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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2010  >  N°6, 15 fevrier 2010  >  Il faut témoigner du respect pour la suggestion du Professeur Stahel [Imprimer]

Il faut témoigner du respect pour la suggestion du Professeur Stahel

par Willy Wimmer*

Je ne devrais pas donner des recommandations à la Suisse, car je suis un citoyen d’un pays dont le gouvernement, contre tout bon sens, s’enfonce toujours davantage dans le bourbier afghan, aux côtés des États-Unis. Cependant, je ressens du respect pour la suggestion du professeur Stahel. En voici les raisons:
La première est le rôle excellent que la Suisse a joué par le passé dans les conflits qui étaient en attente d’une solution, lorsqu’il y avait un intérêt à trouver une solution. La  Suisse a pu jouer ce rôle grâce à la croyance fondamentale au droit international et à son fort ancrage dans la réflexion juridique européenne. Dans ce contexte, il y a eu des personnalités phares, comme le Français Badinter et l’autrichien Ermancora, le département du droit international du Ministère allemand des Affaires étrangères, mais aussi la Suisse. Certes, la mise à disposition par la Suisse de Mme del Ponte pour un poste-clé au Tribunal de la Haye et les tractations relatives à cette nomination n’ont pas rendu un bon service au droit européen.  Mais il ne faut pas cacher qu’avec la reprise par le gouvernement allemand de la politique américaine d’agression depuis la guerre en Yougoslavie, le destin de ce département du droit international, autrefois hautement respecté, a été scellé.
Le droit international était une tentative appuyée par tous les pays pour préserver le continent dévasté pendant des siècles d’un avenir encore pire. Une entreprise extrêmement dérangeante pour les aspirations des pouvoirs anglo-saxons des USA et de Blairland! Ceux-ci ont réusi à imposer que l’utilisation des fonds pour l’Afghanistan passe obligatoirement par l’OTAN. Déjà à l’époque de la Guerre froide, les Etats-Unis avaient pris, lors des grands exercices Wintex-Cimex de l’OTAN, le pouvoir exécutif dans les Etats membres souverains par le biais de leurs propres composants militaires. Puis Cologne reçut un chef d’administration américain  auparavant chef de la direction de Dallas. Pour eux, cette stratégie doit se mettre en place partout, y compris en Afghanistan. Selon Lehman Brothers  la tentative des Etats-Unis de s’accaparer par la force «des fonds» à leurs propres fins augmentera énormément. Les 180 000 francs suisses nous en donnent seulement un avant-goût. Le Professeur Stahel mérite donc tout notre soutien, parce que l’Afghanistan n’est pas le seul pays dans la ligne de mire.•

*Willy Wimmer,  ancien secrétaire d’Etat au Ministère de la Défense Allemande, a été pendant 33 ans (jusqu’en 2009) membre du groupe parlementaire de la CDU / CSU et membre du comité de politique de défense du parlement.