs reprises pour la fin de la neutralité en faveur d’une armée européenne centralisée. Les groupes de combat sont un pas décisif dans la mise en place d’une armée de grande puissance européenne voulue essentiellement par les élites politiques allemandes.3 La neutralité, c’est l’avenirDans la mesure où nous voulons vivre en paix à l’avenir, la neutralité, c’est l’avenir. Toutefois, Karas se trompe. Ce n’est pas la neutralité qui est une «conception du XIXe siècle», mais bien la tentative des grandes puissances européennes de renouer avec leur funeste passé colonial sous le couvert de l’UE et à l’aide de leurs troupes. La neutralité, c’est l’engagement de ne pas participer à des guerres, ni à des organisations qui les préparent et les mènent. C’est l’engagement de renoncer à la violence pour imposer ses propres intérêts dans les relations internationales. Particulièrement pour les petits pays, c’est une chance de pouvoir éviter les compromissions avec les grands pays et conclure des alliances avec d’autres pays neutres pour régler de façon pacifique les difficultés rencontrées et s’opposer aux velléités guerrières des grands Etats. La neutralité, c’est le garant d’un avenir pacifique. C’est le peuple qui doit mener ce combat, étant donné que nos représentants au Conseil national nous font défaut, n’ayant pas le courage de prendre position. • Source: WERKSTATT-Blatt 4/2010 1 Peter Pilz (Verts): «Nous voulons dans l’UE une armée commune avec un ministre de la Défense commun […]. Ainsi la neutralité sera remplacée» («Standard» du 9/10/07) La neutralité au lieu d’une armée de métier et de troupes de combat européennes!Une nouvelle plate-forme a été forméeLes élites politiques veulent que l’Autriche participe corps et âme à la militarisation de l’UE, c’est le fond du débat sur l’armée de métier. Les récentes déclarations du maire de Vienne Häupl montrent aussi qu’au cours de la suppression du service militaire obligatoire planifiée actuellement, il ne s’agit pas d’une étape vers la paix et le désarmement, mais à la suppression de la neutralité par la porte arrière. Le projet de la création d’une armée de métier coopérant étroitement avec l’UE concernant la recherche, la formation, les capacités des hélicoptères et des avions de transport stratégique, sont fondamentalement incompatibles avec la neutralité. Il s’agit d’une projection mondiale de la puissance militaire pour «préserver l’accès aux ressources naturelles et les voies de libre-échange» (selon l’agence européenne EU-ISS). Une armée de milice y apparaît gênante. Une armée de métier, cependant, peut être détachée immédiatement, sans traces de débats. Les cercueils qui reviennent peuvent être considérés comme «risque professionnel». Afin de faire de la résistance contre ce développement la plate-forme «neutralité au lieu d’une armée de métier et de troupes de combat européen» s’est créée récemment. La plate-forme cherche à gagner les hommes qui considèrent nécessaire une armée de défense pour sauvegarder la neutralité, mais aussi les hommes qui soutiennent en principe une abolition de l’armée autrichienne. La plate-forme veut les convaincre à devenir actifs maintenant. Se défendre contre cette attaque sur la neutralité est presque considéré comme condition préalable pour que le peuple autrichien, étant souverain, puisse répondre lui-même à cette question. Source: WERKSTATT-Blatt 4/2010 A l’invitation du «Solidarwerkstatt Österreich» et des «Syndicalistes contre l’énergie nucléaire et la guerre» a été fondée le 13 février à Linz une plate-forme «Neutralité au lieu d’une armée de métier et de troupes de combat européennes». Nous mettrons tout en œuvre pour trouver des soutiens.
Plate-forme: «Neutralité au lieu d’une armée de métier et de troupes de combat de l’UE»La mise en place d’une armée de métier conduirait l’Autriche à participer à la militarisation de l’UE et à sa politique belliciste. Ceci n’augmenterait pas la sécurité du pays. Bien au contraire: l’Autriche participerait alors à des interventions guerrières et de ce fait deviendrait elle-même une cible. Contacts: Solidarwerkstatt, Waltherstr. 15, A-4020 Linz. office(at)solidarwerkstatt.at Mercenaires avec un quotient intellectuel 70?«Un problème particulièrement épineux dans les armées de métiers a été constaté dans d’autres pays, comparables à l’Autriche: c’est de trouver le personnel nécessaire en quantité nécessaire, mais surtout en qualité nécessaire. Source: Franz Teszar, brigadier à la retraite, il a été jusqu’à sa retraite, fin 2002, commandant de la zone d’entraînement Allensteig. Dans: Die Presse du 10/2/11 |