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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2009  >  N°30, 3 août 2009  >  Courrier des lecteurs [Imprimer]

Courrier des lecteurs

Prise de conscience tardive

La place financière suisse a été victime d’un chantage dans les années 90 du siècle passé. Les messieurs Hevesi, Singer et Fagan – qui ont d’ailleurs tous été jugés pour des délits financiers depuis – ont attaqué et ont fait plier la Suisse, avec l’icône financière Rainer E. Gut en tête. C’est lui qui a cru pouvoir libérer la Suisse avec un paiement de quelques milliards et de pouvoir ériger l’image des banques comme sauveteurs de la Suisse. Il s’agissait d’affaires bancaires volatiles aux USA, le Credit Suisse First Boston, sa prétendue pièce de maître. Bien que les messieurs Wheat, Mack et Quattrone aient démantelé l’honnêteté dans les affaires et toutes les valeurs qui ont fait la grandeur de la place financière suisse, ils ont quand même gagné des milliards, mais aussi eu des pertes conséquentes.
Ni Lukas Mühlemann ni le président actuel du CS, Hans-Ulrich Doerig, n’ont pu domestiquer ces requins financiers. C’est Oswald Grübel qui a tranché net. Le 5 janvier 1998 à Winterthur, lors de l’ouverture de l’année du jubilée de 1848–1998, Colin Powell nous a demandé de ne pas céder à ce chantage, même face au danger de perdre les licences bancaires aux USA.
Le pouvoir et la rapacité des banquiers au top ont empêché qu’on suive ce conseil. Il allait de soi que la Suisse avait été choisie comme cible de chantage parce qu’il y allait en fait de notre place financière et du secret bancaire. La Suisse est devenue la cible, bien que la France, l’Espagne et l’Autriche aient envoyé de leur propre force des centaines de milliers de citoyens juifs dans des camps d’extermination. Seulement, ces pays-là avaient une direction politique capable d’agir, tandis que notre président de la Confédération Flavio Cotti suivait les directives de Rainer E. Gut. Si, à l’époque, nous avions suivi le conseil de Colin Powell d’abandonner le marché américain, la Suisse serait aujourd’hui la place financière la plus respectée et crédible du monde et les milliards de dommages que l’UBS, le CS et toutes les autres banques suisses ont subi et subissent encore, nous auraient été épargnés. Celui qui a une fois cédé au chantage n’y échappe pas la deuxième fois.

Roger E. Schärer (Herrliberg)