Les communes ont leur destin en mainLes votations dont les citoyens ignorent le contenu sont immoralesmw. «Le parc naturel, nous l’avons déjà, nous le gérons nous-mêmes. Les agriculteurs s’occupent de la nature depuis des siècles et continueront de le faire. Nous n’avons besoin ni de doublons ni de nouvelles directives.» (Fridolin Beglinger-Hari, ancien garde-chasse et guide de montagne, Sigriswil, au cours de l’émission «Schweiz aktuell» du 18 mai 2010.) Les communes peuvent dire non et il ne sera plus question de parcs naturelsAinsi, le projet de création du Naturpark Thunersee-Hohgant dans le canton de Berne a échoué au mois de mai dernier parce que la population de deux communes a voté «non». Après l’approbation de 16 des 18 communes, les assemblées communales de Sigriswil et de Habkern ont rejeté massivement l’adhésion au parc naturel. Des opposants de toutes professions se sont réunis: agriculteurs, tireurs, propriétaires forestiers, commerçants et artisans. A l’assemblée communale de Habkern, 71,4% ont dit non au projet; à Sigriswil, ils étaient même 90,5%. Ainsi, le projet de parc naturel a été provisoirement classé: la superficie de ces deux communes aurait représenté la plus grande partie du parc. Espérons qu’en cas de seconde consultation, les citoyens des 16 autres communes y regarderont à deux fois avant de créer une grande région conforme aux plans de Bruxelles – l’OFEV et le coresponsable du projet Bruno Käufeler ne se laisseront pas facilement mettre des bâtons dans les roues. L’adhésion au parc aurait coûté à Habkern 8000 francs par an, mais le coût de la paperasserie – 1 million de francs par an provenant de l’argent des contribuables ont déjà été engloutis par les travaux préparatoires – n’est qu’un des arguments importants contre l’intégration dans une grande association qui n’a pas bien informé sur les conséquences pour les communes. • Christian Zurbuchen, boucher de Habkern, avant la votation du 18 mai 2010: «Ce soir, la majorité ne sait pas de quoi il s’agit. Nous voulons rester indépendants, les paysans commercialiseront de toute façon leurs produits, avec ou sans parc naturel. Nous ne voulons pas payer le traitement de certains bureaucrates.» SF1, Schweiz aktuell, 18/5/10La devise doit être: conserver et non pas s’agrandirLa politique officielle du «toujours plus grand», de la croissance économique, de davantage de création de valeur est pratiquée depuis des décennies. Si cela créait du bien-être, l’humanité vivrait depuis longtemps dans un paradis. En réalité, c’est le contraire qui se produit. La recherche de la qualité et non de la quantité implique la préservation d’un espace où la population aime vivre dans un milieu respectueux de l’environnement. Fridolin Beglinger |