L’AELE, alternative vitale à l’UEpar Ewald WetekampLorsqu’un quotidien d’Allemagne du Sud consacre, dans la semaine pendant laquelle le Bundestag adopte le MES, une série d’articles à l’UE aujourd’hui et que ces articles la présentent comme étant «sans alternative», il se met au service d’une propagande politico-stratégique. Une position antidémocratiqueCeux qui, dans l’espace politique, déclarent que quelque chose est «sans alternative» et ne donnent pas la parole à ceux qui envisagent une autre possibilité se placent en dehors d’un authentique processus démocratique et montrent ce qui ils sont. Tina (There is no alternative ) était l’«argument» favori de la Dame de fer en Angleterre. Cet argument servit à mettre en route un processus de paupérisation dont les effets se font encore sentir fortement dans le pays. Au moyen d’un centralisme planificateur en économie, avec des prescriptions incroyables et des contrôles pointilleux effectués par des contrôleurs autoproclamés, Bruxelles met sous tutelle les Etats nations et leurs citoyens. Et l’on prétend qu’il n’y a pas d’alternative à cela! Nouveau départ après la guerre et la misèreA la fin de la Seconde Guerre mondiale, qui avait semé le désastre et la dévastation et laissé l’humanité avec des blessures ouvertes et des visages défigurés, certains se mirent à réfléchir à un nouveau départ pour l’Europe. Les Etats européens proclamaient avec sincérité «Plus jamais la guerre!» Ceux qui avaient un cœur et se sentaient liés à leurs semblables se mirent au travail. Ils appartenaient à toutes les couches de la population. Après avoir souffert de l’insécurité, de la faim et de privations de toutes sortes, ils aspiraient à la paix. Les citoyens de tous les pays accomplirent des tours de force dans l’entreprise de reconstruction. Cette tâche fut facilitée par la mise à disposition d’un plan de 13 milliards de dollars. 17 Etats d’Europe occidentale se réunirent dès 1948 au sein de l’Organisation européenne de coopération économique (OECE). Leur mission consistait à utiliser cette aide à la reconstruction dans l’intérêt général de tous les membres égaux en droits. L’objectif déclaré était de rétablir les opérations de paiement, de permettre à nouveau la circulation des capitaux ainsi que les échanges de marchandises entre les Etats et cela avant tout grâce à la suppression des entraves au commerce. Les Etats membres ne pratiquaient pas encore une économie planifiée bien que l’on envisageât déjà en coulisse des projets précis. Grâce à une coopération effectuée dans un esprit de souveraineté, de liberté et d’égalité des droits, ces pays purent utiliser ces milliards de manière profitable. Le rendement de leur économie doubla, les exportations triplèrent et, nous le savons, on parla bientôt du miracle économique allemand. Qui est de la partie?Pendant la Seconde Guerre mondiale, il était déjà question pour le gouvernement américain de ne pas tolérer le morcellement de l’Europe en petits Etats. Or, comme l’écrit Wilhelm Röpke, ordo-libéral de l’Ecole de Fribourg, dans son ouvrage «Au-delà de l’offre et de la demande, vers une Les structures supranationales sont des atteintes à l’Etat de droitLes structures supranationales ainsi que la notion de «souveraineté supranationale» sont une absurdité au regard de l’histoire de la démocratie et du droit constitutionnel. Ce sont des atteintes à la démocratie, à l’Etat de droit et à l’intérêt général. La souveraineté relève des Etats de droit démocratiques et ceux-ci tiennent leur légitimité du peuple, qui est souverain. La souveraineté est le fondement des Etats démocratiques et elle ne peut pas être cédée. L’AELE, alternative nécessaire à la CEELorsque la CEE fut créée, en 1955 avec la Conférence de Messine et en 1957 avec le Traité de Rome, et que six Etats sortirent de l’OECE pour suivre progressivement une voie centraliste, sept autres Etats imaginèrent une alternative libérale qui respecterait la souveraineté de ses membres. Le 4 janvier 1960, la Suisse, l’Autriche, la Suède, le Danemark, la Grande-Bretagne, l’Irlande et le Portugal signèrent la Convention de Stockholm et fondèrent ainsi l’Association européenne de libre-échange (AELE). L’AELE subsisteMalgré cette forte opposition et la perte de beaucoup de ses membres, l’AELE a subsisté en tant qu’alternative à l’UE. Aujourd’hui, elle a conclu des accords de libre-échange avec 30 Etats, elle est en négociations avec 10 Etats et elle a signé avec 10 autres Etats une déclaration sur une collaboration ou un dialogue relatifs à des relations commerciales et d’investissements plus étroites. Ces Etats peuvent être assurés d’avoir à faire à des partenaires honnêtes et sincères qui accordent la priorité au dialogue et répugnent à toute forme de contrainte. Maintenant, au niveau mondial, l’alliance des BRICS montre qu’un développement profitable ne peut se réaliser que si l’on respecte la souveraineté des pays impliqués. • |