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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2011  >  N°7, 21 février 2011  >  Dilapider les économies du peuple? [Imprimer]

Dilapider les économies du peuple?

 

par Jean-Antoine Cramer, Genève

Permettez-moi de relever ici des thèmes financiers qui méritent, je pense, une mise en garde du peuple suisse de ce qui se trame en coulisses.
Le premier avertissement concerne la politique suivie par nos instances économiques et surtout monétaires. En effet sous la pression de la BNS (Banque nationale suisse = banque centrale) – dont l’absolue liberté, exempte d’influences de toutes sortes, ne me convainc pas – les Chambres vont être appelées à donner leur bénédiction en votant d’importantes lignes de crédit en faveur du FMI.
Le risque considérable que notre pays court est que cette bénédiction est demandée à des personnes dont la finance internationale n’est pas le métier et auxquelles on servira un plat préparé tout chaud par les cuisiniers de la BNS sans vraiment révéler les effets que ce plan peut avoir.
Est-ce que notre pays est une vache à lait que l’on peut traire jusqu’à plus soif? Alors que la BNS refuse la distribution traditionnelle d’une partie de ses bénéfices aux cantons, et ce, à la suite des pertes subies par des spéculations malheureuses sur l’euro, et alors que la Suisse a déjà investi et dépensé des milliards dans ce tonneau des Danaïdes que sont la Banque mondiale comme aussi le FMI montrant par là son engagement sur la scène internationale, est-ce le moment, en cette période de problèmes économiques importants de dilapider ainsi les économies du peuple suisse réalisées à la sueur de son front? Et comment assurer le remboursement de ces montants par un organisme qui est constamment à la recherche de fonds frais? Cet argent serait sûrement mieux dépensé pour réduire les dettes de la Confédération et des cantons.
Est-ce que l’annonce d’une possible démission de M. Strauss Kahn de son poste de président du FMI n’aiguiserait pas certaines ambitions chez nous, ambitions qui seraient bien servies par l’annonce de ces prêts?
Autant de questions qui méritent réflexion et éclaircissements. Ne faudrait-il pas marquer un peu de repos dans la poussée constante que certains milieux exercent pour «internationaliser» la Suisse, quitte à sacrifier ses valeurs et son indépendance traditionnelles, et faire le bilan des coûts que cette politique a déjà entraîné?
Ce sont là les questions qui se posent d’urgences actuellement.    •