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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2014  >  N° 30, 22 décembre 2014  >  «La médiation est partie constituante de la Suisse – tout comme la neutralité et la démocratie directe» [Imprimer]

«La médiation est partie constituante de la Suisse – tout comme la neutralité et la démocratie directe»

Interview du conseiller national Roland Büchel UDC

Horizons et débats: Quel impact a eu l’année présidentielle suisse à l’OSCE?

Roland Büchel: Le président de la Confédération Didier Burkhalter a joué un excellent rôle. Il a bien réussi l’exercice d’équilibriste exigé par cette fonction.

Quel était cet exercice d’équilibriste?

Les partis au conflit tentent toujours de tirer les médiateurs de leur côté. Cela est dans la nature de la chose. Il faut avoir beaucoup de tact étant donné la très mauvaise relation entre le tandem UE/USA et la Russie.
Selon vous ceci n’était pas toujours le cas?
Je pense que nous avons été trop loin avec les boycotts économiques. Nous avons trop serré la vis des sanctions en utilisant des euphémismes tels que «empêcher tout acte de contournement».

Quels sont les prochains objectifs de l’OSCE?

L’année prochaine, les Serbes seront à la tête de l’organisation. Comme la Suisse, la Serbie n’est ni membre de l’UE, ni de l’OTAN ni de l’Union économique eurasiatique de la Russie. La présidence est donc une opportunité pour Belgrade de développer sa capacité d’établir des ponts entre l’Ouest et l’Est. Nous ne devons pas croire qu’il faut constamment intervenir au sein de la nouvelle direction. Après la Serbie, ce sera l’Allemagne qui présidera l’organisation.

Qu’est-ce que cela signifie pour la Suisse?

Nous accompagnerons les processus initiés, mais avec moins d’efforts qu’auparavant. Dorénavant, notre personnel doit s’engager dans d’autres domaines. Nos meilleurs diplomates, c’est-à-dire ceux disposant de la plus grande force de caractère, doivent être engagés pour les négociations avec l’Europe.

On a estimé la neutralité de la Suisse de manière très positive lors de la médiation dans le conflit ukrainien, entre autre parce qu’elle n’a pas d’«agenda caché». Le conflit n’est pas terminé. Comment peut-on utiliser cette marge de manœuvre de la Suisse à l’avenir?

Nous sommes un Etat neutre. Nous le sommes au sein de l’OSCE et à l’extérieur. Si nous jouons bien la carte de la neutralité, nous pourrons continuer à avoir un rôle important. Cela ne dépend pas du cadre dans lequel nous offrons nos bons services. L’essentiel, c’est de le faire.

La Suisse pourra-t-elle continuer d’agir ainsi?

Naturellement, ce sera même plus facile. La présidence de l’OSCE aurait pu représenter une hypothèque. Au début, il était encore incertain si nous arriverions à concilier la tâche à résoudre avec notre neutralité. Nous y sommes assez bien parvenus. Si nous n’avons plus la présidence, ce ne sera certainement pas plus difficile d’agir dans ce sens.

En fin de compte, tirez-vous un bilan positif de cette année présidentielle?

Oui, les gens du département des Affaires étrangères ont bien travaillé. C’est quasiment dans notre sang de jouer les médiateurs lors de conflits. Cette année, nous avons rempli ce rôle de médiateur. C’est notre devoir de le faire également à l’avenir. La médiation est partie constituante de la Suisse, tout comme la neutralité et la démocratie directe.

Monsieur le Conseiller national, je vous remercie pour cette interview.

(Interview réalisée par Thomas Kaiser)